Depuis sa démission le 6 juillet 2015, au lendemain du référendum sur la dette grecque, Yanis Varoufakis enchaîne les interviews et les déplacements à travers la planète. Du plateau de France 2 aux colonnes du Monde, du Nouvel Obs au Guardian en passant par une apparition à la Fête de la Rose d’Arnaud Montebourg, il est partout. Il cultive son image de bad boy qui n’a pas sa langue dans sa poche et se définit comme un «marxiste libertaire». Pas sûr néanmoins que la prime qu’il a touchée après une interview à la chaîne italienne Rai 3 aurait beaucoup plu à Marx l’anticapitaliste.
Sur son blog, Varoufakis détaille en effet les rémunérations qu’il a perçues lors de ses dernières apparitions. Près de 30.000 euros pour une conférence à Singapour fin octobre, 1.700 euros pour une rencontre avec la nouvelle maire de Barcelone Ada Colau et surtout 24.000 euros pour une interview de vingt-deux minutes accordée à la Rai 3 le 27 septembre dernier. L’information a aussitôt déclenché une vague d’indignation en Italie, où de nombreux élus s’insurgent contre cette interview à 1.000 euros la minute d’un «grand homme de gauche».
À Slate.fr, nous nous sommes demandé combien de minutes d’interview il faudrait à Varoufakis pour avoir assez de liquidités pour combler la dette de son pays en crise, évaluée à environ 312 milliards d'euros. Avec un Varoufakis à 1.090 euros environ la minute, il faudrait 286.238.532 minutes à l’ancien ministre pour la combler. Ce qui équivaut à 4.770.642 heures, soit 198.776 jours, soit 544 années d’interviews. Même avec la meilleure volonté du monde, pas sûr qu’il arrive à avoir de quoi sauver son pays.