Oui aux hobbits, non aux trolls. Les facéties en ligne seront désormais punies en Nouvelle-Zélande où 116 députés contre cinq ont voté la loi sur «les communications digitales blessantes» (ou Harmful digital communications bill), signale The Register. Si les mesures du texte visent à réprimer le cyberharcèlement, la définition donnée à celui-ci est suffisamment large pour que tout, de la persécution caractérisée à la simple blague de mauvais goût, puisse éventuellement être ciblé. Le délit revient, en effet, à causer «une détresse émotionnelle sérieuse» en envoyant des messages ou images numériques.
Les dispositions votées sont résumées dans National Business Review: le texte de loi concerne les messages à caractère raciste, sexiste, ou intolérants de la religion d'autrui. Et ça peut aller loin pour les contrevenants! L’amende peut monter jusqu’à 50.000 dollars néo-zélandais (30.000 euros) pour les particuliers et 200.000 pour les personnes morales (120.000 euros). Les fautifs s’exposent à une peine de prison de deux ans, ou trois en cas d’incitation au suicide. C'est le fait de pousser à se donner la mort qui importe ici et il n’est pas nécessaire que cet «encouragement» malveillant aboutisse à une tentative de suicide.
En France, jusqu'à 75.000 euros d'amende et cinq ans de prison
Les contenus incriminés retirés des réseaux sociaux sous quarante-huit heures
Une agence sera mandatée pour retirer les contenus incriminés sous quarante-huit heures sur les réseaux sociaux, un espace des plus sensibles. Mais les réserves principales autour de cette loi sont doubles: tout d’abord, l’un des interlocuteurs du National Business Review estime qu’elle autorise les poursuites contre tout individu au-dessus de 14 ans. Enfin, la frontière séparant la liberté d’expression des discours haineux est parfois très ténue.
Les mesures anti-harcèlement néo-zélandaises vous paraissent trop dures? Sachez qu’en France, vous n’êtes pas situés à meilleure enseigne, informait FranceTvInfo. Une insulte sur Facebook ou Twitter peut revenir à 12.000 euros pour le grossier personnage, voire 22.500 si l’injure cible la race ou l’orientation sexuelle de la victime. Une personne convaincue de harcèlement devra quant à elle s’acquitter de 75.000 euros d’amende et pourra éventuellement passer cinq ans derrière les barreaux.