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Ce que l'on sait du renseignement pays par pays

Les dernières révélations Wikileaks sur l’espionnage des présidents français confirment l’étendue des capacités de renseignement des États-Unis. Une supériorité qui s’explique par un budget et des effectifs bien plus élevés qu’en Europe.

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Le siège de la NSA aux Etats-Unis | Wikimedia Commons License by

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En 2013, un document d’Edward Snowden, l'ancien employé de la NSA, permettait de faire la lumière sur le black budget, l’argent alloué au National Intelligence Program, le programme national de renseignement outre-Atlantique. On y apprenait notamment que la CIA, l’agence chargée du renseignement extérieur du pays, avait reçu 14,7 milliards de dollars en 2013. Mais le budget global attribué aux 17 agences de renseignement américaines formant la communauté de renseignement des États-Unis (United States Intelligence Community) est, lui, rendu public depuis 2007. Les chiffres, provenant du gouvernement américain, montrent que le budget devrait augmenter en 2016 après cinq années de baisse quasi-consécutives.

 

107.000

Le nombre de personnes travaillant pour la CIA et la NSA en 2013

Pour 2015 et 2016, les chiffres sont prévisionnels, autrement dit ils correspondent à la somme totale demandée par les agences, ce que le gouvernement peut ajuster si nécessaire. Ces dépenses comprennent les salaires, les programmes, les ordinateurs, les satellites, les armes, grosso modo toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires au renseignement. En tout, ce ne sont pas moins de 107.000 personnes qui travaillaient en 2013 pour la CIA et la NSA, les deux principales agences. À titre de comparaison, c’est plus que la totalité des effectifs de l’entreprise Total. 

La France loin derrière 

La France contre les États-Unis, c’est un peu David contre Goliath. Même si le gouvernement compte rattraper son retard en matière de méthodes de surveillance avec le Projet de loi renseignement voté mercredi 24 juin, le budget du renseignement français ainsi que ses effectifs sont loin derrière la première puissance mondiale. Dans l’Hexagone, les services de renseignement sont au nombre de six, dont les plus connus que sont la DGSE (la Direction générale de la sécurité extérieure), la DGSI (la Direction générale de la sécurité intérieure) et la DRM (la Direction du renseignement militaire). Résumé en trois chiffres.

 

Malgré des moyens humains et financiers inférieurs, la France dispose tout de même d’un sérieux réseau d’ambassades, le troisième au monde après la Chine et les États-Unis. Et par conséquent beaucoup de lieux pouvant éventuellement servir de points de surveillance comme Libération le révélait au sujet de l’ambassade américaine à Paris, transformée en station d’espionnage.

La Grande-Bretagne, première en Europe

Tout le monde a en tête le MI6, célèbre service de renseignement extérieur fantasmé dans les aventures de James Bond, et le MI5, le service de sécurité intérieure. Mais une autre structure a été très médiatisée depuis les révélations d’Edward Snowden: le GCHQ désignant les quartiers généraux chargés d'intercepter les communications. À eux seuls, ils employaient en 2012 13.293 agents, soit plus que les six services de renseignements français réunis. 

 

13.293

Le nombre d’agents employés par le GCHQ en 2012

Au total, le gouvernement britannique dispose de neuf unités de renseignements et d’une somme de 2,8 millions d’euros, à laquelle il faut ajouter les 140 millions d’euros donnés officieusement au GCHQ par la NSA de 2010 à 2013.

L’Allemagne et son BND

L’Allemagne est le pays qui a connu la police de renseignement peut-être la plus informée qui ait jamais existé: la Stasi. Depuis la réunification en 1989, le pays compte trois services de renseignement. Le plus connu est le BND, le service de renseignement extérieur, accusé récemment d’avoir espionné la France pour le compte de la NSA, encore elle. Les deux autres sont le service de contre-intelligence militaire (MAD) et l’office fédéral de protection de la constitution (Bvf). Selon le centre de recherche sur le renseignement, 16.500 personnes seraient employées par ces services, dont 7.500 pour le BND. Difficile de connaître le montant global alloué au renseignement mais le BND a reçu 615 millions d’euros à lui seul en 2015.

Ailleurs en Europe

Après la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, les budgets et les effectifs du renseignement des voisins européens s’amenuisent. Pour voir les budgets connus des pays frontaliers à la France, survolez la carte. 

Même la Russie, dont le nombre d’agents du principal service de renseignement (FSB) serait le plus élevé en Europe, ne semble pas pouvoir tenir la comparaison avec les États-Unis. L’ancien bastion du KGB, l’agence d’espions utilisée lors de la Guerre froide, garde ses secrets de renseignement bien cachés. Tout comme l’Italie, dont les rapports mentionnant les sommes allouées au service d’espionnage sont apparemment classés secrets. 

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