Politique / France

Revivez le second tour des régionales: pas de région au FN, Ile-de-France et Normandie passent à droite

Carte Slate.fr (via Wikimedia Commons)
Carte Slate.fr (via Wikimedia Commons)

Temps de lecture: 14 minutes

– Le FN n'obtient aucune région, la droite en remporte sept (Ile-de-France, Paca, Normandie, Nord, Grand Est, Rhône-Alpes, Pays de la Loire), la gauche cinq (Aquitaine, Bretagne, Bourgogne Franche Comté, Centre Val de Loire, Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées), la Corse va aux régionalistes. Tous les résultats sont à retrouver dans notre papier récapitulatif;

– 45,3 millions de Français étaient appelés aux urnes pour élire 17 conseils régionaux;

– La participation s'affiche en nette hausse, estimée à 60%.

Revivez la soirée électorale minute par minute ci-dessous: les résultats, les déclarations des politiques...

22h42 Valérie Pécresse a promis le déploiement d'un «bouclier de sécurité» en Ile-de-France. Elle l'a réaffirmé ce dimanche soir après sa victoire en région parisienne. Sur Twitter, les internautes se moquent de cette idée:

22h35 Voici les unes de la presse au lendemain du second tour des élections régionales:

– Libération

– Le Figaro

– The Guardian

22h23 Malgré sa défaite dans toutes les régions, le FN est en passe de battre son record de nombre de voix, selon les chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur.

22h19 Marion Maréchal-Le Pen, qui a perdu face à Christian Estrosi, remercie les «centaines de milliers» de militants et sympathisants en PACA. «L’écart se resserre avec Estrosi. La soirée n’est pas finie et quoi qu’il advienne je viendrai boire un coup avec vous. Merci infiniment à chacun d’entre vous et bravo. Merci à nos électeurs, aux centaines de milliers d’électeurs de PACA qui ont apporté leurs suffrages à notre liste. Merci à nos admirables militants.»

22h15 Après ce second tour des élections régionales, trois femmes vont prendre la présidence d'un conseil régional

– Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, 

– Valérie Pécresse en Ile-de-France, 

– Carole Delga en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. 

C'est deux de plus qu'entre 2010 et 2015: Marie-Guite Dufay était alors la seule femme présidente d'un conseil régional. 

22h05 Claude Bartolone s'exprime après sa défaite en Ile-de-France et remercie les Franciliens: «J'ai donné toute mon énergie, toute ma force, je salue nos partenaires écologistes et communistes, radicaux et citoyens. J'adresse des remerciements chaleureux aux militants et sympathisants. Une nouvelle majorité va s'installer au conseil régional d'Ile-de-France, je lui souhaite bonne chance.»

21h55 Valérie Pécresse, qui remporte l'Ile-de-France, prend la parole tout sourire: «Chers franciliens, vous avez choisi d'apporter une majorité de voix au changement. Dès vendredi prochain, je déploierai un bouclier de sécurité autour de la région. Je serai la présidente de tous les Franciliens, je n'oublierai aucun territoire. Je serai une femme libre, ni la femme d'un camp ni d'un parti.»

21h49 De 1986 à 2015, voici l'évolution des résultats des élections régionales en un GIF: 

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(via Wikimedia Commons)

21h29 Après de nombreuses hésitations de la part des instituts de sondage, l'Agence France-Presse annonce Valérie Pécresse victorieuse en Ile-de-France. (Relire cet article publié en 2013 sur les propos sexistes de Valérie Pécresse sur l'éducation des enfants.)

21h L'Île-de-France passe à droite selon les premières estimations de l'Ipsos. Mais l'Ifop donnait encore PS et LR au coude à coude.

20h40 Voici l'évolution des résultats en 2010 et 2015 en un GIF:

20h40 Les principales réactions des représentants politiques:

– Christian Estrosi, qui a remporté la région PACA face à Marion Maréchal-Le Pen: «Mesdames et messieurs, la région PACA et la République viennent de remporter une immense victoire. Nous avons ensemble refusé l'affront national. Avec cette victoire nous avons déjoués tous les pronostics. C'est la victoire du peuple de Provence Alpes Côtes d'Azur. Le Gaulliste que je suis ne peut qu'en être comblé. Notre peuple a gagné contre les sondages et les intérêts égoïstes de nos dirigeants.»

Alain Juppé: «Nous devons maintenant tirer les leçons de ce scrutin qui met en évident la défiance d'un grand nombre de nos concitoyens envers les partis. Ne nous lançons pas dans un débat vain pour savoir si notre positionnement a été trop à droite ou pas assez, trop au centre ou pas assez. (...) Mon premier message, c'est d'affirmer ma détermination à changer radicalement de cap. François Hollande et ses gouvernements ont échoué. Les Français veulent partager une vision de la France, de leur patrie telle qu'ils l'aiment et veulent la transmettre à leurs enfants. Il faut donc à la France une autre politique économique, une autre politique fiscale, une autre politique pénale et de sécurité, une autre politique de santé, une autre politique d'immigration, une autre politique d'éducation. Mais ça ne suffira pas. (...) Je ne veux pas d'une France frileuse, apeurée, protectionniste, anti- européenne, repliée sur elle-même. Je ne veux pas d'une France ringarde qui n'offrirait à notre jeunesse qu'un terrible contresens sur le monde de demain. Mon idée de la France, c'est une France moderne, compétitive, qui donne toutes ses chances à l'esprit d'entreprise et d'innovation des Français.»

– Manuel Valls: «Il faut en finir avec les jeux politiciens. Les responsables politiques de tout bord doivent construire ensemble. Je n'oublie pas les résultats du premier tour et les élections passées. Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Il faut agir sans relâche pour obtenir plus de résultats. A celles et ceux qui ont fait barrage à l'extrême-droite ou qui n'ont pas voter, nous devons montrer que la politique ne reprend pas comme avant. Une seule ligne de conduite pour rassembler les Français: La République. Une seule ligne de conduite pour rassembler les Français : la défense de la république face au djihadisme, à l’islamisme radical, la laïcité comme socle commun qu’on ne peut pas remettre en cause, la république qui donne sa chance à toute le monde, dans sa politique à l’école. La France sait toujours puiser dans ces valeurs de fraternité, d’apaisement, de rassemblement des Français, le patriotisme c’est la fierté de la France, de cette nation libre, de ce peuple qui parle au monde, de ses policiers, de la fierté d’organiser la COP21 à Paris et d’atteindre un accord, fierté de la culture, des services publics, de l’entreprise, de la culture, de nôtre jeunesse… La république est la seule et la plus forte des réponses.»

– Nicolas Sarkozy: «Je veux remercier les millions d'électeurs qui se sont portés au premier puis au second tour sur les listes des candidats républicains et du centre. L'unité dans la famille des Républicains, l'union avec le centre, le refus de toute compromission avec les extrêmes ont permis ces résultats. Il faut avancer ensemble vers les prochaines échéances. Les Français attendent de nous des réponses fortes et qui nous engagent. Ces débats approfondis seront notre priorité pour les mois à venir. Nous avons une exigence de responsabilité, l'heure est au travail collectif au service de la France. Notre devoir est de donner le meilleur de nous-même. J'y consacrerai toute mon énergie.»

– Marine Le Pen: «Merci et bravo chers amis. C'est le prix à payer pour l'émancipation d'un peuple. Par rapport à la dernière élection régionale, nos listes passent de 17% à 30%. En triplant le nombre de nos conseillers régionaux élus, le FN sera la première force d’opposition dans la plupart des conseils régionaux de France, une opposition constructive, imaginative, plus proche de vous car d’abord issue du peuple et parce que vous aurez des élus qui vous ressemblent vraiment. Le premier tour a bel et bien montré que nous sommes entrés dans un bipartisme qui va désormais organiser la vie politique : mondialistes contre les patriotes. Cette distinction sera le grand enjeu, le grand choix politique de la présidentielle. Dans cet engagement pour les libertés, dans ce combat pour notre identité de français, belle idée au service de la France éternelle et fraternelle, dans les semaines qui viennent, dans tous le pays se constitueront des comités Bleu Marine. Ensemble, rien ne pourra nous arrêter.»

20h05 Xavier Betrand, qui l'emporte face à Marine Le Pen dans le Nord Pas de Calais - Picard, s'exprime d'ores et déjà et remercie les électeurs: «L'Histoire retiendra que c'est ici que nous avons stoppé la progression du Front national.» 

 

20h  Voici les premières estimations, région par région. Le FN n'obtient aucune région, la droite en remporte cinq (Paca, Nord, Grand Est, Rhône-Alpes, Pays de la Loire), la gauche au moins trois (Aquitaine, Bretagne, Midi-Pyrénées).

Tous les résultats à retrouver par ici:

– Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine: Philippe Richert (LR/UDI/MoDem) 47,6% contre Florian Philippot (FN) 36,6 % 

– Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes: Alain Rousset (PS/PRG/EELV) 44,2% 

– Auvergne Rhône-Alpes: Laurent Wauquiez (Les Républicains/UDI/Modem) 41,06% 

Bourgogne-Franche-Comté: Marie-Guite Dufay (Union de la gauche) 34,68% 

– Bretagne: Jean-Yves Le Drian (PS PRG) 51,41% 

– Centre - Val de Loire: François Bonneau (PS/PRG/EELV) 35,43 % 

– Corse: Gilles Simeoni (PÈ A CORSICA) 35,34%

Guyane: Rodolphe Alexandre (Union de la gauche) 42,34%

– Ile-de-France: Valérie Pécresse (LR) 43,5%

 La Réunion: Didier Robert (union de la droite) 52,69%

– Languedoc-Roussillon Midi Pyrénées: Carole Delga (PS/PRG/EELV/FG) 43,49% / Louis Aliot (FN) 35,18 % 

– Nord-Pas-de-Calais Picardie: Xavier Bertrand (Les Républicains/UDI/Modem) 57,21% / Marine Le Pen 42,79% 

– Normandie: Hervé Morin (LR/UDI/MoDem) 36,43%

– PACA: Christian Estrosi 52,67% / Marion Maréchal-Le Pen (FN) 47,33 % 

– Pays de la Loire: Bruno Retailleau (LR/UDI/MoDem) 42,70 %

19h45 C'est le moment où l'ambiance des QG donne des tendances des résultats. A Solférino par exemple, au siège du PS, le journaliste du Monde Nicolas Chapuis détaille:

Ou à Nice au QG de Christian Estrosi (LR), avec le journaliste du Monde Gilles Rof:

Ou en Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine:

19h32 De quelle couleur est le FN? Datagif (l'agence web qui a fait la maquette de Slate.fr) a compilé les couleurs utilisées par la presse pour représenter le parti d'extrême-droite. Lire aussi notre article: «Quelle doit être la couleur du Front national sur les cartes électorales» ?

19h00 Comme à chaque élection, les tweets du compte twitter @RadioLondres_fr ou comportant le mot-clé #RadioLondres permettent de donner les premières tendances en faisant des métaphores:

18h45 Selon les estimations Ipsos, la participation serait la plus élevée en Corse (près de 68%), en Paca, en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, en Bourgogne-Franche-Comté et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (plus de 60%), soit quatre régions convoitées par le FN.

18h35 Si l'on a constaté une forte hausse des procurations entre les deux tours, qui alimente celle de la participation, elle n'est pas allée sans ratés. Metronews rapporte que des dizaines d'électeurs se plaignaient ce dimanche sur les réseaux sociaux que leur procuration ne soit pas arrivée à temps en mairie, les privant de leur droit de vote.

18h30 Chez Christian Estrosi, le pupitre pour le discours est prêt, orné du mot «résistance».

18h Les premiers bureaux de vote ont fermé en métropole. Certains bureaux resteront ouverts jusqu'à 20h, heure à laquelle seront publiées les premières estimations.

17h20 L'Ifop estime la participation à 59% des électeurs.

17h15 Si les chiffres des instituts se conforment, on assisterait à une hausse de la participation inédite depuis plus d'une décennie. Les régionales sont certes une élection qui mobilise traditionnellement plus au second tour qu'au premier (la hausse était de quasiment cinq points en 2004 et 2010), mais une hausse de huit à neuf points serait du jamais vu depuis la présidentielle 2002, où la participation était passée de 71,60 à 79,71 entre les deux tours (+8,11 points).

17h10 Selon les instituts Ipsos et Harris Interactive, la participation s'établirait entre 57,5% et 58,5% des voix.

50,54% de participation à 17h

17h Selon le ministère de l'Intérieur, la participation à 17h était de 50,54%, contre 43,01% la semaine dernière.

16h40 Nos voisins belges sont apparemment presque plus pressés que nous de découvrir les résultats.

16h35 On connaissait le selfie dans l'isoloir, voici le selfie Hanouna dans l'isoloir. 20minutes.fr rapporte comment l'animateur, qui s'était signalé par un coup de gueule après le premier tour, a incité ses téléspectateurs à twitter leur vote avec le hashtag #ThisIsTheVote.

15h10 «Donner une leçon» aux politiques en votant FN ou «faire barrage» au FN: l'AFP résume en une dépêche deux des attitudes les plus courantes de ce dimanche de vote... Dans le même genre, ce reportage de Libération à Strasbourg offre l'occasion à des électeurs de gauche de faire part de leur désarroi: «Aucun programme ne m’intéressait, tout ce que le PS offre c’est de voter contre: contre la droite, contre l’extrême-droite. Voilà, c’est devenu ça la politique, se positionner face au FN.»

15h Si les journalistes ont pu assister au vote de beaucoup de ténors politiques, ce n'est pas le cas de celui de Marion Maréchal-Le Pen en Paca. Le maire PS de Carpentras (Vaucluse), Francis Adolphe, leur a en effet interdit l'entrée du bureau de vote en arguant du dérangement que cela représentait pour les électeurs –normalement les seuls habilités à rentrer dans le bureau.

13h10 Quelle couleur donner au FN sur les cartes électorales? La question a été beaucoup posée la semaine dernière et, pour nous aider à saisir les évolutions à l'œuvre, nos partenaires de Datagif ont compilé les couleurs utilisées par de nombreux médias depuis quelques années.

12h20 Nicolas Sarkozy a voté un peu après midi.

12h15 Les taux de participation grimpent particulièrement dans deux régions où le FN est bien placé au second tour: alors que la hausse nationale est de +3,32 points, elle est de +4,97 points en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et +4,67 points en Paca. En revanche, on ne constate pas pour l'instant de surmobilisation particulière en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (+2,75 points).

19,59% de participation à midi

12h Selon le ministère de l'Intérieur, la participation à midi était de 19,59%. Au premier tour, elle était de 16,27%, pour une participation totale de 49,91%.

10h35 François Hollande vient de voter, à Tulle (Corrèze). A priori, le chef de l'Etat devrait s'enorgueillir d'un succès dans sa nouvelle grande région, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

10h15 Twitter a eu la bonne idée d'appeler ses utilisateurs français à la mobilisation. En revanche, côté orthographe, il y a encore des progrès à faire...

10h10 Le JDD s'intéresse à ce qui va se passer après le second tour des régionales. Les présidents de région seront élus le 18 décembre (pour les régions n'ayant pas changé de périmètre) ou le 4 janvier (pour les nouvelles régions). Les régions auront ensuite jusqu'au 1er juillet pour se choisir un nouveau nom et une capitale.

8h15 Un sursaut de participation est attendu après les moins de 50% du premier tour, notamment du fait du fort enjeu FN dans plusieurs régions. En atteste la hausse des procurations relevée un peu partout, de la Normandie à Paca en passant par la grande région Nord.

Le scrutin ouvert en métropole

8 h Le vote est ouvert en métropole et se poursuivra, dans certaines villes, jusqu'à 20h, heure de la publication officielle des premières estimations.

Un chiffre partiel de la participation sera publié à midi. Au premier tour, la participation était de respectivement 16,27% à midi et 43,01% à 17h, pour une participation totale de 49,91%. En 2004 et 2010, la participation avait nettement augmenté au second tour, de l'ordre de cinq points.

Les enjeux du scrutin

45,3 millions de Français sont appelés, ce dimanche 13 décembre, à renouveler leurs conseils régionaux dans un découpage territorial inédit, qui a vu le nombre de régions passer de 22 à 13 en métropole. Quatre collectivités d'Outre-mer sont également appelées à élire leur exécutif: la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion.

Au premier tour, le FN était sorti en tête avec 27,73% des voix, devant les listes d'union de la droite (26,65%) et celles d'union de la gauche (23,12%). Le second tour s'annonce extrêmement disputé dans de nombreuses régions. Sauf grosse surprise, la gauche devrait l'emporter en Bretagne, en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. La droite est donnée favorite en Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, mais le scrutin n'y est pas joué, et encore moins en Île-de-France, ou Valérie Pécresse et Claude Bartolone sont au coude à coude après une virulente fin de campagne. Mais les yeux seront évidemment braqués sur les régions où le FN peut l'emporter: Nord-Pas de Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d'Azur, deux régions dont la gauche a choisi de se retirer et d'appeler à voter pour la liste d'union de la droite; Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le candidat de gauche a choisi de se maintenir contre l'avis de son parti, qui a appelé à voter LR; Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Normandie, où les rapports de force sont assez équilibrés entre les trois camps. En Corse a lieu une quadrangulaire incertaine entre la gauche, les nationalistes, la droite et le FN. 

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