Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times
La photo a fait couler beaucoup d’encre. Le 7 mars, Kim Kardashian, reine des réseaux sociaux, a posté sur Instagram et Twitter un selfie d’elle complètement nue et à peine censuré.
When you're like I have nothing to wear LOL pic.twitter.com/UlSLZb1fp1
— Kim Kardashian West (@KimKardashian) 7 mars 2016
«Quand tu as rien à te mettre LOL»
Avait alors suivi une gigantesque polémique. D’un côté, les partisans de la star, qui défendent son droit à assumer son corps et à le revendiquer envers et contre tous les «bodyshamers». Et, de l’autre, des personnes qui estiment que s’afficher ainsi donne le mauvais exemple pour les jeunes femmes.
De nombreuses vedettes, soutiens ou adversaires de Kim Kardashian, avaient alors contribué au débat. «J’espère sincèrement que vous réalisez combien la mise en place d’objectifs est importante pour les jeunes femmes, tout comme leur apprendre que nous avons plus à offrir que juste notre corps», avait déclaré sur Twitter l’actrice de 19 ans Chloë Grace Moretz. De l’autre côté, une autre jeune actrice du même âge, Abigail Breslin, répondait: «Quiconque essaye de dire comment une femme choisit de montrer son corps a tort, est très mal informé et malavisé.»
Exploitation du harcèlement
Mais, pour le New York Times, le problème ne se situe pas tout à fait là. Kim Kardashian, on le sait, a d’abord accédé à la célébrité après la diffusion d’une sextape en 2003, qui lui avait alors valu de nombreuses attaques. «Madame Kardashian West a appris à exploiter son harcèlement passé pour en faire une machine à sous, et donc à contrôler son image, écrit le journal. Elle a le contrôle sur sa sexualité et, comme elle le dirait, est libérée.» Et pour Nancy Jo Sales, auteure de American Girls: social media and the secret lives of teenagers (soit Les filles américaines: les réseaux sociaux et les vies secrètes des adolescentes), où elle consacre une grande partie à Kim Kardashian, il s’agit d’un «féminisme assez étrange» où l’on pousse presque les jeunes femmes à poster des photos d’elles nues.
La preuve, le 14 mars, un hashtag #KimKChallenge a été lancé sur Twitter, poussant certaines personnes à imiter leur vedette en posant nue. Là encore, les réactions ont été pour la plupart violentes mais ne s’adressaient plus à l’inatteignable Kim Kardashian. Or ces jeunes femmes, quand leurs photos tombent entre de mauvaises mains, n’ont pas la même influence que la star pour pouvoir gérer et retourner la situation à leur profit:
«Pour Kim, cela se transforme en argent, explique Nancy Jo Sales au New York Times. Ce n’est pas le cas pour une jeune adolescente qui grandit dans une petite ville quelque part où tout le monde se connaît.»
Cela voudrait-il dire que les jeunes femmes, face à l’éventualité d’être harcelées en ligne, devraient s’abstenir d’assumer leur corps, notamment sur les réseaux sociaux, et rester passives? Sur ce point, le New York Times n’apporte pas de vraie réponse.