Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Nouvel obs
«C'est une page du gaullisme qui se tourne. […] Malgré son arrière-goût de Ricard, il savait faire montre d'une grande détermination», a déclaré lundi 29 juin Bernard Debré, en parlant de l’ancien ministre Charles Pasqua, décédé quelques heures plus tôt. Le député de Paris faisait-il une allusion au propre ou au figuré? Car chez Ricard, c’est bien un arrière-goût d’amertume qu’il a laissé, comme ne le rappellent pas la plupart des articles biographiques qui décrivent plutôt sa rapide ascension au sein du groupe jusqu’au poste de numéro 2, en 1967.
Comme l’écrivait Charlie Hebdo en janvier 2002, le «Tonton flingueur» avait été «mis en demeure» de quitter la société «à la suite de la mauvaise gestion de son département (d'activité)», selon une fiche des renseignements généraux exhumé par l’hebdomadaire.
Mauvaise gestion… ou pure fraude? Lorsque Pasqua quitte Ricard, il fonde une société, Euralim, spécialisée dans l’importation de l’Americano, un cocktail italien à base de Campari et de vermouth. Une société dont il préparait la naissance alors qu’il était en poste chez Ricard, ce qui n’a pas plu au fabricant d’anisette. Comme le racontent les RG, «il lui était reproché de s'être rendu coupable, tant sur le plan contractuel que délictueux, d'un véritable concert frauduleux d'actes caractérisés de concurrence déloyale». La société possédant Euralim, Gancia, sera d’ailleurs condamnée en 1969 après la plainte de Ricard.