Politique / Égalités

Il y a plus de femmes célibataires et ça change la vie politique

Aux États-Unis, les candidats à la primaire démocrate sont engagés dans une course au vote des femmes célibataires.

<a href="https://www.flickr.com/photos/bennyseidelman/15657540041/">Converse</a> | Ben Seidelman via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Converse | Ben Seidelman via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York mag, Madam Figaro

Il y a des événements qui ne se voient pas, qui se manifestent lentement et sans tapage, dans la discrétion la plus totale, mais dont l’impact est aussi grand qu’une révolution. L’émergence d’une génération de femmes non mariées ou célibataires, libres de leurs choix, est de ceux-là. «C’est un tournant majeur, un événement national avec des conséquences sociales et politiques majeures», plaide Rebecca Traister dans le New York Magazine.

En 2009, la proportion de femmes américaines mariées est passée sous la barre des 50%. À 29 ans, seulement 20% de femmes américaines étaient mariées (60% dans les années 1960). Le mariage n’est plus la norme, et pour une bonne raison: pendant des années, il a joué contre les femmes, explique l’auteure. Alors que le salaire des hommes augmente de six points après avoir eu des enfants, celui des femmes baisse de quatre points pour chaque enfant conçu. Comprenant que le mariage ou le couple peut être un frein à leur carrière, les femmes cadres sont bien plus souvent célibataires que leurs équivalents masculins.

Présidentielle

En même temps qu’elle transforme profondément la société, l’augmentation sans précédent de femmes célibataires est en train de changer radicalement la donne politique, explique Rebecca Traister, auteure également d’un livre sur le sujet. Si bien que le candidat à la présidentielle américaine qui sera capable de porter les sujets qui préoccupent les femmes célibataires ou non mariées sera probablement le gagnant de cette élection.

En 2012, elles formaient près du quart de l’électorat (23%). Elles étaient largement représentées dans les communautés afro-américaines (40%) et latino (30%) mais assez peu enclines à aller voter (en 2012, 40% d’entre elles ne s’étaient pas inscrites aux élections). Celles qui s’étaient déplacées avaient en majorité (67%) glissé un bulletin Obama dans l’urne, tandis que les femmes mariées avaient voté pour Romney.

Reste à savoir comment elles vont influencer l’élection de 2016. Sachant qu’elles veulent des mesures en faveur de l’égalité salariale, un salaire minimum plus élevé (aux États-Unis, comme en France, les emplois au salaire minimum sont surtout occupés par des femmes), un meilleur système de santé et des congés parentaux.

Statut d’épouse

Pour l’instant, Bernie Sanders est en tête dans cette course au vote des femmes célibataires. Dans cette catégorie, il devance de vingt-six points Hillary Clinton. Pour Rebecca Traister, la candidate démocrate est peut-être en train de payer pour son statut d’épouse.

Une fois élu, le ou la nouvelle président(e) aura du pain sur la planche, écrit le New York Magazine: «Si nous voulons que ce pays se développe, nous devons faire une place aux femmes libres. Ce qui implique d’abandonner le vieux système économique et social, bâti sur l’idée que les femmes n’ont de valeur que si elles sont mariées.» De quoi parachever cette lente révolution.

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