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Les assauts simultanés, un mode opératoire courant de Daech

Si les attentats du 13 novembre sont d’une ampleur inédite en France, le mode opératoire utilisé l’a été fréquemment ailleurs dans le monde en 2015.

Beyrouth, le 13 novembre 2015 I REUTERS/Aziz Taher
Beyrouth, le 13 novembre 2015 I REUTERS/Aziz Taher

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Ce vendredi 13 novembre 2015, la région parisienne a connu six attaques simultanées causant plus d’une centaine de victimes. Une vague d’attentats d’une ampleur logistique inédite en France. Déjà en janvier, l’action des frères Kouachi visant Charlie Hebdo et celle d’Amedy Coulibaly auraient été coordonnées par un mystérieux commanditaire, d’après les derniers éléments de l’enquête. Sans être parfaitement simultanées.

Ces quinze dernières années, les pays occidentaux ont été durement frappés par ce type d’attaques très spectaculaires, à commencer par le 11 septembre 2001 aux États-Unis et les quatre actions alors menées en parallèle. Le 11 mars 2004, plusieurs explosions faisaient plus de 200 morts et 4.000 blessés à Madrid. De même, le 7 juillet 2005 à Londres, quatre attentats causaient la mort de 56 personnes en plus des 700 blessés.

Égypte, Yémen, Irak, Liban...

Mais c’est au Proche-Orient et au Moyen-Orient qu’al-Qaida ou l’État islamique pratiquent le plus les attaques simultanées. En janvier, une série d’attentats dans le Nord-Sinaï causaient la perte d’au moins 27 personnes. En juin, cinq attaques frappaient des mosquées chiites et la maison d’un responsable de la rébellion à Sanaa, au Yémen. Le 1er juillet, une série d’attentats visaient les forces de sécurité égyptiennes. Il y a un peu plus d’un mois, le 5 octobre 2015, trois attaques à la voiture piégée tuaient cinquante personnes en Irak. Ce jeudi 12 novembre 2015, un double attentat ensanglantait Beyrouth, faisant au moins quarante-trois victimes.

Plus meurtrières et spectaculaires, les attaques simultanées posent d’énormes problèmes logistiques pour les États frappés, que ce soit au niveau de l’organisation des secours ou des enquêtes policières. Sur Atlantico, Roland Môntins, un ancien du GIGN, expliquait en 2013 en se référant aux attentats de Bombay en 2008 et à ceux d’Oslo en 2011, que, «dans ces deux tragédies, les autorités sont totalement dépassées par la succession des attaques. À Bombay, les forces indiennes ne savent comment intervenir à plusieurs endroits à la fois. À Oslo, le premier attentat mobilise la quasi-totalité de la police, si bien qu’au moment où les premiers appels désespérés des adolescents sont reçus, il n’y a personne pour venir les sauver».

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