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Tandis que le FN triomphe en France, l'Allemagne songe à interdire le NPD

En Allemagne, le parti d’extrême droite NPD est considéré comme néonazi.

Militants du parti d’extrême droite NPD manifestant contre l’accueil des réfugiés à Riesa, en Allemagne, le 9 septembre 2015 | REUTERS/Fabrizio Bensch
Militants du parti d’extrême droite NPD manifestant contre l’accueil des réfugiés à Riesa, en Allemagne, le 9 septembre 2015 | REUTERS/Fabrizio Bensch

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Der Spiegel, Bayerischer Rundfunk, Agence allemande pour l'éducation civique

Le Front national a réalisé dimanche 6 décembre un score historique lors du premier tour des élections régionales françaises, raflant 28% des voix. En Allemagne, le parti d’extrême droite NPD, même s’il est solidement implanté dans certaines municipalités de l’est de l’Allemagne et représenté au sein du Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale depuis 2006 –et même au Parlement européen depuis 2014–, joue lui un rôle mineur à l’échelon régional et national.

Contrairement au Front national et aux autres partis populistes de droite qui ont le vent en poupe en Europe, le NPD est considéré comme néonazi, ce qui fait de lui une formation politique «anticonstitutionnelle», contraire aux valeurs de la démocratie, aux yeux de nombreux responsables politiques. La cour constitutionnelle allemande vient d’annoncer qu’une procédure d’interdiction du NPD allait être lancée en mars 2016, rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel, à la demande des seize Länder que compte l’Allemagne, qui avaient déposé une requête en décembre 2013.

Frank Franz, le président du NPD, a commenté ainsi l’annonce de la procédure:

«Nous prenons au sérieux l’annonce qui a été faite par le tribunal mais nous continuons à trouver cette hystérie sans fondement.»

Attaques contre les centres d’hébergement

D’après un autre article paru sur le site de Der Spiegel, le parti veut porter plainte auprès de la cour européenne des droits de l’homme en cas d’interdiction.

Interviewé par la station de radio Bayerischer Rundfunk, Lorenz Caffier, ministre CDU (le parti chrétien-démocrate; NDLR) de l’Intérieur du Land du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, le seul où le NPD est représenté à l’échelon régional, a estimé que cette procédure avait de bonnes chances d’aboutir, notamment après les nombreuses attaques qui ont été commises ces derniers mois contre des centres d’hébergement de réfugiés:

«Ces dernières semaines, le NPD a cherché à attiser la xénophobie et la haine d’une façon agressive et combative. C’est pourquoi le Bundesrat [le “Conseil fédéral” , qui représente les seize Länder allemands; NDLR] a à nouveau fourni cet été du matériel à la Cour constitutionnelle fédérale.»

En 2003, une première tentative d’interdiction du parti d’extrême droite avait échoué au motif que certains des fonctionnaires du NPD qui avaient été appelés à comparaître face à la cour constitutionnelle de Karlsruhe étaient des «V-Mann», des «indics» travaillant pour les autorités allemandes, comme le rappelle le site de l’Agence allemande pour l’éducation civique. D’après le Bundesrat, il n’y a plus de contact entre des indics et les fonctionnaires du NPD depuis au moins le 6 décembre 2012.

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