Culture / Monde

Une oeuvre qui présente des figurines pour enfants terrorisées par Daech retirée d'une expo à Londres

Il s'agissait d'une exposition sur «la liberté» présentant le travail d'«artistes courageux»...

Détails de la série «ISIS threatens Sylvania»: «ISIS attack the Sylvanian girls school. (2015) –en haut- et «ISIS invade a Sylvanian picnic. (2014)» –en bas. <a href="http://mimsysylvania.tumblr.com/">Mimsy</a>.
Détails de la série «ISIS threatens Sylvania»: «ISIS attack the Sylvanian girls school. (2015) –en haut- et «ISIS invade a Sylvanian picnic. (2014)» –en bas. Mimsy.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

L’exposition «Passion for freedom», —la «passion de la liberté»– se tient chaque année à Londres dans des galeries commerciales et invite des «artistes courageux» qui présentent des œuvres autour de questions comme «Qu’est-ce que la liberté?» ou «A quel point est-il facile de la perdre?» On a pu y voir par exemple des œuvres comme «Le grand mur du vagin» de l’artiste Jamie Mc Cartney, qui expose 400 sculptures de vulves pour révéler «la diversité de l’appareil génital féminin» et protester contre la pratique de la chirurgie esthétique pour les lèvres.

Mais la galerie commerciale qui accueille l’exposition annuelle a du renoncer cette année à exposer «Les Sylvanians menacés par ISIS». Sur cette série de montages satiriques de l’artiste Mimsy, les Sylvanians, petites figurines d'animaux à fourrure créées au Japon dans les années 1980, sont confrontées à des figurines menaçantes qui représentent des soldats de Daech revêtus de noir et armés. Les combattants les entourent sur plusieurs tableaux, alors qu’ils s’adonnent à leurs activités naïves de jouets pour enfant: pique-nique champêtre, plage, salle de classe, etc.

Si jusqu’à présent ces Sylvanians avaient «réussi à surmonter leurs différences pour vivre dans une paix harmonieuse», lit-on sur la présentation pleine d’humour noir de ces œuvres, cet équilibre a été rompu par «MICE-IS» –jeu de mot entre «Mice», «souris» et ISIS– un «groupe terroriste de fondamentalistes islamistes, qui menace de dominer la Sylvanie et d’annihiler toutes les espèces qui ne se soumettent pas à leur version dure des lois de la charia». Les organisateurs ont décidé de retirer les œuvres après que la police ait prévenu qu’en raison du «contenu potentiellement incendiaire du travail de Mimsy», le dispositif de sécurité coûterait 36.000 livres pour les six jours de l’exposition, qui se terminait le 26 septembre. La police «a été très claire sur le fait qu’il y aurait des coûts de sécurité additionnels si ce travail faisait partie de l’exposition et a indiqué que la facture serait transmise soit à l’artiste soit à l’organisateur de l’exposition», explique une porte-parole de la galerie au Guardian.

L’artiste, originaire d’une famille syrienne juive, a expliqué qu’elle utilisait un pseudonyme pour la première fois, par crainte de représailles. Elle a aussi précisé que le choix des familles Sylvanian, qui regroupent plusieurs espèces animales —koalas, ours, lapins, chats, etc.– était là pour rappeler que le fanatisme n’était pas «une question raciale» et que la cible de sa série satirique était le fondamentalisme islamique.

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