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Le régime nord-coréen teste ses armes chimiques sur les humains

Un scientifique participant au programme d’armes biologiques et chimiques du régime nord-coréen a fui la dictature avec en sa possession des données prouvant que des armes chimiques et biologiques sont testées sur des êtres humains.

Kim Jong-un visite le centre de recherche biologique de Pyongyang (Photo non datée de l'agence de presse officielle de Pyongyang - rediffusée par Reuters le 6 juin 2015)
Kim Jong-un visite le centre de recherche biologique de Pyongyang (Photo non datée de l'agence de presse officielle de Pyongyang - rediffusée par Reuters le 6 juin 2015)

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Telegraph

Le 6 juin dernier, Lee, 47 ans, a réussi à fuir son pays, l'une des dictatures les plus fermées au monde. Dans ses valises, il a emporté la preuve que la République populaire démocratique de Corée pratique des tests d'armes chimiques et biologiques sur des êtres humains.

Lee a pu avoir accès à ces documents –15 gigaoctets de données– car il participait au programme d’armes biologiques et chimiques du régime. Il était scientifique dans un centre de microbiologie basé à Ganggye, près de la frontière chinoise.

Devenu «sceptique sur ses recherches», il a préféré la fuite, risquant sa vie alors que les frontières coréennes deviennent de plus en plus hermétiques et les sanctions de plus en plus sévères en cas de fuite, depuis l'accession au pouvoir de Kim Jon-un fin 2011. Maintenant réfugié en Finlande, après être passé par les Philippines, le scientifique compte témoigner devant le Parlement européen fin juillet.

Testées sur des handicapés et des prisonniers politiques

Ce «lanceur d'alerte» coréen n'est malheureusement pas le premier. Les armes chimiques et biologiques sont interdites depuis le protocole de Genève de 1925. Mais la Corée du Nord fait partie des six pays à n'avoir jamais signé cette convention. En février 2014, après près d'un an de collectes de témoignages de Nord-Coréens en fuite, des enquêteurs de l'ONU avaient révélé que Pyongyang se rendait coupable d'une série de crimes contre l'humanité, dont l'utilisation d'armes chimiques sur des sujets humains.

Le journal anglais The Telegraph rapporte aussi ce témoignage d'un officier des forces spéciales nord-coréennes, enfui depuis le milieu des années 1990:

«Pour être diplômé de cette école, nous devions suivre ce qu'ils appelaient “l'apprentissage sur le terrain”. Pour les tests d'armes chimiques et biologiques, nous avions besoin de “sujets”. Nous avons regardé les instructeurs faire ces tests sur des humains et nous montrer comment une personne en meurt. Je l'ai vu de mes propres yeux.»

Cyanure d'hydrogène, gaz sarin, gaz moutarde, anthrax, la Corée du Nord produit de nombreux types d'armes chimiques, souvent testées sur des prisonniers politiques ou des enfants handicapés physiquement ou mentalement. Elle serait ainsi en mesure de produire 4.500 tonnes d'agents chimiques par an.

Les données collectées par Lee devraient être analysées avec attention, les documents du genre étant rares étant donné que la Corée du Nord a fermé ses frontières aux enquêteurs de l'ONU.

 

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