Sciences

Trois mois après, les scientifiques rendent leur verdict sur l’affaire de la robe noire et bleue (ou blanche et dorée, on ne sait plus)

Les chercheurs soulignent que la couleur dépend bien de l'interprétation que fait notre cerveau du monde qui nous entoure.

Montage réalisé à partir de la photo originale de <a href="http://swiked.tumblr.com/post/112073818575/guys-please-help-me-is-this-dress-white-and">swiked</a> sur Tumblr.
Montage réalisé à partir de la photo originale de swiked sur Tumblr.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times, Pacific Standard

Vous vous souvenez certainement de ce débat qui a divisé la population en trois groupes fin février: ceux qui pensent que cette robe est blanche est dorée, ceux qui la voient bleue et marron, et enfin ceux qui affirment qu’elle est bleue et noire. Certains ont même changé d’avis à la longue, rendant le débat encore plus compliqué.

Slate.fr avait alors tenté d’expliquer ces différences de perception. De nombreuses hypothèses expliquaient que le cerveau interprétait la quantité de lumière de façon différente selon la perception qu’ont les personnes de la scène et du reflet de la robe. Donnant ainsi des couleurs différentes.

Depuis, plusieurs études scientifiques sont venues étayer cette version de l’histoire. Le New York Times rapporte que trois équipes de chercheurs viennent de publier le résultat de leurs recherches dans la revue Current Biology.

1.Ambiguïté de la couleur bleue

Dans la première, Michael Webster, de l’université du Nevada, explique que le problème vient en partie de «l’ambiguïté de la couleur bleue» et de l’incapacité des gens à discerner concrètement les objets bleus de la lumière bleue.

Le journal ajoute que, selon l'étude, «notre vision nous permet de savoir si l’on regarde du papier blanc sous une lumière rouge, ou du papier rouge sous une lumière blanche, mais que ce processus ne fonctionnait pas pour aussi facilement pour toutes les couleurs, et que le bleu pouvait être problématique».

2.Lumière environnante

Pacific Standard mentionne une seconde étude, réalisée cette fois par une équipe de chercheurs allemands. Selon eux, la perception d’une couleur dépend avant tout de la perception de la lumière environnante.

«Comme Newton l’a remarqué, la couleur n’est pas une propriété de l’objet, explique Karl Gegenfurtner, de l’université de Giessen. Elle survient quand une surface est illuminée et lorsque la lumière est reflétée dans l’œil d’un observateur, qui interprète la distribution de la lumière de la scène et assigne une couleur à l’objet.»

«Une fois que nous avons décidé que le camion des pompiers est rouge, nous continuons à le percevoir comme tel, quelle que soit la météo du jour», ajoute Pacific Standard.

3.Habitué au soleil

Ce n’est pas ce qui s’est passé pour la robe, puisque nous ne l'avions jamais vue avant. Une troisième étude, réalisée par des Américains, montre que la perception de sa couleur change selon le type de lumière auquel nous sommes habitués. Par exemple, les personnes jeunes verraient plus souvent une robe noire et bleue car elles sont plus habituées à une lumière «chaude» et artificielle. Et les personnes passant plus de temps à l'extérieur et profitant plus de la lumière du soleil ont plus de chances de voir une robe blanche et dorée.

Karl Gegenfurtner rappelle que «nous faisons des hypothèses à propos de notre monde qui guident l’interprétation des données, et ces hypothèses peuvent être assez différentes selon les individus».

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