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Après les attentats, les géants high-tech rappellent leur attachement au chiffrement des données

Plusieurs voix se font entendre pour demander aux gouvernements de ne pas s'attaquer aux restrictions d'accès des communications échangées.

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System Lock | Yuri Samoilov via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Forbes, The Guardian

Alors qu'il n'est pas encore tout à fait de retour en France, le débat sur le chiffrement est bien présent aux États-Unis et en Angleterre. Sur Forbes, Steve Morgan rappelle que deux camps s'opposent. 

D'un côté, les gouvernements qui aimeraient bien avoir accès à la totalité des communications et qui estiment qu'un chiffrement fort les empêche d'attraper et de juger des criminels.

De l'autre, les entreprises de technologie, qui cherchent à construire les meilleurs chiffrements possibles pour leurs produits. «Un chiffrement tellement fort qu'eux-mêmes ne peuvent pas avoir accès aux communications présentes sur les ordinateurs, tablettes, téléphones et logiciels qu'ils produisent.»

«Affaiblir la sécurité quand on a pour but de l'améliorer n'a aucun sens»

Ces entreprises cherchent notamment à se faire pardonner leur participation –involontaire, selon elles– aux programmes de surveillance menés par les États-Unis et la NSA. Et elles n'ont pas vraiment envie d'affaiblir leur chiffrement pour aider les gouvernements à surveiller leurs utilisateurs.

Et cette semaine, raconte le site internet, l'ITI, l'Information Technology Industry Council –qui regroupe entre autres Apple, Dell, Facebook, Google, IBM, Intel, Twitter...– a publié un communiqué sur le chiffrement:

«Le chiffrement est un outil de sécurité que l'on utilise tous les jours pour empêcher les criminels de vicer nos comptes en banque, pour protéger nos voitures et avions des piratages, et pour préserver notre sécurité. Nous apprécions sincèrement le travail des autorités pour nous protéger, mais affaiblir le chiffrement ou créer des backdoors pour nos appareils et données chiffrés pour que les gentils les utilisent créerait des vulnérabilités qui pourraient être exploitées par les méchants, ce qui causerait presque certainement des problèmes physiques et financiers sérieux dans notre société et notre économie. Affaiblir la sécurité quand on a pour but de l'améliorer n'a aucun sens.»

Une chose que Tim Cook, le PDG d'Apple avait déjà dit, il y a quelques semaines.

«Des aiguilles dans une botte de foin»

Le Guardian semble sur la même longueur d'onde. Le quotidien britannique a publié un éditorial, ce week-end dans lequel il estime qu'attaquer les communications chiffrées «n'aiderait pas» et ce, pour deux raisons. Tout d'abord, une raison technique. Si on s'en occupe correctement, le chiffrement moderne «est simplement incassable». Ensuite, une raison opérationnelle.

«On cherche des aiguilles dans une immense botte de foin. Élargir la surveillance ajouterait plus de foin, sans rendre les aiguilles plus visibles. Les services de sécurité français avaient tous les pouvoirs de surveillance dont les Britanniques rêvent, et n'ont pas pu détecter les attaques. Il n'y a pas de solution simple à ce problème.»

Le Guardian évoque même d'autres mesures que l'affaiblissement du chiffrement qui pourraient, elles, être utiles, comme la mise en place européenne du fichier PNR sur les passagers aériens, ou les coordinations de base de données utilisées pour lutter contre le terrorisme.

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