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En Europe, le poivre de Kampot ne pourra plus venir que du Cambodge

Ce poivre est depuis peu protégé par une IGP européenne, au même titre que le citron de Menton, le thé Darjeeling indien, le prosciutto italien ou le gouda hollandais.

<a href="https://www.flickr.com/photos/mwiththeat/5427851744/in/photolist-9d1Qya-9d26fH-9gA4HT-9gDadL-9gDax3-rmPkbS-rmEthQ-rDpGEe-nppkfP-qGAdpn-rmQfvL-qGq6t9-b9vRT4-rCaHES-edLRkN-rmQjbS-b9vRYH">Kampot Pepper - pt2</a> | Matt Wakeman via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Kampot Pepper - pt2 | Matt Wakeman via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Associated Press, Commission Européenne, Euractiv, Food Navigator

C’est l’un des meilleurs poivres du monde, cultivé dans le sud du Cambodge. Et il a désormais la protection de l'Union européenne. Le poivre de Kampot est ainsi décrit sur le site d’Olivier Rœllinger, grand spécialiste des épices, comme «poivre de bord de mer, délicat et intense», qui «dégage des notes pleines de fraîcheur (menthe, eucalyptus) et une teneur en bouche exceptionnelle pour les poissons». Cette épice qui a «le goût de la mer et de la pluie» est produite dans des provinces du Golfe de Thaïlande, bénéficiant d’un climat bien particulier et d’un sol riche en minéraux.

La production s’est effondrée sous le régime des Khmers rouges, pour connaître ensuite un renouveau dans les années 1990. En 2010, le ministre du Commerce a fait un premier pas pour la protection de ce poivre, en lui accordant un statut d’indication géographique protégée nationale. 

Et cette denrée d’exception a le droit désormais à une IGP (Indication Géographique Protégée). Ce qui signifie que «le poivre de Kampot bénéficiera d'un très haut niveau de protection sur le marché de l'UE, notamment contre les imitations», précise l’UE. Le produit, avec sa qualité particulière, attachée à un territoire, est désormais reconnu dans les 28 États membres. Tout produit commercialisé comme poivre de Kampot devra provenir des provinces cambodgiennes de Kampot et de Kep.

Les pays en voie de développement peu représentés

La procédure a commencé en octobre, pour un enregistrement final le 18 février, annoncé dans un communiqué cette semaine. En 2015, la région a produit 60 tonnes de poivre de Kampot, dont 70% a été exporté, principalement vers l’Union européenne, les États-Unis et le Japon. En plus de limiter les contrefaçons, cela va aussi, d'après Euractiv, permettre aux producteurs d’augmenter largement le prix du poivre et donc leur rémunération. Comme le rapporte l’Associated Press, 342 familles produisent aujourd’hui du poivre de Kampot, sur 184 hectares. 

La base de données des appellations européennes contient plus de 1.500 produits (sous plusieurs labels, IGP, donc, mais aussi AOP, Appellation d’Origine Contrôlée et STG, Spécialité Traditionnelle Garantie), pour la plupart européens. 

«Mais les produits des pays en développement sont très peu présents. Hormis le poivre de Kampot, on retrouve seulement quelques produits de Thaïlande comme le café Doi Yung, du Viet Nam ou de République  dominicaine avec  le café Valdesia. Pour l’heure, aucun pays africain n’a labélisé un produit du terroir en Europe. Mais certains y travaillent, comme la Tunisie avec l’huile d’olive de Teboursouk, ou encore la Guinée avec le café Ziama-Macenta, déjà reconnu en tant qu’IG en Afrique», précise encore Euractiv.

Un porte-parole de la Commission Européenne assure à Food Navigator que le système d’appellations européennes est ouvert à toutes les candidatures de produits hors UE. Mais que «pour le moment, il y a 25 noms de différents pays tiers enregistrés par le Plan de Qualité européen de produits agricoles».

Ces dernières semaines, d’autres produits ont été enregistrés, comme le jambon d’Auvergne (IGP), le Salam de Sibiu, une charcuterie roumaine (IGP), ou les «Aydın İnciri» (AOP), des figues sèches turques.  

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