Monde

Lors du dernier référendum organisé par la Grèce, Alexis Tsipras était à peine né

Ou pourquoi le référendum occupe une place peu importante dans la culture politique grecque.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Euronews, Ekathimerini

Dans leurs articles sur la décision d'Alexis Tsipras de convoquer un référendum sur les exigences de l'eurozone envers la Grèce le 5 juillet, plusieurs médias font allusion au dernier référendum qui s'est tenu dans le pays, en décembre 1974. Ainsi du journaliste d'Euronews Stamatis Giannisis:

«Il faut remonter à 1974 pour voir les Grecs prendre part pour la dernière fois à un référendum, qui avait pour but de trancher entre la monarchie et la république. Cette fois, la question est très différente mais tout aussi cruciale, puisque le résultat déterminera la route suivie par le pays à l'intérieur de la zone euro voire de l'Union européenne.»

Ou du quotidien I Kathimerini, plutôt conservateur:

«Les Grecs ont rarement eu une décision aussi grande à prendre depuis qu'ils ont décidé de devenir une République en 1974.»

Quand, le 8 décembre 1974, les Grecs avaient voté en faveur de la République, par 69,2% des voix (et 75% de participation, soit une majorité absolue des inscrits), Alexis Tsipras, né trois jours après l'effondrement de la dictature des colonels, avait moins de cinq mois. Le chiffre pourrait avoir valeur d'anecdote mais il illustre bien à quel point le référendum fait peu partie de la culture politique grecque, contrairement à celle d'autres pays de l'Union européenne. La quasi-totalité d'entre eux ont tenu au moins un référendum dans les années 2000. Les seuls pays à ne pas avoir tenu de référendum national depuis plus longtemps que la Grèce sont la Belgique (la Constitution ne prévoit pas de référendum, et le dernier, consultatif, a eu lieu en 1950 sur le retour du roi Léopold III) et l'Allemagne (qui ne prévoit que peu de possibilités de référendum national).

Aucune des différentes étapes de l'intégration de la Grèce à l'Union européenne (adhésion, adoption du traité de Maastricht...) n'a donné lieu à un référendum, contrairement à ce qui a eu lieu dans beaucoup de pays (les entrants de 1973, de 1995 ou de 2004, par exemple). En 1977 et en 1981, le Pasok (socialistes) avait réclamé un référendum sur l'appartenance de la Grèce à la CEE, en vain. Et en 2011, le Premier ministre Pasok  Georges Papandréou avait annoncé l'organisation d'un référendum sur les mesures d'austérité, mais avait dû renoncer à son projet.

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