Monde

Martin Shkreli serait-il en réalité le pire troll du monde?

Dans plusieurs portraits et interview, l'homme d'affaires le plus décrié de la planète tente d’expliquer que l’on se trompe énormément sur lui.

Martin Shkreli le 17 décembre 2015 lors de son arrestation | REUTERS/Lucas Jackson
Martin Shkreli le 17 décembre 2015 lors de son arrestation | REUTERS/Lucas Jackson

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Vanity Fair, The Wall Street Journal

On vous l’expliquait il y a quelques mois, Donald Trump, candidat américain extrêmement controversé aux primaires républicaines, faisait office de plus grand troll du monde dans le sens où il amenait le chaos et le n’importe quoi dans l’échiquier politique aux États-Unis.

Aujourd’hui, on apprend qu’un autre homme pourrait bien lui ravir sa couronne. Martin Shkreli, homme d’affaires et patron de Turing Parmaceuticals, a réussi à se construire ces derniers mois l’image de l’homme le plus détestable sur Terre. Arrêté il y a quelques jours pour malversations financières, il est connu pour avoir fait augmenter le prix de médicaments contre la toxoplasmose et le paludisme de 5.400%, mais également pour avoir racheté l’exemplaire unique d'un album du Wu-Tang Clan pour deux millions de dollars. Son arrogance sur Twitter lui a également attiré les foudres de milliers d’internautes qui l’insultent régulièrement. Même Donald Trump l’a qualifié de «morveux pourri gâté».

Juste du sarcasme?

Mais aujourd’hui, Vanity Fair publie un longue entretien avec Martin Shkreli où le jeune homme de 32 ans tente d’expliquer qu’il ne ressemble en rien au portrait que l’on fait de lui. «Les personnes qui me connaissent savent que je ne suis pas ce type-là», dit-il a propos de son activité sur Twitter, avant d’ajouter que cette identité qu’il se créé est une «forme extrêmement bizarre de sarcasme».

«Entre 50 et 100 sollicitations par jour pour un rencard, je suis le célibataire le plus demandé. Désolé, mais pour me rencontrer vous devez être actionnaire.»

Dans une interview pour le Wall Street Journal, la première depuis son arrestation, il raconte également que sa façon d’être en ligne relevait quelque peu de la comédie. «Qu’est-ce que tu fais quand tu veux avoir l’attention de millions de gens? Il me semblait que ça pourrait être drôle d’expérimenter autour de ça.» Selon lui, il a été arrêté à cause d’une «expérience sociale et parce qu’il taquinait les gens sur internet.» Il a aussi fait savoir qu’il était peut être temps de montrer le «vrai» Martin Shkreli.

Maladies orphelines

Celui qui, dans le portrait de Vanity Fair, insiste sur son enfance dépressive et sa posture de self-made-man, va même jusqu’à affirmer que sa véritable mission est de créer des médicaments pour les maladies rares. «Je suis comme Robin des Bois, je prends l’argent de Walmart et je fais des recherches pour des maladies dont tout le monde se fiche.»

Mais comme le note la journaliste de Vanity Fair, il est difficile de savoir qu’elle facette de l’homme est réelle. Et c’est là que réside sa force de troll: est-il foncièrement mauvais  ou joue-t-il vraiment à ce jeu dangereux comme il le prétend? Sa façon d’agir dans les prochaines semaines va être scrutée à la loupe pour trouver la réponse. 

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