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Ils se débrouillent pour capter du haut débit dans les «zones blanches» d'Internet

La fin des «zones blanches» mobiles est désormais prévue pour 2020. L'objectif de répandre la 3G partout en France dépasse ainsi celui affiché pour le très haut débit internet (fixe), qui doit aboutir en 2022. En attendant, les personnes non couvertes par l'ADSL ont développé des stratégies au cas par cas pour anticiper la fin espérée de la fracture numérique.

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Village allemand. Bert Kaufmann via Flickr CC License by

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Internet tel qu'il existait dans les années 1990, avec ses pages interminables à charger, est encore le quotidien de moins de 1% de la population française. Les malchanceux habitent trop loin du relais pour capter en haut débit et se coltinent une connexion de l'ordre de 56 Kbits/s. C'est mille fois moins rapide que le débit moyen en France, qui était de 7,2 Mbits/s en 2014 selon l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). 

Ça apprend la patience, soit, mais c'est surtout très pénalisant. Les personnes concernées ne sont pas toujours disposées à attendre plusieurs années que le plan de «montée en débit» atteigne ses objectifs: du très haut débit, plus de 30Mbits/s, sur tout le territoire habité pour 2022. Dans leur malheur, ils ont une chance: contrairement aux 2.200 communes qui n'ont pas encore accès à la 3G mobile et se sont vues promettre, le 21 mai, le graal pour 2020, les localités sans Internet peuvent développer d'autres solutions.

Jean-François Hernandez, de l'Arcep, réfute d'ailleurs le terme de «zones blanches»:

«L'ADSL couvre 99% des lignes téléphoniques, mais ça ne veut pas dire que les autres n'ont rien. D'autres techniques existent, impulsées par les collectivités ou individuellement.»

Il rappelle notamment que l'offre internet par satellite, moyennant un abonnement équivalent, couvre l'ensemble du territoire. Mais la parabole reste complexe à installer et le temps de latence est parfois conséquent (techniquement, les contenus doivent faire un aller-retour dans l'espace).

Chez les reclus du web, c'est parfois le système D qui constitue la solution. Les fournisseurs d'accès à Internet associatifs, par exemple, développent des réseaux wifi dans les secteurs démunis. L'association FDN utilise, sous contrat, les débits des opérateurs Orange et SFR pour les partager avec les membres de la Fédération FDN.

Localement, ils construisent des «ponts wifi»: un membre propose de partager le débit de sa box. Il installe alors sur son toit une antenne directionnelle –commandée sur Internet pour moins de 100 euros– et renvoie le signal vers le ou les récepteurs, qui ont également pris soin de s'équiper d'une antenne.

Julien Rabier, vice-président du réseau, cite l'exemple d'une association active dans les «zones blanches» des Pyrénées-Altlantiques:

«Les membres de Sames Wireless ont équipé deux ou trois villages non couverts par l'ADSL. Avec, comme débit initial, sept lignes à 18 Mbits/s, ils ont pu fournir un accès haut débit à 120 foyers. Aujourd'hui, il y a 170 abonnés, même si les villages sont désormais bien desservis par Orange.»

À Saint-Bresson, dans les Cévennes, c'est le maire qui a pris les choses en main. Avec l'aide de l'association Montpellier Wireless, il a amené en 2007 le haut débit à ceux des 66 habitants qui le désiraient. Dans ce village situé à 500 mètres d'altitude, l'abonnement était en 2011 de 25 euros, à régler à la mairie.

À côté de ces associations, d'autres acteurs ont décidé d'en faire leur métier. C'est le cas de certains membres du Rural Aera Network (RAN), qui organise depuis dix ans les Printemps du wifi, rencontre de ces sociétés décidées à implanter le wifi dans les campagnes. L'événement aura lieu les 6 et 7 juin prochain à Saint-Cernin, village du Cantal où Sylvain Lacase à commencer à apporter Internet en 2004 en construisant des antennes maison dans des boîtes de Ricoré.

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