Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Entertainment Weekly, The Washington Post
Attention, cet article contient plusieurs spoilers.
Dans la dernière saison de Game of Thrones, Sansa Stark est victime d’un viol lors de sa nuit de noce avec Ramsay Bolton. Quand cet épisode a été diffusé, de nombreux fans ont pris position pour exprimer leur colère. D’autant plus que ce passage n’était pas dans les livres originaux de George R. R. Martin.
Comme nous vous l’expliquions fin mai, un site avait par exemple décidé d’arrêter de faire la promotion de la série à la suite de cette scène. «Ok, j’en ai fini avec Game of Thrones. […] Scène de viol gratuite, déguelasse et inacceptable», déclarait de son côté la sénatrice américaine Claire McCaskill sur Twitter.
Ok, I'm done Game of Thrones.Water Garden, stupid.Gratuitous rape scene disgusting and unacceptable.It was a rocky ride that just ended.
— Claire McCaskill (@clairecmc) 19 Mai 2015
Univers sombre de George R. R. Martin
Un des producteur de la série avait alors réagi sobrement sur Entertainment Weekly, mettant en avant l'univers sombre de George R. R. Martin:
«C’est Game of Thrones.»
Et s’il a ensuite ajouté que le roman livrait une version bien plus perverse de la nuit de noce, ce n’est pas la première fois que Game of Thrones attise autant de colère autour d’agressions sexuelles. Lors de la saison 4, une scène entre Jaime et Cersei Lannister avait déjà provoqué un débat similaire. Plus globalement, la série de HBO est régulièrement prise à partie pour la vision de la femme qu’elle véhicule.
Le Moyen Âge n’était pas une époque encline à l’égalité sexuelle
George R. R. Martin
George R. R. Martin a donc décidé une nouvelle fois de sortir de l’écriture de son prochain tome pour défendre les choix des créateurs de la série. Il a commencé par évoquer, sur le site d’Entertainment Weekly, le cadre dans lequel s’inscrit la saga:
«Les livres reflètent une société patriarcale basée sur le Moyen Âge. Le Moyen Âge n’était pas une époque encline à l’égalité sexuelle. […] Et ils avaient des idées très prononcées à propos des femmes.»
À propos des viols, il se défend de tout sexisme et décide là encore de contextualiser son récit, rappelant que le viol fait malheureusement partie des guerres:
«J’écris sur la guerre, un sujet traité par presque toute l’epic-fantasy. Mais si vous écrivez à propos de la guerre, et que vous voulez juste mettre les batailles cool et des héros tuant beaucoup d’orques, etc., et que vous ne parlez pas de la [violence sexuelle], alors il y a quelque chose de profondément malhonnête.
Le viol, malheureusement, fait toujours partie de la guerre. Ce n’est pas un testament fort pour la race humaine, mais je ne pense pas que nous devrions prétendre que cela n’existe pas.»