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Amman (Jordanie)
«La politique, j’en ai fait. Je l’ai payé au prix fort.» Assis dans le salon un peu dégarni d’un appartement à proximité du camp palestinien de Jabal Al Hussein à Amman, Mohammad Hamad porte un keffieh à damiers rouges. Dans sa bibliothèque: des livres sur la Palestine; des manifestes communistes; et une photo de Che Guevara avec Nasser.
«Je me considère comme Palestinien. Parce que je ne peux pas renier mes origines. Je ne peux pas oublier mes racines. Mais, par la nationalité, je suis Jordanien –et je suis fier aussi, d’être Jordanien», me dit Mohammad. Il a 28 ans.
Son père, né dans un camp palestinien de Jéricho, était un combattant du Fatah, entraîné en URSS. Sa mère, une Palestinienne qui a grandi dans un camp palestinien de Ramallah, travaillait pour la Croix-Rouge: ils se sont rencontrés au Liban en 1986. Puis ont émigré en Jordanie où Mohammad est né dans un campement de Amman. Le «camp palestinien» fut donc la matrice fondatrice de toute la famille.
La nostalgie camarade
À 16 ans, Mohammad rejoint le parti communiste et il épouse bientôt les thèses les plus radicales d’un mouvement de résistance marxiste palestinien, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), mouvement nationaliste fondé par Georges Habache –une organisation considérée comme terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. «Je lisais Lénine et Marx. Dévorais Edward Saïd et Noam Chomsky. J’ai rejoint le FPLP après avoir lu le livre de Ghassan Kanafani qui a été assassiné par Israël», poursuit Mohammad. Qui justifie son choix: «Je suis athée, donc je ne peux pas être au Hamas; je suis de gauche, donc je ne peux pas aller au Fatah, qui incarne à mes yeux la droite. Donc, j’ai adhéré au Front populaire de libération de la Palestine.»
Depuis des décennies, des millions de Palestiniens vivent hors de Palestine. Réfugiés en Égypte, au Liban, en Jordanie ou ailleurs, ils entretiennent la nostalgie d’un pays qu’ils n’ont jamais connu. Arrivés par vagues successives, après la guerre de 1948, la guerre des six jours de 1967, la guerre du Kippour de 1973, ou plus récemment, ils sont en exil au Moyen-Orient et au-delà. Beaucoup sont nés, comme Mohammad, dans leur pays d’accueil et ne sont jamais retournés en Palestine. Entre espoirs, fantasmes, activisme politique, intégration et résignation, ils ont des statuts légaux divers, se mobilisent politiquement selon différents modes et ne rêvent plus au même pays.
Si les réfugiés palestiniens de 1948 sont plutôt bien intégrés en Jordanie, des exilés plus récents, comme les 25.000 habitants du «Gaza camp» de Jerash, au Nord d’Amman, ne bénéficient pas des mêmes avantages
En Jordanie, comme en Égypte et au Liban, les Palestiniens sont souvent structurés autour des partis politiques de Palestine mais avec des nuances nationales importantes et des noms différents. En Jordanie, le Fatah est illégal: il est donc organisé de manière souterraine et porte d’autres appellations. Le Hamas apparaît quant à lui sous l’étiquette plus générale des Frères musulmans. Le Jihad Islamique est interdit et ses militants fréquemment arrêtés. Quant au FPLP de Georges Habache, un mouvement très présent dans les camps palestiniens du Liban et de Jordanie (Habache serait mort à Amman en 2008), il est structuré via des centres culturels sous le nom de «Parti d’Unité Populaire» ou simplement «Unity». Enfin, si le Hezbollah reste un mouvement profondément libanais, il a ses affiliés et, plus encore, ses supporters dans toute la région. En Jordanie, Mohammad Hamad est d’ailleurs sensible à ses combats: «Je respecte le Hezbollah», me dit-il, en portant la main sur son cœur. «Israël: c’est notre ennemi.»
Les multiples identités palestiniennes
Selon l’UNRWA, l’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, plus de deux millions de Palestiniens vivraient aujourd’hui en Jordanie, près de 500.000 au Liban et, selon des estimations difficiles à établir actuellement, près de 600.000 en Syrie. Si leur nombre varie d’un pays à l’autre, leur statut et niveau d’intégration diffère plus encore. En Jordanie, c’est une population plutôt bien intégrée, surtout si on la compare au Liban, où ils sont privés le plus souvent de citoyenneté et ne peuvent accéder à de nombreux emplois. «La plupart des Palestiniens ici ont un passeport Jordanien», me dit Mohammad. Le drapeau de la Jordanie est d’ailleurs identique à celui de la Palestine, avec seulement une étoile à sept branches supplémentaire intégrée dans le triangle rouge.
Si les réfugiés palestiniens de 1948 sont plutôt bien intégrés en Jordanie (bien qu’ils ne puissent pas travailler, par exemple, dans la police ou dans l’armée), des exilés plus récents, comme les 25.000 habitants du «Gaza camp» de Jerash, au Nord d’Amman, ne bénéficient pas des mêmes avantages. (Ceux-ci ayant été déplacés à deux reprises, dont une première fois en Égypte, la Jordanie ne leur donne pas les mêmes droits que les autres Palestiniens).
Au Liban, les Palestiniens sont victimes de sévères restrictions professionnelles: plus de 70 métiers, comme avocat, médecin, pharmacien, comptable et même coiffeur, leur sont interdits, surtout s’ils veulent les exercer hors de leurs camps. Ils n’ont en outre pas le droit d’être patron d’une entreprise si celle-ci intervient dans le commerce international, l’édition, la réparation de voiture, la santé etc. Le plus souvent, ils n’ont pas la citoyenneté libanaise et, sans passeport, ne peuvent pas voyager. Ils ne peuvent pas posséder leur logement ni en hériter.
Pour une large part, ces situations de non-droit qui frappent les Palestiniens, souvent considérés comme des citoyens de seconde zone dans leur pays d’accueil, augmentent leur ressentiment. Si on ajoute, en Palestine même, le fait que toutes les négociations de paix sont au point mort et que la perspective d’une solution avec «deux États» s’éloigne – ce que même l’ambassadeur américain en Israël a reconnu récemment, suscitant une polémique–, on comprend à la fois la nature de la «troisième intifada» de Cisjordanie et de Gaza et, à l’extérieur, le renouveau du radicalisme palestinien actuel.
«C’est une honte que la Jordanie ait fait la paix avec Israël»
Le siège du Front populaire de libération de la Palestine est situé dans un large bâtiment qui a pignon sur rue, en bordure du camp Al Hussein à Amman. À l’intérieur, il y a des salles de réunion, des jeunes militants qui s’activent et même un journal, publié en marge de la légalité et dont plusieurs exemplaires trainent sur des étagères. Hammad [son prénom a été modifié, ndlr] accepte de me parler. Il est l’un des porte-paroles du parti, ici clandestin, et rebaptisé Parti d’Unité Populaire.
«Nous sommes un parti palestinien, nationaliste et marxiste-léniniste. Et nous avons principalement deux combats: le premier consiste à militer pour la démocratie en Jordanie. Ici, c’est une dictature et nous voulons créer une véritable démocratie. Le second combat, c’est la cause palestinienne: nous voulons la création d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem.»
Hammad insiste sur l’action de son parti au service des classes populaires et sur la lutte contre Israël. «Israël oppresse les Palestiniens. Nous sommes contre la paix avec Israël. C’est une honte que la Jordanie entretienne des relations avec Israël et qu’elle ait fait la paix avec ce pays.»
Un questionnement
De nombreux militants du FPLP ont été arrêtés par la police jordanienne et, me dit-on au siège du parti, des policiers en civil surveilleraient constamment le bâtiment où nous nous trouvons. Une ambiance bon-enfant domine pourtant dans ce local ouvert sur la rue, et qui ne me parait guère «underground». On prépare du café dans une petite salle à l’écart et un groupe de jeunes fument tranquillement dans une autre salle, tout en travaillant sur des ordinateurs. Les couleurs de la Palestine, et ses drapeaux, sont visibles un peu partout.
Si tous les Palestiniens de Jordanie n’ont pas ce radicalisme, j’ai pu retrouver souvent la même nostalgie pour la patrie lointaine, qu’on aime, qu’on chérit et à laquelle on reste fidèle.
L’identité palestinienne? Ce qui nous réunit, au-delà des pays et des camps où nous vivons, c’est que nous avons tous le même sang, la même langue, nous portons le keffieh
Walid
Sur Rainbow Street, l’artère bobo dans le centre-ville aisé de Jabal Amman, Laith est un jeune artiste qui travaille dans une boutique chic baptisée Mlabbas. On y vend des T-shirts américanisés, des livres de cuisine sophistiqués et des souvenirs locaux pour les touristes de passage. Pourtant, je vois aussi, au mur du magasin hip, de nombreux posters de Vizualizing Palestine, une ONG libanaise qui milite pour la Palestine à travers le design, la cartographie et les arts visuels. Les œuvres d’art de Laith, lui-même palestinien, reflètent son incessant questionnement sur l’identité palestinienne.
«Votre nom de famille dit tout»
Madian AlJazeera, le patron d’un célèbre restaurant, bar et librairie d’Amman, Books@Café, lieu symbolique «friendly» de la capitale jordanienne, est lui aussi palestinien. Il a vécu au Koweït, aux États-Unis et, s’il est résident de Jordanie, il demeure d’abord palestinien. «Ici votre nom de famille dit tout. On sait immédiatement que vous êtes palestinien. Et, du coup, on n’est jamais complètement considéré comme Jordanien.» Et Madian d’ajouter: «Il m’a fallu longtemps pour m’identifier, moi-même, comme Palestinien. Parfois, je disais que j’étais Jordanien, parfois je préférais “Jordanien d’origine palestinienne”. Mais je suis Palestinien! Oui, je le suis. Et désormais je le dis.»
À Amman, comme à Beyrouth ou au Caire, j’ai rencontré de nombreux Palestiniens qui tous semblaient avoir, comme Madian, une identité compliquée. Certains m’ont menti, préférant se déclarer Jordanien ou Libanais, et allant jusqu’à, tel cet étudiant de Aqaba, nier catégoriquement leur origine. D’autres, en particulier lorsqu’ils étaient issus des classes populaires des camps palestiniens, plus politisés, sur-interprétaient cette origine au risque de la fantasmer. Tous, au fond, se pensaient «Palestiniens» mais cette identité, fluide, complexe, n’avait pas forcément beaucoup de rapport avec la réalité.
La perte de la terre
Walid est l’un des responsables du Fatah dans le camp palestinien de Al Baqaa à Amman. Entre 150.000 et 180.000 réfugiés vivent dans ce camp créé en 1968. Le jour où je le rencontre, chez lui, dans une maison modeste mais en dur, il fait particulièrement froid dans le campement, et un chauffage au gaz brûle.
«L’identité palestinienne? Ce qui nous réunit, au-delà des pays et des camps où nous vivons, c’est que nous avons tous le même sang, la même langue, nous portons le Keffieth, nous aimons la Mousakhan [un plat typique à base de pain, de poulet et d’oignon, ndlr] et surtout nous partageons le même sens de la perte de la terre», me dit-il.
Né dans ce camp de Al Baqaa, l’un des cinq camps de l’UNRWA, Walid n’a jamais voyagé en Palestine. Comme ses amis, qui sont réunis autour de nous, il parle d’un pays qu’il ne connaît pas. «Les camps palestiniens font aussi partie de notre identité», ajoute Walid. Qui entend voir perdurer cette réalité, même s’il craint de devoir rester encore longtemps en Jordanie. Car il s’oppose, comme les autres amis du Fatah qui nous entourent, à toute «normalisation» des camps palestiniens.
«L’UNRWA tente de transformer le camp en ville. Ils veulent créer des avenues et nous aident à reconstruire les maisons en dur. Nous, nous ne voulons pas. Nous voulons que Baqaa reste un campement car sinon nous allons perdre notre identité et la Palestine sera dissoute. Les Israéliens nous ont pris notre terre et maintenant le gouvernement jordanien et l’UNRWA veulent nous prendre notre peuple pour le dissoudre et l’intégrer. Il n’en est pas question!»
Hammad, qui assiste à notre discussion, et qui travaille pour une ONG spécialisée dans l’aide aux orphelins palestiniens, défend, lui aussi, une forme de politique du pire. Certes, il sait bien que «les problèmes de santé, d’éducation ou d’infrastructures sont innombrables dans les camps» et qu’il est temps, après cinquante années de vie dans la misère, de les transformer en ville, mais il s’y refuse politiquement. «On est en train de vivre une dissolution des camps. Nous la refusons car elle marquera le début de la dissolution de l’identité palestinienne.»
«Je suis d’al-Quds»
Toutes les personnes que j’ai rencontrées dans les camps de Wehdat, Jabal Al Hussein et Baqaa à Amman partagent cette nostalgie de la «perte de la terre». Tous me parlent des villages et des villes où leurs parents, et souvent leurs grands-parents, sont nés. «Je suis de Naplouse»; «Je suis d’al-Quds» [Jérusalem]; «Je suis de Haïfa», m’ont répété mes interlocuteurs.
C’est mon village, c’est ma terre, personne ne pourra m’empêcher de rêver à ma terre
Mohammad Hamad
Mohammad Hamad, quant à lui, «vient» du village Al Barriah, près de Jaffa. Mais il n’y est jamais allé! Il répète comme tout le monde l’histoire de sa famille chassée de sa terre, forcée à l’exil. «C’est mon village, c’est ma terre, personne ne pourra m’empêcher de rêver à ma terre. Toute ma vie, et puis mes enfants, et puis leurs enfants, continueront à réclamer le retour dans notre village.» Et lorsque je lui fais remarquer que cette perspective paraît assez lointaine, il répond gentiment: «Vous êtes pragmatique, vous réagissez de manière rationnelle. Moi je parle avec mon cœur.» On ne naît pas Palestinien, on le devient!
Vivre et vivre mieux
Les Palestiniens, pourtant, ne se ressemblent plus guère. Il y a peu de rapport désormais entre la vie des Palestiniens que j’ai rencontrés dans l’immense prison que représente Gaza et celle de ces Palestiniens de Jordanie en voie d’intégration. Peu de rapport entre les Palestiniens de Syrie qui connaissent en ce moment un nouvel exil et ceux que j’ai vu dans les cafés «veggie» de Zamalek au Caire ou dans les grandes villes américaines.
Presque plus rien à voir entre les Palestiniens de Sabra et Chatila au Liban, privés de bien des droits, et ceux de Jaffa et Haïfa, citoyens d’Israël, qui sortent dans des cafés gay friendly, et qui m’ont dit récemment «ne vouloir pour rien au monde retourner en Cisjordanie». Pour des raisons économiques et de libertés, ils vivent plutôt bien en Israël et, s’ils aimeraient, comme me l’a dit récemment Hassan, un cuisiner d’un restaurant de Jérusalem, «être mieux acceptés comme citoyens à part entière et avoir plus de possibilités d’ascension sociale», ils rejettent souvent la Palestine actuelle, «sa classe politique corrompue, la pesanteur de la religion et l’absence de liberté avec les filles», et n’ont aucune envie d’y vivre. La politique, au fond, ne les intéresse guère. Ce qu’ils veulent c’est vivre et vivre mieux –même s’ils savent qu’ils sont Palestiniens, au-delà de tout débat et de toute controverse.
Le cas Bachar el-Assad
Le chanteur Palestinien de Gaza, Mohammed Assaf, qui a gagné la jeu télévisé «Arab Idol» en 2013, devenant ce soir-là l’une des figures arabes les plus populaires au monde, vit à Dubaï. Il continue pourtant à chanter son identité palestinienne, retourne fréquemment à Gaza et porte régulièrement le keffieh façon Yasser Arafat.
À l’inverse, un humoriste arabe-israélien célèbre, Sayed Kashua, qui s’est toujours défini autour d’une identité double à la fois palestinienne et israélienne vient de s’exiler aux États-Unis faute de continuer à croire à la bonne entente et à la coexistence identitaire des Arabes et des Juifs en Israël. Et dans l’avion qui le conduisait en Amérique, il a murmuré: «Please, take me far, far away.»
Les Palestiniens n’ont pas le droit de faire de la politique en Jordanie, c’est la règle
Mohammad Hamad
Quant à Mohammad Hamad –le jeune militant du FPLP de Amman–, il passera cette semaine devant un tribunal militaire. On lui reproche d’avoir milité au sein d’une organisation de jeunesse interdite et d’avoir été l’un des leaders de certaines protestations. Il a déjà fait deux mois de prison et une grève de la faim de douze jours. Il a aussi séjourné à deux reprises en Syrie, me dit-il, «pour participer à des manifestations de soutien à Bachar el-Assad». Et Mohammad de se justifier:
«Beaucoup de Palestiniens de Jordanie supportent Bachar car il a aidé les Palestiniens, notamment à Gaza. Il nous a livré des armes. Il faut dire au gouvernement français de cesser de soutenir les milices anti-Bachar et l’Arabie Saoudite.»
La rupture
Aujourd’hui, Mohammad s’est «assagi», selon son mot. Il n’a pas eu le choix. «Les Palestiniens n’ont pas le droit de faire de la politique en Jordanie, c’est la règle», résume-t-il. La politique continue toutefois à l’intéresser même s’il ne milite plus. «J’ai payé le prix», répète-t-il. Depuis, il s’est marié avec une Palestinienne de Ramallah, et a quitté le FPLP. «J’ai connu l’épreuve de la rupture avec le parti. C’est difficile aussi. Ceux qui pensent que vous vous êtes reniés. Les amis qui s’éloignent. Les solidarités qui disparaissent.»
Pourtant, il reste «fidèle», me dit-il, à ses idéaux de jeunesse, «même si c’est d’une autre manière». Au lieu de tout miser sur l’idéologie et la politique, il préfère désormais consacrer son énergie à améliorer concrètement les conditions de vie des camps palestiniens. «J’étais radical et marxiste. Aujourd’hui, je suis plus libéral», dit-il, avant de se reprendre: «Disons plutôt social-libéral.» Il s’intéresse au féminisme, lit Rosa Luxemburg et Simone de Beauvoir. Et il milite surtout pour une organisation non gouvernementale qui intervient dans les camps palestiniens. Il a changé. Son identité palestinienne a évoluée. Il est en train de s’intégrer. Il est davantage Jordanien aussi, même s’il porte encore le keffieh à damiers rouges.
— L’auteur de l’article tient à remercier Abbas Saad pour son aide et ses traductions dans les camps palestiniens de Jordanie