Depuis quelques mois, un des pensionnaires du zoo Higashiyama, à Nagoya, au Japon, attire les flashs des visiteurs. CNN rapporte que Shabani, un gorille mâle de 180 kilos, attise les passions des Japonais.
«Vous voulez apercevoir Shabani? demande CNN. Faites la queue. Près de 100 admiratrices et admirateurs entourent en permanence son enclos, en criant “Regarde-moi, Shabani!” et “Par ici, Shabani!” dès qu’il sort.»
La raison de cet engouement? Shabani serait «trop beau». «Il repose souvent son menton sur sa main et vous regarde intensément», explique le porte-parole du zoo à la BBC. Des photos de lui prenant la pose ou de son regard «intense» circulent depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux. Et, à chaque fois, c’est la même admiration.
This gorila...OMG...KYAAAAAA!! Shabani I want to see you...KYAAAAAAAA!! pic.twitter.com/vu1WyJZBK9
— Hikari Yagami (@Hikari_Monshou) 29 Juin 2015
東山動物園のイケメンゴリラ「シャバーニ」があまりに人気で・・・ NHKのローカルニュース内でも・・ このポーズはゴリラとは思えませんね・・ pic.twitter.com/xZpSpdcSqu
— minty (@razzzia) 16 Juin 2015
Modèle paternel et fantasme féminin
Sauf que, voilà, les médias se trompent un peu sur Shabani et l'engouement qui règne autour de lui, comme l’explique la BBC en analysant le langage utilisé pour décrire ce gorille «métrosexuel». Selon la journaliste Yuko Kato, il faut bien faire la différence entre deux mots japonais utilisés pour le qualifier et qui se ressemblent énormément: «ikemen» et «ikumen».
«Ikemen est un argot japonais pour dire “beau mec”. Le mot est une combinaison de “i-ke”, qui est une abréviation d’un mot voulant dire “cool” ou “bon”, et de “men”, dérivé de l’anglais.»
Au-delà de ce mot, utilisé par certains visiteurs et repris dans les médias, les responsables du zoo ont plutôt utilisé le mot «ikumen».
«Cet autre mot d’argot veut dire “un père impliqué qui prend soin de ses enfants”, explique la journaliste, “iku” étant une abréviation du mot “iku-ji”, qui veut dire “élever des enfants”.»
Car, information très importante, le cœur de Shabani n’est plus à prendre. Il nage déjà dans le bonheur avec ses deux femmes et ses deux enfants. Mais le cas de Shabani en dit plus qu'on ne le croit sur la société japonaise et sur les attentes familiales. Selon la journaliste de la BBC, Shabani incarnerait en effet le mélange parfait du «ikemen» et de l’«ikumen», un modèle pour tous les pères, et un fantasme pour toutes les femmes au Japon.