Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wired
Septembre 2000. Un drone survole les environs de Kandahar, au sud de l'Afghanistan. En dessous de lui, une enceinte fortifiée du nom de Tarnak Farme. Un an auparavant, des attaques à la bombe ont été perpétrées contre les ambassades américaines de Nairobi, au Kenya, et de Dar-es-Salam, en Tanzanie. On compte plus de 200 morts. L'homme qui a revendiqué ces attaques est suspecté de se trouver dans ce camp d'entraînement. Il s'appelle Oussama Ben Laden. Nom de code: UBL.
Comme le raconte Wired dans une longue enquête sur les débuts de l'utilisation militaire des drones, deux soldats dirigent alors l'appareil à des milliers de kilomètres de là, en Allemagne. Sur leur écran, Jeff Guay et Scott Swanson voient sortir un groupe d'hommes. L'un deux les interpelle. Sa grande taille, la déférence des autres à son égard, sa tenue blanche leur sautent aux yeux. Les deux pilotes se regardent. Ils le tiennent.
Première attaque meurtrière
À l'époque, les drones ne disposent d'aucune arme. Jeff Guay et Scott Swanson ont reçu pour seule consigne de repérer l'individu, et de tourner encore et encore autour de lui, jusqu'à ce qu'un missile vienne frapper sa localisation. Mais l'explosion se fait attendre. Sans que les deux pilotes ne sachent pourquoi, aucune attaque n'est ordonnée ce jour-là. Impuissants, ils voient le chef de file d'al-Qaïda disparaître sous leurs yeux. Ils n'en ont pas conscience, mais c'est la dernière occasion de neutraliser Ben Laden avant le 11-Septembre qui s'envole.
Six semaines sont passées quand le groupe taliban organise l'attaque du destroyer USS Cole, qui fait 17 morts et cinquante blessés. New York tremble moins d'un an plus tard. Le 7 octobre 2011, Scott Swanson est aux commandes du même drone. Armé, cette fois. La guerre d'Afghanistan a démarré il y a trois jours. Son tir de missile tue deux hommes suspectés d'être les gardes du corps du mollah Omar. C'est la première fois qu'un drone est utilisé pour abattre un homme.