Tous les enfants ont identifié le parent «à la coule» vers lequel se tourner pour, suivant l’âge, demander d’aller faire du vélo avec les copains ou la permission de minuit et l’autre, plus strict, avec lequel on sait à l’avance qu’aucune règle ne peut être discutée. Mais, même si un des deux parents se sent plus à l’aise que l’autre pour faire respecter la discipline, le schéma «bon flic, mauvais flic» adapté à l’éducation d’un enfant n’est pas une bonne stratégie. Il influe même sur la santé de l’enfant et notamment sur son indice de masse corporelle. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Social Science and Medicine et repérée par le New York Mag.
On se doutait déjà qu’avoir un parent sévère créait un environnement familial stressant ; or, le stress chronique a des manifestations physiologiques. Mais la présence d’un parent plus à l’écoute ne rend pas les choses plus aisées pour l’enfant.
Incertitude
Thomas Schofield, professeur adjoint à l’université d’État de l’Iowa, chercheur en parentalité et coauteur de cette étude, fait l’hypothèse que l’irrégularité des instructions parentales exacerbe le stress de l’enfant, celui-ci ne sachant pas quel parent aura le dernier mot et donc si l’on finira par lui dire noir ou blanc:
«Ce que les êtres humains détestent par-dessus tout, ce qui cause chez eux le plus de stress, c’est l’incertitude. Les gens ont tendance à être en difficulté quand leur environnement est imprédictible.
Un rat s’en sortira mieux si vous lui donnez une secousse électrique toutes les minutes que si vous lui infligez une secousse de manière aléatoire, même si vous lui donnez plus de secousses dans le premier cas. Les gens sont pareils.»
Les résultats de cette étude soulignent l’importance pour les parents de trouver un terrain d’entente afin de créer un environnement propice à l’éducation de leur enfant. «La division du travail a du bon mais pas pour créer le climat émotionnel qui règne à la maison», conclut Thomas Schofield.