L'adolescent qui a agressé un enseignant à Marseille dans la matinée du lundi 11 janvier a indiqué avoir agi «au nom d'Allah» et de l'organisation terroriste État islamique, selon le procureur de Marseille, Brice Robin. Ce dernier, cité par Le Monde, a confirmé lors d'une conférence de presse qu'il s'agissait d'«une agression à caractère antisémite» avec «une forme de préméditation». Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a condamné cette attaque sur Twitter, la qualifiant de «révoltante agression antisémite».
Soutien à la victime de la révoltante agression antisémite de #Marseille. Enquête en cours sous l'autorité de la Justice.
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 11 Janvier 2016
Le procureur de Marseille a expliqué que l'agresseur présumé semblait avoir le profil «d'une personne radicalisée via internet», alors que Le Monde souligne qu'il était un bon élève dans son lycée. Le parquet de Paris s'est saisi du dossier en ouvrant une enquête «pour tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste».
D'après des rapports du Service de protection de la communauté juive (SPCJ, un organisme créé par le Crif en 1980) sur les années 2012, 2013 et 2014, Marseille est la deuxième ville française la plus touchée par des actes antisémites (agressions, propos injurieux, vandalisme), avec respectivement 35, 22 et 36 actes répertoriés par l'organisation. Il ne s'agit que des actes signalés, le nombre réel d'actes pouvant être plus élevé.
En 2014, le trio des villes les plus touchées par l'antisémitisme comportait les villes les plus peuplées: Paris (154), Marseille (36) et Lyon (30). Suivaient, dans l'ordre, Toulouse, Sarcelles, Nice, Villeurbanne, Strasbourg et Créteil. Les rapports montrent aussi l'évolution des actes classés comme antisémites: si l'année 2014 a vu un grand bond par rapport à l'année 2013 (851 contre 423, pour 614 en 2012), le maximum a été atteint, depuis le début des années 2000, en 2002 (936) et 2004 (974).