Le soudan se vide de sa jeunesse

Temps de lecture: 2 minutes

La guerre a officiellement a cessé en 2005 au Sud-Soudan. Depuis il ne reste rien d'autre que les cicatrices du conflit, qu'une population en déshérence, livrée à elle même et dépendante de l'aide extérieure, nous rappelle l'enquête publiée parle site Youphil. Aux alentours de Juba, la capitale du sud du pays, on ne fait que partir, personne ne vient, pas même les bénévoles des ONG.

Les jeunes ne se marient plus, on ne fait plus d'enfants. L'obsession partagée: rejoindre la ville et grappiller de quoi émigrer chez les blanc, là où il y a de l'argent à prendre pour l'envoyer au pays.

Ceux qui restent sont des lâches, des ratés, ne servent à rien. Même en tant que notable, la vie ici n'offre plus rien. Le seul avenir, c'est l'alcoolisme,le banditisme et les milices. On devient bourreau quand on ne finit pas victime.

La rumeur locale glorifie de nouveaux héros, ceux qui sont partis au delà des mers, qui ont survécu et renvoient des sous au pays. C'est là que l'on place le courage, les nombreux qui se noient, eux, au moins ont essayé. La radio égrène avec la régularité d'un carillon, la liste des noms des disparus. De toute façon ceux qui restent meurent de faim, ou sont tués dans une quelconque échauffourée. On fantasme sur l'Occident pour nourrir un peu d'espoir, on nie les nombreux échecs tragiques.

La guerre est finie mais la tension est encore forte. Les parents sont heureux que les enfants partent, même s'ils ne les revoient pas, ici tout le monde craint les recrutements forcés. Les gens d'ici préfèrent savoir leurs enfants risquant leurs vies pour un peu d'espoir, ils ignorent les politiques migratoires de l'Occident et oublient les souffrance de ceux qui échouent.

[Lire l'article complet sur Youphil]

Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr

Image de Une: Le président soudanais Omar Hassan al-Bashir REUTERS

cover
-
/
cover

Liste de lecture