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Vélo volé? Mieux vaut compter sur internet que sur la police

De plus en plus d'Allemands se mobilisent sur les réseaux sociaux pour contrer ce fléau auquel les forces de l'ordre ne veulent plus faire face.

Des vélos à Bochum en janvier 2015 I  REUTERS/Wolfgang Rattay
Des vélos à Bochum en janvier 2015 I REUTERS/Wolfgang Rattay

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Süddeustche Zeitung, Die Welt, We Love Cycling

Le nombre de cyclistes ne cesse d'augmenter en Allemagne –entre 2006 et 2014, il est passé de 67 à 72 millions. Avec lui, le nombre de vols de bicyclettes a grimpé de 7% rien qu'entre 2013 et 2014, année durant laquelle 340.000 vélos «ont changé involontairement de propriétaire», comme l'écrit la Süddeutsche Zeitung. Les grandes villes allemandes auraient d'ailleurs de bonnes chances de remporter les prochains European Bike Stealing Championships, s'amuse le quotidien bavarois, faisant référence à une vidéo humoristique réalisée par le magazine online We Love Cycling, qui a disposé des vélos «piégés» dans le centre-ville de Rome, d'Amsterdam et de Prague pour dénoncer la multiplication de ces vols. Selon le magazine spécialisé, une bicyclette serait volée toutes les quatre minutes en Europe.

Et déposer plainte ne sert à rien dans la majorité des cas: aujourd'hui, seuls 10% des vols de vélo qui ont fait l'objet d'une plainte sont élucidés par la police allemande, dénonce la Süddeutsche Zeitung:

«Il semblerait que le vol de bicyclette soit devenu un délit face auquel la police capitule.»

«Télégrammes de condoléances»

En juillet 2015, le quotidien Die Welt faisait également état de cette situation et citait un enquêteur de la police berlinoise sous couvert d'anonymat:

«Nous ne pouvons plus que gérer les dossiers de vols de bicyclettes.»

Et détaillait plus loin:

«Les victimes doivent se contenter de ce qu'on surnomme les “télégrammes de condoléances. Une lettre standard dans laquelle il leur est indiqué que la procédure est abandonnée car le coupable n'a pas pu être retrouvé.»

En conséquence, de plus en plus de cyclistes victimes de ces vols prennent eux-mêmes les choses en main, en profitant des opportunités qu'offre internet, en postant par exemple une annonce sur le site www.fahrrad-gestohlen.de («vélo volé») ou dans la capitale allemande via le groupe Facebook Stolen Bikes Berlin.

Bientôt un tracker GPS

Ils font également de plus en plus appel aux technologies numériques. La Süddeutsche Zeitung donne l'exemple de la start-up allemande FahrradJäger («chasseurs de vélo»), basée à Rostock, qui a créé un autocollant sur lequel est inscrit un code QR censé avoir avant tout un effet dissuasif:

«L'idée: un voleur potentiel se rend compte en voyant l'autocollant que le propriétaire fait partie d'une communauté dont les membres pourraient si ça se trouve surveiller le vélo, et recule d'effroi. Si le vélo est tout même volé et retrouvé par la suite, le propriétaire peut en être informé via les coordonnées contenues dans le Code QR.»

FahrradJäger veut aller plus loin en lançant en 2016 un boîtier qui lance une alarme en cas de vol et transmet sa position à son propriétaire. Une autre entreprise spécialisée, Velocate, propose déjà ce type de technologie: un feu arrière contenant un tracker GPS relié à une appli pour smartphone, qui prévient son propriétaire en cas de vol et permet de savoir en temps réel où se balade le voleur...

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