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Pour le New York Times, le directeur de la CIA a «honteusement tenté» d'exploiter les attentats de Paris

Le directeur de la CIA John Brennan, le 18 novembre 2015. REUTERS/Kevin Lamarque.
Le directeur de la CIA John Brennan, le 18 novembre 2015. REUTERS/Kevin Lamarque.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times

Trois jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, le patron de la CIA, John Brennan, s'en prenait déjà aux critiques de la surveillance électronique de masse. Même s'il ne nommait pas directement Edward Snowden, c'était bien lui qui était visé, comme l'a noté la presse américaine:

«Ces dernières années, à cause d'un certain nombre de fuites et d'atermoiements sur le rôle du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme, des mesures légales et politiques ont été prises qui rendent plus difficile notre capacité à trouver les terroristes», avait déclaré le directeur de la CIA.

Quant à James Woolsey, l'ancien patron de la CIA sous Bill Clinton, il déclarait sur la chaîne MSNBC, le 14 novembre, que suite aux attentats de Paris, Snowden avait «du sang sur les mains».

C'est une façon pour Woosley et Brennan de critiquer la loi de réforme de l'Agence nationale de sécurité (NSA), l'USA Freedom Act de juin dernier, selon laquelle les autorités doivent faire des demandes ciblées approuvées par un tribunal afin d'obtenir des informations sur des appels téléphoniques.

Pour le comité éditorial du New York Times, les déclarations du patron de la CIA ont atteint un niveau «honteusement bas». Dans un article intitulé «La surveillance de masse n'est pas la réponse contre le terrorisme», le quotidien rappelle que la plupart des auteurs de l'attentat étaient connus des services de renseignement: 

«Le problème dans ce cas précis n'était pas le manque de données, mais l'incapacité à agir à partir d'informations que les autorités possédaient déjà.»

Pour le quotidien, les déclarations des officiels du renseignement sur l'impact négatif des révélations de Snowden sont particulièrement malhonnêtes.

«Dans les deux années passées depuis les révélations sur les collectes de données personnelles par la NSA, les professionnels du renseignement n'ont pas prouvé que le programme de surveillance téléphonique avait empêché une quelconque attaque terroriste. Pourtant, des officiels du renseignement et des membres du Congrès continuent de mentir au public en disant que le programme a été efficace.»

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