Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post
Répartis entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, les Hazaras, qui seraient entre 4 et 5 millions, pratiquent majoritairement l’islam chiite. Un culte de plus en plus difficile à exercer depuis le départ des troupes de l’Otan en Afghanistan et l’ascension fulgurante de l’organisation État islamique (EI). Les persécutions sont nombreuses, notamment depuis le ralliement de plusieurs milices islamistes à l’EI.
Le point d’orgue des agressions envers ce peuple a été atteint le 8 novembre 2015. Après avoir été séquestrés pendant vingt-sept jours par les talibans, sept Hazaras ont été décapités. Leurs corps sont alors découverts dans la province de Zaboul, au sud-est de l’Afghanistan, rapporte le Washington Post. La plus jeune des victimes avait seulement 9 ans: elle s’appelait Shukria.
«Elle était la plus intelligente dans sa classe» explique, dans des propos rapportés par le Washington Post, le père de la petite, Ramzan Ali. L’annonce de cette exaction a provoqué un électrochoc dans la communauté hazara afghane, qui représente environ 10% des habitants du pays. Le 11 novembre, ils étaient plusieurs milliers à défiler aux cris de «Vengeance!» et de «Respectez-nous!» dans les rues de Kaboul, pour demander au gouvernement d’Ashraf Ghani une meilleure protection. Nawroz Ali, le neveu d’un des sept décapités, résume la situation:
«Les talibans nous oblige à payer des impôts et à rejoindre le djihad ou nous serons persécutés, et nos voisins pachtounes, au nom des talibans, nous persécutent comme ils l’ont toujours fait. Ils ne nous considèrent pas comme des Afghans, et ils veulent que nous partions.»
Six semaines après ce drame et malgré les promesses d’Ashraf Ghani d’envoyer des centaines d’officiers protéger ces populations, rien n’a été fait et les Hazaras craignent de nouvelles attaques de talibans ayant prêté serment à l’État islamique.