Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Quartz, Unoosa.org
Ce lundi 28 septembre, l’agence spatiale américaine annonçait au monde entier, après plusieurs jours de teasing, que l’eau liquide existe bien sur Mars, ou du moins des minéraux hydratés pendant une partie de l’année martienne.
Dans les minutes qui ont suivi cette conférence, certains astronomes se sont empressés de fantasmer sur ce que cela change pour les futurs voyages de l’homme sur la planète rouge. Mais comme le signale le site Quartz, si la présence d’eau est bien confirmée sur place, l’homme ne pourra pas s’en approcher:
«Les puissances mondiales dans l’espace doivent respecter les règles édictées par le Traité de l’espace de 1967 qui interdit a quiconque d’envoyer une mission, humaine ou non, près d’une source d’eau pour ne pas la contaminer avec de la vie venant de la Terre.»
Et effectivement, l’article IX laisse peu de place à l’interprétation:
«Les États parties au Traité effectueront l’étude de l’espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, et procèderont à leur exploration de manière à éviter les effets préjudiciables de leur contamination ainsi que les modifications nocives du milieu terrestre résultant de l’introduction de substances extra-terrestres et, en cas de besoin, ils prendront les mesures appropriées à cette fin.»
Un risque difficile à mesurer
Derrière ces précautions, un seul ennemi, invisible à l’œil nu: les microbes. Ils ont été les premières formes de vie à occuper notre planète il y a plus de trois milliards d’années. C’est donc normal qu’on les retrouve partout autour de nous. On peut même aller jusqu'à dire qu’ils occupent chaque parcelle de notre planète. Les astronomes ont beau répéter que toutes les précautions sont prises pour envoyer des robots stérilisés sur Mars, il est impossible pour l’instant d’en être certain, ni même de comprendre l’ampleur du risque si des hommes étaient envoyés à la place, ces véritables nids à microbes.
Ils ne sont pourtant pas le seul risque pour la planète Mars. Le véhicule prévu pour la mission Mars 2020, par exemple, va être alimenté grâce à du plutonium-238, qui risque, à cause de la chaleur qu’il dégage, de faire fondre la glace sur la planète. Chose évidemment interdite par le traité.
«Plus nous en apprenons sur Mars […], note Quartz, et plus nous découvrons des régions où on ne peut pas envoyer de missions. Les zones qui sont assez chaudes ou assez humides pour accueillir une vie martienne sont interdites.»
Si les grandes puissances mondiales veulent un jour aller sur Mars, la première étape sera d’abord de revenir sur ce Traité de l’espace. Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.