Monde / Société

Les Bouddhas détruits de Bâmiyân retrouvent leur montagne le temps d'une projection

Détruits en 2001 par les Talibans, les statues colossales de Bâmiyân n’ont pas été reconstruites. Le public a néanmoins pu observer les deux Bouddhas le temps d’un week-end.

<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhas_de_B%C3%A2miy%C3%A2n#/media/File:Taller_Buddha_of_Bamiyan_before_and_after_destruction.jpg">Le plus grand Bouddha de Bâmiyân avant et après la destruction</a> Zaccarias via Wikimedia CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Le plus grand Bouddha de Bâmiyân avant et après la destruction Zaccarias via Wikimedia CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic

Le week-end du 6-7 juin, les habitants de la vallée de Bâmiyân, perchée à 2.500 mètres d’altitude, au centre de l’Afghanistan, ont eu l’occasion éphémère de renouer avec de vieilles connaissances, malheureusement perdues de vue: les Bouddhas géants. La scène a été consignée dans les colonnes de The Atlantic.

Détruits par les Talibans en 2001, ces colosses de respectivement 53 et 38 mètres édifiés il y a plus de 1.500 ans n’ont pas été reconstruits. Ils ont simplement été projetés un instant à leur emplacement d’origine, sur la paroi d’une falaise, par l’entremise de la technologie 3D. Le public a ainsi contemplé des hologrammes.

Destruction aux explosifs

L’origine des Bouddhas de Bâmiyân est assez obscure même si on sait qu’elle est liée à la situation géographique particulière de la vallée, située sur la route de la soie. Des moines bouddhistes se sont donc établis dans la région dès l’Antiquité. Alors que les conquérants arabes du Moyen Âge puis Gengis Khan, chef des Mongols, n’ont pas touché aux statues, celles-ci n’ont pas résisté à l’ire du Mollah Omar en mars 2001. Cité par The Atlantic, un ancien témoin de la destruction raconte:

«D’abord, ils ont tiré sur les Bouddhas avec leur artillerie et leurs tanks. Mais comme ce n’était pas efficace, ils ont ensuite installé des explosifs.»

Un couple de documentaristes chinois est derrière cet événement. À l’époque secoués par l’annonce de ce vandalisme atroce, ils ont décidé d’aider les effigies disparues à renaître le temps d'une soirée. Ce sont eux qui ont rassemblé et mis en place le matériel nécessaire. Comme l’initiative était d’envergure, le mariage a auparavant pris ses précautions pour prévenir tout fiasco. Ils ont ainsi testé le dispositif sur le flanc d’une montagne chinoise. Ils ont ensuite reçu l’autorisation de l’Unesco et du gouvernement afghan pour organiser l’événement à Bâmiyân.

Cent-cinquante personnes ont assisté à la projection. L’article précise qu’ils sont restés sur place dans la nuit jusque tard, certains jouant même de la musique.

La destruction des Bouddhas de Bâmiyân avait horrifié la planète en 2001 mais les dernières semaines ont transformé cette tragédie en simple précédent. L’État islamique a ainsi ravagé le musée de Mossoul en février, avant de s’en prendre aux sites de Nimroud et de Hatra. Le groupe a aussi récemment mis la main sur la ville antique de Palmyre.

 

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