Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Street press, The Guardian
Des sans-papiers de Calais ont été conduits en jet privé loué par l’État, du nord de la France vers des centres de rétention administrative dans tout le pays, avant d’être libérés quelques jours plus tard, révèle StreetPress, qui dénonce un système «coûteux et pas franchement efficace». Le but? Répartir «la pression migratoire sur tout le territoire». La location de ce jet privé coûterait 1,5 million d’euros par an, pour des résultats peu visibles, selon le site d’information.
L’opération durerait depuis plusieurs mois, avec trois vols par semaine, mais seulement une centaine de migrants auraient été déplacés en tout, l’avion ne pouvant contenir que dix-neuf personnes au maximum. Les migrants sont expulsés vers Metz, Toulouse, Nîmes, Hendaye et Perpignan, mais des ONG affirment que la totalité des migrants transférés par jet privé auraient ensuite été libérés quelques jours plus tard. Si bien que certains migrants, revenus à Calais, ont été envoyés par avion plusieurs fois.
Coût pour le Royaume-Uni: 19 millions d'euros
Ce système irriterait même les policiers. «Vous voyez ça [en pointant l’avion du doigt] c’est nos impôts qu’on dépense. Ça ne sert à rien. On les envoie à l’autre bout de la France. Mais à l’autre bout de la France, le juge ne va pas les expulser», affirme un agent contacté par StreetPress. En incluant les salaires des fonctionnaires et le kérosène, «la facture pourrait grimper jusqu’à 23.000 euros par jour d’utilisation», écrivent les journalistes Tomas Statius et Thibaut Loïez.
Une enquête du Guardian révélait la semaine dernière que le Home Office au Royaume-Uni avait dépensé près de 19 millions d'euros en jets privés ces dix-huit derniers mois pour expulser des demandeurs d'asile. Mais dans ce cas, les déboutés du droit d’asile n’étaient pas simplement reconduits dans d’autres zones du pays, mais vers leur pays d’origine. Les vols privés font donc polémique non seulement pour leur coût, mais aussi parce que ces personnes sont parfois reconduites dans des zones jugées dangereuses pour elles, comme en Afghanistan.