En août, le New York Times dévoilait un lien financier entre Coca-Cola et Global Energy Balance Network (GEBN), une organisation à but non lucratif travaillant à la lutte contre l’obésité avec une approche un peu particulière, dénonçant surtout comme coupable le manque d’activité physique et minimisant le rôle de l’alimentation (et donc des boissons sucrées). Comme nous l’expliquions ici en novembre, des emails ont ensuite montré que la multinationale s’immisçait dans le travail de GEBN.
Et ce n’est pas tout: James Hill, expert en nutrition, professeur à l’Université du Colorado et président de GEBN (organisation qui a entre temps été dissoute, à cause de prétendues «ressources limitées»), a tranquillement reçu à titre personnel 550.000 dollars (503.000 euros) de Coca-Cola à partir de 2010, révèle cette semaine un long article du Denver Post.
James Hill aurait reçu cette «aide» de l’entreprise pour mener des conférences visant à «équilibrer» le débat sur l’obésité, trop axé sur les boissons sucrées au goût de la multinationale...
Éthique
Selon Ben Sheid, un porte-parole de Coca-Cola, ces 550.000 dollars «reflètent le travail réalisé avec le docteur Hill avant la mise en place de GEBN» et cette coquette somme aurait servi à financer «ses honoraires, ses voyages, des activités éducatives et des recherches sur la gestion du poids». Il a par exemple voyagé au Mexique, en Angleterre, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Son épouse a aussi voyagé aux frais de Coca-Cola pour ces deux dernières destinations.
Le Denver Post ajoute qu’en 2013 James Hill aurait demandé à Rhona Applebaum, directrice de la santé et de la science chez Coca –qui a depuis quitté l’entreprise– de l’aider à trouver un job à son fils. Contacté par email par le journal, James Hill déclare qu’il ne fait plus de présentations à la demande de Coca-Cola et que son fils n’a jamais eu d’emploi chez Coca. Il explique aussi que le soutien de l'entreprise lui a permis de «présenter des recherches à d’autres scientifiques et encourager l’activité physique et les habitudes alimentaires responsables».
Luis Toro, directeur du Colorado Ethics Watch (une organisation qui promeut l’éthique et la responsabilité dans la vie publique), explique que tout cela pourrait entrer en conflit avec la loi de l’État limitant des «cadeaux» d’entreprises privées aux salariés du public, surtout pour le cas des voyages, jugé très «problématique».