Monde / Culture

Faut-il reconstruire les monuments de Palmyre?

Une réplique en 3D de l’Arc de Triomphe de l'ancienne ville un temps tenue par Daech a été présentée ce mardi 19 avril à Londres.

Arc de triomphe, Palmyre, Syrie 1923.Crédit: Institut Français du Proche-Orient.
Arc de triomphe, Palmyre, Syrie 1923.Crédit: Institut Français du Proche-Orient.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC, The Guardian

Moins d’un mois aura été nécessaire pour construire une réplique en 3D de l’Arc de Triomphe de l'ancienne ville de Palmyre, l'un des monuments les plus emblématiques détruits par Daech en Syrie. Celle-ci a été dévoilée mardi 19 avril sur Trafalgar Square par le maire de Londres, Boris Johnson, lors du lancement d’une semaine consacrée au patrimoine mondial.


L’armée syrienne avec l’aide de l’armée russe a repris Palmyre il y a tout juste un mois. La ville occupée par Daech en mai 2015 est connue pour ses ruines antiques, ses rues à colonnades et ses temples datant de près de 2.000 ans. L’original de l’Arc, dynamité au début du mois d’octobre 2015, en raison d'ornements sur ses colonnes, datait de l'époque de l'empereur romain Severus au IIIe de notre ère. Il est maintenant éparpillé sur le sol, seules les deux colonnes sont encore debout.

La réplique présentée à Londres est le fruit d’une collaboration entre l'Institute for Digital Archaeology, dépendant de l'Unesco, et la Fondation Museum of Future basée à Dubaï. Elle pèse 12 tonnes et a couté 125.000 euros. D’une hauteur de 5,5 mètres alors que l’original mesurait 15 mètres, l’arche est réalisée en marbre égyptien. Elle a été sculptée en Toscane en utilisant des technologies numériques de précision comme la modélisation 3D à partir de photographies prises à 360 degrés.

Garder les cicatrices de l'histoire

Si pour Maamoun Abdulkarim, le directeur des Antiquités et des Musées syriens, «restaurer le site est un message de paix contre le terrorisme», le projet soulève pourtant bien des questions. Ainsi, le Guardian condamne l'utilisation de technologies pour «réparer» les destructions commises par Daech en faisant valoir que les cicatrices de Palmyre sont essentielles à la compréhension de son histoire et que la cité «ne doit pas être transformée en fausse réplique de son ancienne gloire».

Palmyre comptait près de trois cents monuments recensés par les archéologues, et sa nécropole est la plus grande nécropole romaine du Proche-Orient. Une grande partie de la cité antique était restée dans un état de conservation inédit avant sa capture par Daech. En quatre ans et demi de guerre, l'association de la protection de l'archéologie syrienne déplore la destruction complète ou partielle de plus de 900 monuments ou sites archéologiques.

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