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Aux États-Unis, les noirs sont exclus du marché légal du cannabis

Dans une grande enquête, le site Buzzfeed explique que la discrimination atteint aussi ce marché florissant.

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Cannabis Sativa M a n u e l via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Buzzfeed

Le marché légal du cannabis aux États-Unis est un milieu décidément très spécial. Alors que, dans la plupart des secteurs d’activité, on demande aux candidats un minimum d’expérience dans le domaine avant de leur offrir un poste, les entreprises américaines ont une toute autre façon de faire quand il s’agit de travailler dans le cannabis. Là, pas question d’avoir de l’expérience dans ce milieu, c’est-à-dire d’avoir déjà eu des démêlés avec la justice pour avoir été attrapé en train d’en cultiver, d’en vendre ou d’en consommer. Résultat: les populations noires souffrent plus que n’importe quelle autre du manque d’opportunités dans le marché légal du cannabis. 

En effet, comme l’explique le site Buzzfeed sur son site, les noirs, victimes de délit de faciès, sont plus souvent arrêtés par la police. Trafiquants de cannabis ou simples consommateurs, ils se retrouvent donc plus souvent avec un casier judiciaire en lien avec cette substance que leurs compatriotes blancs, ce qui constitue un handicap pour leur recherche d’emploi dans cette industrie et transfère la discrimination subie au marché légal, en en excluant quasiment tous les noirs. «Après avoir porté le fardeau de la “guerre contre la drogue”, les Afro-Américains sont maintenant largement écartés des opportunités économiques créées par la légalisation», écrit la journaliste Amanda Chicago Lewis.

1% des boutiques tenues par des noirs

Si des statistiques officielles n’existent pas dans le domaine, elle a mené plus de 150 interviews avec des gens travaillant dans le milieu et a pu établir une estimation du nombre de points de vente tenus par des noirs: «un peu moins de trois douzaines des 3.200 à 3.600 boutiques», soit environ 1%.

Elle raconte alors l’histoire de «The Distributor», cet homme noir vivant en Californie et dont le casier judiciaire l’empêche d’accéder à ce marché florissant. Et, alors qu’il subit plus que quiconque cette discrimination, il tient aussi à évoquer la méfiance mutuelle entre les communautés:

«Même quand on se dit “OK, tout le monde peut rentrer dans la légalité”, est-ce que les noirs le croient? est-ce que les hispaniques le croient?

 

Quand ils criminalisent les gens, et notamment quand vous devez combattre cette idée que vous êtes un criminel depuis si longtemps, vous venez me dire qu’il suffit d’un coup de baguette pour que la transition se fasse et qu’on accepte de vous croire?»

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