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En Afrique du Sud, une région offre des bourses aux étudiantes qui restent vierges

Plusieurs associations se mobilisent pour protester contre une mesure jugée malvenue et discriminatoire.

<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gauguin_Perte_pucelage.jpg">La perte du pucelage </a> | Paul Gauguin via  Wikimedia Commons, domaine public CC 0 <a href="https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.fr">License by</a>
La perte du pucelage | Paul Gauguin via Wikimedia Commons, domaine public CC 0 License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Mediapart/AFP, KPTV.com / AP, Conseil de l'ordre des médecins français, Amnesty international

C’est une initiative dont on a peine à croire qu’elle se déroule en Afrique du Sud, l’un des pays les plus développés du continent. La maire de Uthukela, à côté de la ville de Durban, a décidé d’offrir des bourses à toutes les étudiantes qui restent vierges. Elles devront subir des tests de virginité régulièrement, particulièrement au retour des vacances, comme le rapporte le Guardian.

«La mairesse encourage les jeunes filles à rester pures et à ne pas avoir de rapports sexuels afin de se concentrer sur leurs études», explique le porte-parole de la municipalité d'Uthukela, Jabulani Mkhonza, à l’AFP.

La décision provoque la colère de certaines associations, comme Powa (pour The People Opposing Women Abuse, littéralement «les gens qui s’opposent aux abus contre les femmes»). «C’est une violation de leurs droits», s'insurge le responsable de l’association, Nonhlanhla Mokwena, dans les colonnes du Guardian. Il a aussi dénoncé à l’AFP la «discrimination» dont sont victimes les jeunes filles puisque les garçons eux ne sont pas testés.

Des exemples en Iran et Indonésie

«La mairesse a de bonnes intentions mais nous ne sommes pas d’accord avec le fait de donner une bourse contre des tests de virginité», a déclaré quant à lui le président de la Commission pour l’égalité de genre, une institution indépendante, à l’agence Associated press. Treize étudiantes sont concernées.

Les tests de virginité sont utilisés dans de nombreuses régions du globe pour contrôler les femmes. En Indonésie, les femmes entrant dans l'armée y sont soumises. En Iran, une dessinatrice satirique a été contrainte de subir un tel test pour avoir serré la main de son avocat et s'être plainte d'insultes à caractère sexuel et de gestes obscènes des membres de l’administration pénitentiaire.

Traitements cruels

En France aussi des médecins français sont confrontés à ces pratiques. Le Conseil national de l'Ordre des médecins conseille à ses membres de refuser d'établir des certificats de virginité lorsque cette demande émane de la famille.

«Les “tests de virginité pratiqués sous la contrainte sont reconnus au niveau international comme une forme de violence et de discrimination à l'égard des femmes et des jeunes filles. Ils bafouent l'interdiction absolue de la torture et des autres traitements cruels, inhumains ou dégradants garantie par le droit international. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte les autorités sanitaires dans le monde à mettre fin à la pratique des tests de virginité en toutes circonstances et interdit aux professionnels de santé de pratiquer ces tests discriminatoires et dégradants», précise Amnesty international.

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