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Alors que la Coupe du monde féminine vient tout juste de débuter et que l'équipe de France joue son premier match ce mardi 9 juin, on ne remarque encore que peu d'engouement pour une compétition qui réunit ce qui se fait de meilleur en matière de foot féminin. Preuve du peu d'intérêt qu'elle suscite pour l'instant, L'Équipe, le quotidien sportif de référence, a préféré réserver sa une aux bons mots de Didier Deschamps dans le vestiaire plutôt que d'évoquer la première rencontre française.
Très belle une de "L'Equipe" sur l'entrée en lice des Françaises dans la Coupe du Monde fémi...ah non en fait pic.twitter.com/z4XuV5e8p9
— Matteu Maestracci (@MMaestracci) June 9, 2015
Slate.fr a donc décidé de vous donner cinq arguments qui en font une compétition plus intéressante que la Coupe du monde masculine. (Et, par souci démocratique, cinq raisons de ne surtout pas s'enflammer)
1.La France a une chance de l’emporter
Autant, chez les hommes, on se doutait qu’il serait très compliqué d’aller au bout, autant les femmes font partie des favorites pour cette Coupe du monde 2015. Demi-finalistes en 2011, elles avaient été éliminées par les États-Unis 3-1. Après un Euro 2013 un peu compliqué, où elles ont été sorties par le Danemark en quart de finale (aux tirs au but), les filles de Philippe Bergeroo ont réalisé un 10 sur 10 en qualifications, restent sur trois victoires en amical (contre le Canada, la Russie et l’Écosse) et occupent actuellement la troisième place du classement Fifa, derrière l’Allemagne et les États-Unis.
Les Françaises entrent en lice ce mardi 9 juin, à 19 heures, face à l’Angleterre, une sélection qui leur réussit plutôt bien.
0 - La #FRA n’a perdu aucun de ses 6 matches compétitifs face à l’#ENG (3 victoires, 3 nuls). Avantage.
— OptaJean (@OptaJean) June 9, 2015
2.C'est une vraie Coupe «du monde»...
Contrairement à la Coupe du monde masculine où deux zones se partagent les titres (11 pour l’Europe, 9 pour l’Amérique du Sud), la Coupe du monde féminine se veut plus déjà plus mondiale puisque trois continents (Amérique avec les États-Unis, Asie avec le Japon et Europe avec l'Allemagne et la Norvège) ont déjà remporté le trophée en l’espace de six éditions.
Et cette année encore, si les États-Unis et l’Allemagne font figures de grandes favorites, comme le notait RTL, le Japon, la France, le Brésil et la Suède –qui a déçu lors de son premier match, lundi 8 juin au soir– sont en embuscade.
3.... qualificative pour les JO 2016
Contrairement à la Coupe du monde masculine, la Coupe du monde féminine a un intérêt qui dépasse le cadre de la compétition. En plus de la motivation naturelle, les Françaises vont ainsi garder à l’esprit que les trois meilleures équipes européennes seront directement qualifiées pour les Jeux olympiques de Rio, l’année prochaine.
Les Françaises, éliminées en demi-finales par le Japon, puis battues par le Canada (sur un but à la dernière minute) lors du match pour la troisième place en 2012, à Londres, auront l’occasion d’aller accrocher une médaille si elles terminent devant quatre des six autres équipes européennes: l’Allemagne (1ère mondiale au classement Fifa), l’Angleterre (6e), l’Espagne (14e), la Norvège (11e), les Pays-Bas (12e), la Suède (5e) et la Suisse (19e).
Autant vous dire que, si on veut vibrer devant du foot l’année prochaine, mieux vaut espérer que les Françaises fassent un bon parcours. Sinon, il faudra prier pour que les Bleuets finissent dans le dernier carré du championnat d’Europe U-21.
4.On voit plus de buts
Si la moyenne de buts a chuté de 3,84 buts par match en 1999 à 2,69 en 2011, les Coupes du monde féminines restent toujours plus spectaculaires que chez les hommes (où la moyenne n’a pas dépassé 2,67 depuis 1998). Certes, comme l’indiquait Jack Kerr, «cette baisse des buts coïncide, et ce n’est pas un hasard, avec une amélioration de la compétitivité en particulier et du niveau de jeu mondial en général». Mais l’arrivée de huit nouvelles sélections (on est passé de 16 à 24 équipes) annonce également le retour de «raclées monumentales», comme le 10-0 passé par l’Allemagne à la Côté d’Ivoire, ou le 6-0 du Cameroun sur l’Équateur.
Ce n’est pas forcément un point positif pour tout le monde mais, plutôt que de s'ennuyer ferme devant n’importe quel match impliquant la Grèce (à tout hasard), il est toujours plus agréable de voir l’Allemagne s'imposer largement. Et pour ceux qui trouvent que c’est trop, souvenez-vous que l’Allemagne (chez les hommes cette fois-ci) en avait mis sept au Brésil, en juillet dernier. Chez lui. En demi-finale.
5.La place de la technique est plus importante
Et quitte à regarder un match, autant regarder quelque chose qui ressemble à du football. Comme le résumait à 20minutes.fr Patrice Lair, ancien entraîneur de l’OL, en 2011, «dans le football féminin, la qualité technique est primordiale. La femme reste moins puissante que l’homme. Je le constate quand on joue contre des équipes masculines. Les garçons ont un jeu plus direct alors que les filles développent un football plus collectif».
«Je pense que si nous étions plus rapides que les hommes, nous serions meilleures, parce que l’on met plus l’accent sur la technique», avançait de son côté Charlie Hartmann, une défenseuse allemande. L’ancienne sélectionneuse anglaise Hope Powell expliquait également l’importance de la technique:
« Sur le terrain, les hommes seront toujours plus puissants et rapides mais le jeu féminin s’est beaucoup amélioré sur ce plan. […] Autrement, je ne vois pas beaucoup de différences techniques. Si le jeu des femmes est plus lent, cela donne plus de place à la technique, comparée à la place accordée au physique dans le jeu des hommes.»