France

Un sans-papiers de 63 ans blessé pendant l’assaut de Saint-Denis est prié de quitter le territoire

Cet Égyptien qui vivait sur le même palier que les terroristes a été notifié de son sort alors qu’il était encore hospitalisé.

Des membres de la BRI arrivent sur les lieux de l'assaut à Siant-Denis, le 18 novembre 2015. | REUTERS | Christian Hartmann
Des membres de la BRI arrivent sur les lieux de l'assaut à Siant-Denis, le 18 novembre 2015. | REUTERS | Christian Hartmann

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Le Parisien

Mercredi 18 novembre dans la nuit, Ahmed, un Égyptien de 63 ans est brusquement réveillé dans le studio qu’il occupe à Saint-Denis dans un immeuble vétuste. «Il était environ 4h30 du matin, raconte l’homme au Parisien. Il y a eu une explosion.» Des policiers ont pénétré dans son appartement, situé sur le même palier que les terroristes présumés, visés par un assaut du Raid. «Moi, je me suis tout de suite dit: “Je vais mourir”...»

Choqué par la violence de l’explosion, il se recroqueville sur lui-même et se cache dans un coin de son studio lorsque les tirs commencent à fuser sur le palier. Très vite, des balles vont siffler autour de lui, touchant le lavabo, le frigo, ou encore la télévision. «Je parlais aux policiers mais ils ne me répondaient pas. Si j'avais bougé, ils m'auraient tiré dessus. Les tirs provenaient de partout...»

«Y avait-il urgence?»

Quand les échanges de balles ont enfin cessé, il comprend qu’une balle l’a touchée au bras. Il est évacué par la police vers l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière mais sera quand même placé en garde à vue. Il a alors raconté aux policiers que trois hommes et une femme ont toqué chez lui la veille en début de soirée. «Ils s'étaient trompés de porte. Quand j'ai ouvert, ils se sont précipités dans un autre appartement. J'ai eu l'impression qu'ils ne voulaient pas montrer leur visage.»

Aujourd’hui, Ahmed se remet peu à peu de ses blessures. Mais sa mésaventure a pris une tournure encore plus dramatique et qu’il n’attendait pas forcément étant donné les circonstances. En plus d’avoir perdu son appartement, il s’est vu remettre une obligation de quitter le territoire. «Y avait-il urgence à lui notifier de quitter le territoire sans qu'il ait pu faire valoir ses droits en tant que victime? s'interroge son avocat, Me Karim Morand-Lahouazi. […] Aujourd'hui, l'urgence pour mon client est de pouvoir ne serait-ce que s'habiller mais aussi se loger.» Il a lancé un appel à l’aide aux associations et à la ville de Saint-Denis.

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