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Comment Instagram a aidé une jeune Américaine pendant sa dépression

Jamie Lauren Keiles avait envie d’en finir. En pleine dépression, elle a posté fréquemment sur Instagram. Et c’est ce qui l’a aidée à s’en sortir.

<a href="https://instagram.com/p/5iSF_MmT8i/">Photo du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux partagée par Jamie Lauren Keiles sur Instagram</a> | Capture d’écran Instagram
Photo du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux partagée par Jamie Lauren Keiles sur Instagram | Capture d’écran Instagram

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Medium

A priori, Instagram est le dernier endroit où parler de dépression. Tout le monde y semble satisfait de sa vie, et il s'agit probablement du réseau social le plus déprimant, tant son message principal semble être que la vie des autres est toujours mieux que la vôtre.

Pourtant, une jeune Américaine adepte d'Instagram raconte dans Medium comment elle a continué à poster fréquemment sur le réseau alors qu'elle faisait une dépression. Au lieu des habituels selfies de soirée et restaurant, elle a donc commencé à partager des photos de ses médicaments et les emplois du temps que lui faisaient sa mère pour essayer de structurer sa vie, avec des activités simples comme «prendre une douche», «prendre des médicaments», «sortir le chien».

 

mom made me a life schedule lol #depression

A photo posted by jamie lauren keiles (@jamielaurenkeiles) on

 

Elle a par exemple partagé sur Instagram une fiche décrivant les effets de tous les médicaments qu'elle prenait

«Maman m'a fait un emploi du temps. LOL #dépression.»

Petites tranches tristes du quotidien

«Pendant deux ans, j'ai passé ma vie dans des hôpitaux psychiatriques, des cliniques, ou en rendez-vous chez des psys, en plein désespoir. Mais rien ne pouvait m'empêcher de continuer à faire ce qui restait le plus important avoir des likes», écrit Jamie Lauren Keiles.

Alors qu'elle voyait ses amis poster des photos sur les petits bonheurs de la vie, elle-même avait envie d'en finir. Mais, au lieu d'arrêter Instagram, elle y a partagé des petites tranches tristes de son quotidien, comme cette fiche décrivant les effets de tous les médicaments qu'elle prenait:

 

some personal archival work for my new shrink

A photo posted by jamie lauren keiles (@jamielaurenkeiles) on

 

Sur Instagram, j'ai trouvé un recoin du Net où je pouvais balancer en live des images de ma vie pourrie

Jamie Lauren Keiles

«Des archives pour mon prochain psy.»

Espace sans jugement

Ce n'est pas le cas de nombreuses personnes qui font des dépressions. La presse américaine revenait le 11 septembre dernier sur le cas de Madison Holleran, dont le compte Instagram joyeux n'aurait jamais pu laisser présager qu'elle se suiciderait.

En partageant son quotidien sur Instagram, Jamie Lauren Keiles explique qu'elle a été soulagée de trouver un espace où les gens –plus ou moins proches, parfois inconnus se contentaient de «liker» mais ne donnaient pas de conseils ou recommandations pour tenter de l'aider à s'en sortir:

«Les conversations actuelles sur la dépression sont souvent des histoires au passé, sur ce que c'est d'avoir été déprimé, mais il n'y pas beaucoup d'espace ou de tolérance pour des récits de l'expérience en temps réeel, écrit Lauren Keiles.

Sur Instagram, j'ai trouvé un recoin du Net où je pouvais balancer en live des images de ma vie pourrie, sans me sentir obligée de dire ce dont j'avais besoin ou d'interpréter les choses.»

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