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Voici pourquoi Hillary Clinton sera élue présidente le 8 novembre 2016

Cinq raisons pour lesquelles l'ancienne secrétaire d'État deviendra la 45e présidente des Etats-Unis.

Hillary Clinton lors d'un meeting, à Atlanta (Géorgie), le 30 octobre 2015. REUTERS/Tami Chappell
Hillary Clinton lors d'un meeting, à Atlanta (Géorgie), le 30 octobre 2015. REUTERS/Tami Chappell

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Nous sommes à un an pile de l'élection présidentielle américaine, qui se tiendra le mardi 8 novembre 2016. Dans 365 jours, nous connaîtrons le nom du futur ou de la future présidente des États-Unis. Contrairement à ce que nous avons écrit ici, Hillary Clinton est bien celle qui accèdera à la Maison Blanche en novembre prochain. Voici cinq explications de sa future victoire.

1.Elle devrait sortir relativement facilement de la primaire

Difficile de voir comment Hillary Clinton pourrait perdre la primaire –et ce même si Bernie Sanders semble toujours bien placé et pourrait bien gagner quelques états. Il y a huit ans, l'ancienne secrétaire d'Etat avait bien vu Barack Obama arriver de quasiment nulle part pour finalement s'imposer, mais elle semble décidée à ne pas répéter les mêmes erreurs.

L'arrivée de Joe Biden dans la course aurait pu lui coûter plus de voix qu'à Bernie Sanders, mais le choix du vice-président de ne pas se présenter lui a ouvert un peu plus la voie vers l'investiture démocrate. Comme l'affirme Bloomberg, les délégués qui se seraient tournés vers Biden vont se tourner vers elle, ce qui signifie que «même si elle perd l'Iowa, le New Hampshire ou les deux, elle pourra rebondir plus facilement».

Mieux, comme l'indique Salon, qui rappelle que Sanders n'a pas le droit à l'erreur sur les deux premiers votes, ainsi que Mark Halperin dans son article pour Bloomberg, Hillary Clinton pourrait même avoir primaire gagnée dès le 8 février:

«Même les plus proches de Bernie Sanders reconnaissent que [...] la partie pourrait être pliée si Clinton commence les primaires par deux victoires, ce qui pousserait son QG de campagne à tout donner tout de suite pour essayer de mettre fin à la primaire rapidement.»

2.Le candidat républicain sortira d'une course épuisante

Dans le cas où elle serait désignée par le parti démocrate, Hillary Clinton aurait un avantage de poids sur son opposant républicain, parti pour lequel la course à l'investiture paraît beaucoup plus incertaine.

Comme l'affirme Bloomberg, le «candidat républicain a des chances de sortir en sang, brisé et loin derrière». Si cela ne suffisait pas, Mark Halperin indique que l'équipe de la candidate démocrate est déjà en train de déterrer tout ce qu'elle peut sur ses potentiels rivaux, alors que pendant ce temps, «les Républicains se concentrent les uns sur les autres».

Et comme l'assure FiveThirtyEight, qui est pourtant loin de lui offrir la Maison Blanche sur un plateau d'argent:

«Il y a une probabilité qui ferait une énorme différence: si le parti républicain désignait Cruz/Carson/Trump. Ou s'il désignait un candidat plus classique après un sale et long combat qui inclurait des négociations lors de la convention ou quelque chose de similaire. Dans tous ces cas, Clinton –malgré tous ses défauts– ferait figure de grande favorite.»

3.La démographie joue en sa faveur

Comme le raconte la revue conservatrice The National Review, la démographie américaine évolue, et cette évolution joue en faveur des Démocrates et d'Hillary Clinton:

«Les Asiatiques et les Hispaniques, deux groupes dont la taille augmente rapidement, penchent de plus en plus à gauche. Les jeunes électeurs blancs votent aussi plus à gauche, puisque le poids de la religion chrétienne diminue chez eux. Une autre explication est que les électeurs, même ceux qui se trouvent entre deux eaux idéologiquement, pensent que les priorités des Républicains penchent trop vers les riches et les grandes entreprises. Ce sont des théories qui s'entremêlent, vu que l'image ploutocratique du parti est en partie responsable de sa faiblesse chez les noirs, les Hispaniques et les jeunes, des groupes qui sont moins riches que la moyenne nationale.»

Cette analyse d'une démographie américaine qui penche en faveur des Démocrates est largement partagée: on la trouve aussi sous la plume de la NPR ou encore du Los Angeles Times.

4.Benghazi aurait pu mettre fin à ses rêves: elle en sort renforcée

Vous vous souvenez de ce moment où les Républicains étaient persuadés qu'ils pourraient tuer la candidature d'Hillary Clinton à l'aide du scandale de Benghazi, l'attaque lors de laquelle quatre Américains –dont l'ambassadeur en Libye Christopher Stevens– avaient été tués le 11 septembre 2012? Comme nous le racontions à l'issue de son audition par la commission spéciale d'enquête, Hillary Clinton a en fait réussi à retourner la situation à son avantage. C'est d'ailleurs ce qu'expliquait Vox:

«L'équipe de Clinton n'aurait pas pu rêver mieux comme exposition de ses forces et de la faiblesse de Républicains provocateurs. Elle devrait demander une autre fournée d'auditions –peut-être dans les jours qui précéderont l'élection. Et les Républicains devraient mettre un terme à tout cela avant que cela ne leur fasse plus de mal que cela est déjà le cas. Pour le moment, cela donne surtout une bonne image de Clinton.»

Quant au scandale de ses emails personnels –qui avait été révélé dans le cadre de cette commission spéciale d'enquête–, Nate Silver rappelait qu’il n’a pas provoqué de changement soudain dans les sondages, comme on peut le voir habituellement en cas de gros scandale. Il y précisait également que les Clinton se retrouvent régulièrement au milieu de «scandales» au beau milieu d’une course à l’élection présidentielle, ce qui ne leur a pour l'instant pas trop mal réussi.

Comme nous l'écrivions dans un article consacré à ces «foutus emails», selon les mots de Bernie Sanders:

«Si on en reste à des révélations sur l’aperçu du travail quotidien d’un secrétaire d’État, il y a de grandes chances que cela ne joue aucun rôle sur la présidentielle.»

5.Parce que c'est une femme

Un sondage de Gallup, publié en juin dernier, indiquait que plus de neuf Américains sur dix se disent prêts à voter pour une femme à la prochaine présidentielle. 

Comme l'indiquait Myra Adams dans The National Review en avril dernier, se présenter en tant que «candidate historique sera la position par défaut d'Hillary Clinton. [...] Pour rappel, en 2012, 53% des électeurs étaient des électrices, et Obama l'avait emporté de 11 points (55 contre 44 pour Romney) dans cette catégorie. Hillary pense surpasser ces chiffres en mettant juste son nom sur les bulletins. N'importe quel éditorialiste républicain ou sondeur qui minimisera le vrai sens et le potentiel de la candidature historique d'Hillary mentira ou fera l'autruche.»

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