Monde / Société

Les habitants de Melbourne envoient des emails à leurs arbres

A Melbourne le 15 juillet 2010. REUTERS/Mick Tsikas
A Melbourne le 15 juillet 2010. REUTERS/Mick Tsikas

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic

En 2013, la municipalité de Melbourne en Australie a établi une carte interactive des 70.000 arbres de la ville, où chacun est identifié par un nombre et a sa propre adresse email. Au départ, l'idée était que les résidents puissent envoyer des emails pour signaler des problèmes, comme des branches sur le point de tomber. Mais les habitants en ont rapidement profité pour écrire des milliers de petits mots personnels aux arbres de leur quartiers, rapporte The Atlantic.

Certains messages sont poétiques et affectueux:

«Mon cher orme. Alors que je quittais St. Mary's College, j'ai été frappé non pas par une branche, mais par ta beauté radieuse. Tu dois recevoir ce genre de message tout le temps. Tu es un si bel arbre.»

D'autres plus techniques, notamment lorsqu'un habitant demandait à un saule pleureur australien (l'agonis flexuosa) s'il fallait l'appeler Monsieur ou Madame.

«Je ne suis ni Monsieur ni Madame, car je suis une plante monoïque, qui possède à la fois des fleurs mâles et femelles» avait répondu l'arbre no 1357982.

Il arrive assez souvent que les arbres répondent, même lorsqu'un habitant s'amuse à poser des questions sur la crise grecque à un cèdre.

Le conseiller municipal qui gère le programme, Arron Wood, expliquait ainsi sa démarche au Guardian: 

«Certains pensent que c'est un gâchis d'argent, mais comme nous allions de toute façon identifier chaque arbre par un nombre, il nous a semblé logique de leur donner des adresses emails afin de les connecter à la communauté.»

Une logique qui n'est pas d'emblée évidente, même si le programme a en effet l'air de renforcer les liens entre arbres et résidents.

Pour The Atlantic il est naturel que les habitants interagissent de plus en plus avec l'environnement urbain via la technologie. Par exemple à Chicago, les résidents peuvent envoyer des textos pour signaler des nids-de-poule, et en Californie, une application anti-sécheresse permet de dénoncer les voisins qui arrosent trop leurs plantes.

Mais les projets qui se rapprochent le plus de l'expérience melbournienne sont plutôt artistiques. En été 2013, la ville de Bristol en Angleterre avait lancé le projet Hello Lamp Post, qui permettait aux passants de communiquer avec les reverbères, boîtes aux lettres et abris-bus de la ville. Une fois contacté, le mobilier urbain envoyait une question au passant, par exemple,«si tu pouvais vivre n'importe où dans le monde, où irais-tu?» ou «quel est ton meilleur souvenir à Bristol?». Environ 12.000 réponses avaient été envoyées.

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