Boire & manger / Économie

Les rebelles du sirop d’érable refusent les règles du cartel québécois

Angèle Grenier et quelques autres contestent les règles imposées par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.

<a href="https://www.flickr.com/photos/lemsipmatt/12935903874/">Pancakes</a> | Lemsipmatt via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/">License by</a>
Pancakes | Lemsipmatt via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur BBC, Quartz

«Bienvenue dans le monde impitoyable du sirop d’érable», commence Quartz. Les trois quarts du sirop d’érable de la planète viennent du Québec, et la production de la province est contrôlée par la FPAQ (Fédération des producteurs acéricoles du Québec).

C’est une «réserve stratégique mondiale», et la fédération impose des quotas, stocke les surplus (sans rémunérer les producteurs avant la vente) et fixe les prix. Les producteurs sont contraints par la loi de vendre la grosse majorité de leur production à la FPAQ, qui revend ensuite le sirop. Une petite partie peut être vendue directement, dans les fermes ou sur des marchés locaux, mais le prix comprend alors une taxe de 12% reversée à la FPAQ. En novembre, la version française de The Conversation expliquait bien les principes de ce «cartel du sirop d’érable englué».

Mais une poignée de producteurs réclame le droit de vendre leur récolte librement, tout en accusant la FPAQ de corruption et de manières brutales. Angèle Grenier, «une grand-mère aux cheveux roux», selon la BBC, qui raconte son histoireest en quelque sorte le visage de ces «rebelles du sirop d'érable canadien». Avec son mari, elle produit du sirop d’érable à Sainte-Clotilde-de-Beauce. N’acceptant pas ce fonctionnement, elle vend depuis des années ses tonneaux de liquide doré dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick (sans passer par la FPAQ, donc). Et ce en traversant les frontières provinciales discrètement, comme le narre la BBC:

«Dans des scènes dignes d’un film hollywoodien sur le trafic de drogue, ils chargent des barils de sirop sur un camion à toute vitesse et filent ensuite pour passer la frontière, à l'abri de l’obscurité».

«Nous ne possédons plus notre propre sirop», dit Angèle Grenier, qui parle de «mafia». Le couple a enfreint la loi, mais il affirme se battre pour vendre le sirop au prix et aux clients de leur choix. Ce que la FPAQ voit d’un très mauvais œil… Le personnel de sécurité de la FPAQ et des policiers leur ont rendu un certain nombre de visites. Angèle Grenier a reçu une amende de la fédération de 500.000 dollars canadiens (331.000 euros), qu’elle conteste pour le moment, et pourrait même risquer la prison. Après de multiples procédures judiciaires et un revers auprès de la Cour supérieure, elle passera en janvier devant la Cour d’appel et défendra encore le droit d’exporter directement dans la province voisine. 

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