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Le test pour savoir précisément ce que Google sait de vous

Voici quelques astuces pour reprendre le contrôle des données collectées par Google.

Le moteur de recherche de Google.
Le moteur de recherche de Google.

Temps de lecture: 5 minutes

Google sait beaucoup de choses sur vous, ce n’est pas une nouveauté. En naviguant sur votre ordinateur, sur votre téléphone ou votre tablette, vous laissez des traces que Google collecte par défaut. Mais, avant de prendre peur, sachez qu’il est possible de reprendre (en partie) le contrôle de vos données, de désactiver l’historique de navigation ou, au moins, de les rendre invisibles aux yeux des autres internautes.

Pour voir tout ce que Google sait de vous, le site Archimag a mis en ligne un guide simple, rapide et efficace. En cinq étapes, il vous permet de survoler les paramètres de sécurité de vos historiques de navigation, de localisation ou de recherche. À Slate.fr, nous avons décidé de faire le test afin d’évaluer la sécurité de nos comptes Google respectifs. Une expédition dans les entrailles des paramètres de confidentialité de Google qui nous a réservé quelques surprises. 

Les centres d’intérêt

Votre activité sur internet permet à Google de savoir quels sont vos centres d’intérêt. Pour déterminer les sujets qui vous intéressent, Google se fie à vos recherches ou aux sites et vidéos que vous consultez, notamment sur YouTube.

Une identification pas vraiment précise de centres d’intérêt.

Au-delà des centres d’intérêt, Google semble être capable de déterminer votre âge et votre sexe afin de vous soumettre des annonces publicitaires ciblées. Au moment du test dans la rédaction de Slate.fr, trois cas de figure se sont présentés: ceux qui avaient déjà tout désactivé, ceux qui n’avaient rien désactivé mais sur qui Google ne savait pas grand-chose et ceux qui ont remarqué que Google les traquait de manière imprécise. 

Le golf, les soins capillaires et le reggaeton figurent soi-disant, par exemple, parmi les centres d’intérêt de Boris, éditeur à Slate.fr. Des domaines très variés qui ne correspondent pas vraiment à ses sujets favoris. Sur tous les centres d’intérêt que Google a associés au compte de Boris, il estime que seulement 50% des catégories affichées correspondent à ses véritables goûts.

Aux yeux de Google, Lorenzo, journaliste à Slate.fr, est aussi considéré comme un fan de reggaeton, ce qu’il dément formellement. Camille, journaliste à Slate Afrique, apparaît comme intéressé par le maquillage et les banques, ce qu’il réfute à son tour. 

Dans la plupart des cas, les membres de la rédaction dont les centres d’intérêt sont traqués ont fait le choix de désactiver le paramètre. Pour autant, il est impossible de supprimer totalement la proposition d’annonces publicitaires ciblées, explique Archimag. Google ne propose que la désactivation de cette option. Ainsi, les annonces ne disparaîtront pas, elles seront juste moins pertinentes puisqu’elles ne s’appuieront plus sur vos centres d’intéret présumés. 

Vérifiez ce que Google sait de vos centres d’intérêt ici et désactivez si vous le souhaitez la proposition d’annonces publicitaires ciblées sur vos sujets favoris.

L’historique de navigation et de recherche

Supprimer manuellement et régulièrement l’historique de votre navigateur internet n’est pas un moyen suffisant pour vous prémunir d’un suivi de votre activité en ligne par Google. Si vous ne désactivez pas l’historique de navigation de votre compte, Google n’aura aucun mal à connaître les recherches que vous effectuez sur son moteur de recherche, sur des applications tierces ou les vidéos que vous regardez sur YouTube. 

Dans l’historique YouTube d’un collègue, des chiots et le journal de bord de Jean-Marie Le Pen.

À Slate.fr, plusieurs collègues se sont aperçus que Google gardait en mémoire leur historique détaillé de recherches sur Chrome ou sur des applications extérieures: le nombre précis de recherches par jour, le nombre total de recherches effectuées, les sites les plus consultés...

L’un d’entre nous a ainsi découvert dans son historique de recherche les mots-clés entrés par sa compagne sur l’iPad et/ou l’ordinateur familial en son absence. Avec les recherches «peindre Billy» et «repeindre Billy» affichées dans son historique, il sait désormais qu’elle envisage de repeindre une étagère Ikea. 

Pour YouTube, c’est la même histoire. Google garde une trace de toutes les vidéos regardées grâce à un historique chronologique. Il montre l’heure exacte de visionnage et la liste complète des vidéos sur lesquelles vous avez cliqué. 

Sachez qu’il est possible de désactiver votre historique de navigation et de recherche, autant sur Google que sur YouTube. Pour aller plus loin, vous pouvez aussi effacer toutes les données collectées par Google jusqu’à aujourd’hui sur les deux plateformes. 

Vérifiez ce que Google sait de votre recherche sur Google et YouTube et désactivez si vous le souhaitez les historiques de recherche et de navigation. 

Les déplacements et la géolocalisation

L’outil de géolocalisation intégré à Google Maps permet à Google de vous suivre à la trace. Il garde ainsi en mémoire vos déplacements, les endroits que vous fréquentez (ou sur lesquels vous vous êtes renseignés) et même les adresses enregistrées (votre lieu de travail, votre domicile). 

Quand Google sait où vous mettez les pieds.

Si votre historique de déplacements est toujours activé, Google est donc capable de savoir où vous étiez, n’importe quand, n’importe où. Une seule exception: lorsque vous coupez votre géolocalisation ou lorsque vous coupez votre connexion internet à l’étranger.

À Slate.fr, un collègue journaliste a ainsi constaté que Google connaît précisément le trajet qu’il effectue chaque jour entre son domicile et son lieu de travail, à pied, en vélo ou en métro. La mémoire de Google se souvient même des lieux extérieurs à la rédaction dans lesquels il se rend pour des rendez-vous professionnels.

Une autre collègue a remarqué que Google enregistre tous ses déplacements depuis son changement de téléphone. Quant au reste de la rédaction, la plupart a déjà pris les devants en désactivant la collecte des données de géolocalisation.

Sachez qu’un clic suffit pour désactiver l’historique de vos déplacements, de vos trajets et de vos adresses enregistrées sur Google.

Vérifiez ce que Google sait de vos déplacements ici et désactivez si vous le souhaitez la collecte de vos données de géolocalisation.

Les applications extérieures

Pour vous connecter sur certains sites, il vous est parfois proposé d’utiliser votre propre compte Google. Un moyen rapide (et sacrément pratique) d’authentification à utiliser avec prudence puisque ce type de connexion donne automatiquement la permission à certaines applications d’avoir accès à vos données. 

Malgré ma grande vigilance sur la question, j’ai appris avec ce test que deux applications installées sur mon iPhone avaient accès aux données de mon compte Google: une appli d’aperçu de PDF et une appli de scanner sur mobile. À Slate.fr, un collègue a remarqué, sans grande surprise, que les applis Airbnb et Deezer étaient liées à son compte Google. Mais le test lui a permis de se souvenir que l’institut de sondage Ipsos avait toujours accès à ses informations de base, ce qu’il avait complètement oublié.

Pour retirer les droits d’accès aux données de votre compte Google à des applications tierces, Google vous permet de les mettre à jour assez facilement. Pour aller plus loin, vous pouvez également vérifier l’exposition de vos données sur d’autres sites (Instagram, Facebook, Twitter...) grâce au site MyPermissions.org

Vérifiez l’exposition de vos données à des applications extérieures et réglez si vous le souhaitez les droits d’accès à votre compte Google.

Les services Google que vous utilisez

Outre son moteur de recherche, Google possède de nombreux services annexes: Gmail, Google Agenda, Google Drive, Google Docs, YouTube, Google Alerts, Google Analytics... Pour gérer votre présence et votre activité sur chacune des plateformes, Google met à votre disposition un tableau de bord.

Si vous craigniez que quelqu’un accède à votre compte sans que vous le sachiez, Archimag rappelle que la mise en place d’un rappel mensuel (par email) vous permet de consulter régulièrement votre tableau de bord et votre activité récente sur les plateformes de Google. En cas d’anomalie ou de connexion suspecte, vous pouvez prendre les mesures nécessaires en changeant votre mot de passe. 

Vérifiez ce que Google sait des services que vous utilisez ici et gérez comme bon vous semble votre activité en ligne.

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