Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent
Lundi 18 janvier, le prix d’un baril de pétrole a chuté à moins de 28 dollars, soit près de 25,70 euros. Soit moins cher que le prix du baril lui-même, comme le remarque The Independent.
Fûts métalliques en vente le 19 janvier 2016 sur le site hellopro.fr | Capture d’écran
Le site britannique s’amuse à compiler les remarques amusées d'internautes listant ce qui revient plus cher qu’un baril de pétrole aujourd’hui.
It’s surely only a matter of time before a barrel of crude oil will be cheaper to buy than a pint in a London pub.
— Derek Murray #2331 (@DerekJMurray) 13 Janvier 2016
«Le baril de pétrole sera bientôt plus abordable qu’une pinte dans un pub londonien, ce n’est que question de temps.»
Le pétrole a perdu trois quarts de sa valeur depuis l’été 2014. Les Échos rapportent que, «compte tenu d’une inflation cumulée de 558% depuis 1973, au milieu du premier choc pétrolier, le prix actuel du baril est au niveau constaté en décembre 1973, soit 5 dollars».
Excès de l’offre
«L’attitude de l’Arabie saoudite» est à l’origine de la baisse des coûts et de l’excès de l’offre par rapport à la demande, analyse Patrick Artus, directeur de la recherche de la banque Natixis, à Challenges:
«Les dirigeants saoudiens cherchent désormais à maintenir les cours à la baisse pour des raisons géostratégiques. L’objectif serait ainsi de fragiliser leur ennemi iranien mais aussi les Russes, afin de les pousser à se retirer de Syrie et d’Irak.»
Et, depuis que les sanctions sur l’Iran ont été levées, le prix du pétrole risque de baisser davantage vu que Téhéran entre sur le marché du pétrole alors que l’offre excède déjà la demande de 3 millions de barils par jour.
Cette baisse profite aux pays importateurs mais peut pousser les pays exportateurs à être confrontés à des problèmes économiques puisque le point mort de ces pays, c’est-à-dire, comme le définissent Les Échos, «le niveau d’activité, de chiffre d’affaires, pour lequel l’ensemble des produits couvre l’ensemble des charges», est supérieur au prix actuel du pétrole (de 28 dollars). Les Échos mentionnent une analyse de la Deutsche Bank qui révèle qu’en raison de dépenses «militaires et sociales incompressibles d’une population jeune» le point mort de la plupart de ces États se situe entre 80 et 120 dollars.
Sans compter que, même si les pays importateurs bénéficient de la baisse historique du pétrole, «peu de conducteurs jouissent de ces prix incroyablement bas du pétrole, explique Simon Williams, porte-parole de l’organisation automobile RAC, à The Independent. Beaucoup de distributeurs moins compétitifs continuent à vendre l’essence à près de 1,10 livre sterling le litre, et non 1 livre.» Cette baisse historique ne se fait donc que peu ressentir sur notre portefeuille.