Culture

Voici l'histoire de cinq des dix pigments plus rares au monde

Il y a des centaines d’années, les pigments avaient une valeur inestimable en Europe.

<a href="https://www.flickr.com/photos/zaps06/2305028373/">Les pigments peuvent être utilisés pour distinguer les vraies œuvres d'arts des fausses. </a> | Zaps06 via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by Creative Commons 2.0 </a>
Les pigments peuvent être utilisés pour distinguer les vraies œuvres d'arts des fausses. | Zaps06 via Flickr CC License by Creative Commons 2.0

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CO.Design, The Independent i100

Aujourd’hui, nous avons la possibilité de synthétiser n’importe quelle couleur, ne serait-ce qu’à partir de notre ordinateur. Mais, il y a des centaines d’années, les pigments avaient une valeur inestimable en Europe, comme le rappelle The Independent.

Le site Co.Design a rencontré Narayan Khandekar, le directeur du Centre Straus pour la conservation et des études techniques des musées d’art de Harvard, également gardien de la Forbes Pigment Collection, qui regroupe plus de 2.500 nuances de pigment.

À l’origine, la collection, initiée de 1909 à 1944, était utilisée pour distinguer les peintures originales des faux. Aujourd’hui, les pigments sont examinés d’une manière scientifique pour analyser la composition chimique précise, explique Khandekar à Co.Design. «Chaque pigment à sa propre histoire», précise-t-il, détaillant pour le site les dix pigments plus rares de la collection. 

Nous en avons sélectionné cinq.

1.Le lapis-lazuli, ou bleu outremer naturel

Le Lapis Lazuli est du bleu outremer naturel | via Wikimedia (domaine public)

Ce pigment était extrait en Afghanistan et envoyé par bateau en Europe. D’où le nom ultramarinus, qui signifie en latin «au-delà des mer». «Il était plus cher que l’or», souligne Khandekar. 

En effet, durant la période de la Renaissance, le coût de l’outremer est si élevé que son utilisation est spécifiée dans les contrats de commande de tableaux, comme l’explique Philipp Ball dans son livre Histoire vivante des couleurs (Hazan, 2010),.

2.Le bleu outremer synthétique

Le pigment Synthetic Ultramarine | via Wikipedia (domaine public)

Cette couleur a été synthétisée par l’industriel lyonnais Jean-Baptiste Guimet en 1862 après que la Société d’Encouragement pour l’industrie nationale décida d’offrir une récompense de 6.000 francs à celui qui découvrirait un moyen permettant de fabriquer le bleu outremer, appelé aussi lapis-lazuli, artificiellement.

«C’est un peu comme découvrir comment faire de l’or, car les artistes ne devaient plus acheter du bleu outremer naturel», qui coûtait plus cher, explique l’expert.

3.Le brun momie

Harvard Art Museums | President and Fellows of Harvard College

Ce ton de brun, aussi connu sous le nom de brun égyptien ou jaune de momie, est dérivé des momies en Égypte: «les gens les récoltaient et en extrayaient la résine qui se trouvait sur les banderoles autour des corps, et la transformaient en pigment», explique Khandekar. Avant de souligner que ce ton était «très populaire aux XVIIIe et XIXe siècles».

En 1925, les fabricants sont contraints d’arrêter la production de cette teinte, faute de momies disponibles. De nos jours, elle est synthétisée à partir d’oxyde de fer, de carbonate de calcium et de kaolin, lit-on sur Wikipédia.

4.Le rouge cochenille

La nuance Cochineal est faite d’insectes écrasés | Ron Cogswell via Flickr CC License by

«Cette teinte rougeâtre est obtenue à partir de coléoptères écrasés, indique Khandekar. Elle est utilisée dans les produits cosmétiques et la nourriture.»

À l’origine, ce rouge était extrait d’une variété de cochenilles appelée Dactylopius coccus, que l’on trouvait au Mexique et en Amérique centrale. Cette couleur a été ramenée en Europe après la conquête des Amériques par les Espagnols, rapporte le site Cosmetics and Skin.

5.Le vert émeraude

Le boa vert émeraude | via Wikimedia (domaine public)

Cette teinte de vert est faite de vert de Paris, un composé toxique. Elle a été développée au cours du XIXe siècle pour essayer d’améliorer le pigment connu en français sous le nom de Hydrogénoarsénite de cuivre (ou Scheele’s green). «Il existe un Van Gogh avec un fond vert très lumineux que nous avons identifié comme étant du vert émeraude», confie Khandekar, qui souligne qu’il était également utilisé comme insecticide.

 

 

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