France

Au Bataclan, «des gens hurlaient comme s’ils étaient torturés»

Toute la nuit, à la suite des attaques meurtrières dans la capitale et au stade de France, les témoignages se sont multipliés, évoquant souvent la violence des fusillade et des explosions.

Des gens s'échappent du Bataclan, quelques minutes après l'attaque, le 13 novembre 2015 à Paris | REUTERS/Christian Hartmann.
Des gens s'échappent du Bataclan, quelques minutes après l'attaque, le 13 novembre 2015 à Paris | REUTERS/Christian Hartmann.

Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur AFP, Le Monde, Europe 1

En début de soirée, vendredi 13 novembre, six attaques terroristes simultanées ont frappé Paris et Saint-Denis. Pour l’instant, le bilan fait état d’au moins 120 morts et 200 blessés, dont 80 gravement.

Étant donné l’ampleur de l’attaque, de nombreuses personnes ont témoigné de l’horreur sur chacun des lieux, notamment au Bataclan, où le bilan est le plus lourd. Pendant un concert du groupe Eagles of Death Metal, où 1.500 personnes étaient réunies, plusieurs terroristes sont arrivés par l’arrière de la salle et ont commencé à tirer dans la foule. Des bruits qui n’ont pas tout de suite alerté les personnes rassemblées dans la salle. «Cela faisait peut-être une heure que le concert des Eagles of Death Metal avait commencé, on a entendu des coups de feu en bas, dans la fosse. Au début, on a pensé que ça faisait partie du show mais on a vite compris», raconte l’animateur radio et TV Pierre Janaszak, interrogé par l’AFP

Julien Pearce, journaliste sur Europe 1, était également dans la salle mais a pu sortir par l’une des voies de secours avant de raconter à sa radio l’horreur qu’il a vécue: «Deux ou trois individus non masqués sont rentrés avec des armes automatiques de type kalachnikov et ont commencé à tirer à l’aveugle sur la foule», explique-t-il, avant d’ajouter qu’ils étaient «n’étaient pas masqués, maîtres d’eux-mêmes. Ils étaient très jeunes».


 

«À un moment, on s’est réfugiés derrière la scène et on était bloqués, raconte le même témoin, et, quand les tirs se sont arrêtés, on a profité de l’accalmie pour prendre l’issue de secours, et là on a vu plein de gens dans la rue qui étaient couverts de sang, qui avaient des plaies par balle.»

«Tout le monde s’est baissé et s’est marché dessus après les coups de feu, a indiqué un autre témoin au Monde. La scène s’est affaissée tellement il y avait de monde. Je me suis couché contre la console de son. Puis vingt à trente balles ont été tirées, ils tiraient au hasard. J’ai vu des fusils d’assaut. J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts.»

«C’est une sorte de miracle, a raconté Marielle à La Voix du Nord. Je me trouvais au balcon, ça m’a sauvée je crois. Dès les premiers coups de feu, ceux qui se trouvaient là ont rampé au sol avant de trouver refuge dans un petit local qui se trouvait derrière. Nous étions en tout une quinzaine de personnes. Dans un premier temps, nous avions tenté de sortir par les sorties de secours mais il fallait redescendre, là où se trouvaient les tueurs. On s’est tous serrés. Nous nous sommes retrouvés à trois debout dans une douche et on n’a plus bougé.»

Amélie, 35 ans, a rapporté à 20 Minutes que «des gens hurlaient comme s’ils étaient torturés. Jusqu’au dernier moment, on a eu l’impression que les terroristes étaient derrière la porte, mais en fait c’était le GIGN qui était là. Ils nous ont sortis les mains en l’air. On vient de voir une scène d’horreur: des balles dans la tête, du sang partout, des gens morts partout. On a l’impression que c’est pas la réalité, c’est un cauchemar.»

Un autre témoin, présent au concert avec sa mère, a pu s’échapper avec elle avant de raconter «l’enfer» au micro de France info:

Daniel Psenny, journaliste du Monde, habite en face des sorties de secours de la salle de concert. Il a vu l’affolement dans la rue, notamment une «femme agrippée à la fenêtre du Bataclan, au deuxième étage». «J’ai pensé aux images du 11-Septembre», confie-t-il. En descendant dans la rue, il a été touché au bras par une balle tirée sûrement depuis l’une des fenêtres du Bataclan. «On est montés chez un couple de voisins au quatrième étage. Le type qu’on a fait rentrer avait une balle dans la jambe. C’est un Américain. Il vomissait, il avait froid, on a cru qu’il allait mourir.»

Au croisement de la rue Faidherbe et de la rue de Charonne, dans le XIe arrondissement, un homme a également ouvert le feu sur la terrasse du café La Belle Equipe. Le premier bilan y fait état de dix-neuf morts:

«Toute la terrasse était décimée, témoigne Olivier, patron du Waly-Fay, situé à quelques mètres du café ciblé. On était complètement dépassés. Il y avait du sang par terre, des gens. Les gens étaient en panique. Il y a des impacts de balles sur les vitrines au niveau du 89, rue de Charonne. C’était énorme, c’était des tirs de mitraillette. C’est horrible.»

Une autre attaque a eu lieu au Petit Cambodge, rue Bichat, dans le Xe arrondissement, où deux à trois assaillants sont arrivés en voiture pour tirer sur les clients, tuant quatorze personnes. Sur le site du Monde, une femme d’une trentaine d’années raconte qu’elle arrivait en scooter au moment de l’attaque:

«Je n’ai pas compris ce qu’il se passait. Il y avait plein de gens par terre, énormément… Je dirais, de mémoire, une quarantaine, il y avait quatre ou cinq personnes qui étaient debout, pas plus. […] Je n’ai par contre pas vu de sang. Les pompiers sont arrivés vite, mais c’était très calme, ça m’a frappée. Je pense qu’il y avait des Anglo-Saxons car une fille un peu hébétée m’a dit gunshot gunshot

cover
-
/
cover

Liste de lecture