Santé

Pourquoi nous ressentons le besoin de nous mettre en colère sur tout (et parfois sur n’importe quoi)

La technologie et la surabondance d’informations dans la société moderne ont leur rôle à jouer.

<a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Angry_tiger.jpg">Angry cat</a> | Guyon Morée via FlickrCC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.en">License by</a>
Angry cat | Guyon Morée via FlickrCC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

L’indignation, notamment quand elle est collective, est bien souvent justifiée. Que ce soit pour montrer sa colère face à la brutalité policière à Baltimore ces derniers jours, ou encore pour dénoncer les propos misogynes de deux acteurs mondialement connus lors de la promotion pour un film de super-héros. Depuis quelques années, le fait d'exprimer sa colère semble être devenu une bonne chose, un réflexe citoyen même. «Indignez-vous!» demandait il y a quelques années, avec succès, Stéphane Hessel.

Mais il arrive qu’on s’insurge contre des choses plus futiles, parfois avec violence, comme ce fut le cas avec «l'affaire du selfie de la Maison Blanche» en 2014, ou plus récemment avec le look du futur Joker, interprété au cinéma par Jared Leto.

«Être indigné est une expérience négative, alors pourquoi le devenons-nous aussi rapidement?» se demande Dean Burnett, docteur en neurosciences, qui écrit dans les colonnes du Guardian. Il définit quatre facteurs psychologiques déterminants.

Tout d’abord, la frustration, menant très facilement à la colère. «Il suffit d’un comportement déplacé de la part d’une célébrité, d’une entreprise ou d’un inconnu pour que cela serve d’excuse pour se mettre en colère», explique l’auteur. Un tweet déplacé, une photo osée, un dérapage télévisé... Dans notre société ultra-connectée, où rien ne nous échappe, les occasions ne manquent pas.

Appartenance à un groupe

Un autre critère important dépend de l’endroit où l’on place notre curseur moral. Le Vatican va par exemple s’indigner contre le droit à l’avortement, entraînant à son tour l’indignation des associations de défense de ce même droit.

«Les humains ont l’air de vouloir booster leur statut social à n’importe quelle occasion, ajoute Dean Burnett, et une façon efficace de le faire est de se concentrer sur les personnes ayant une morale inférieure et de les critiquer publiquement là-dessus.»

Il faut aussi prendre en compte la part d’irrationalité de chaque moment de colère. Les facultés cognitives sont troublées, nous empêchant ainsi de réagir normalement. «Les politiques sont experts quand il s’agit d’exprimer leur indignation sur un sujet afin d’éviter toute discussion rationnelle ou révélatrice les concernant eux ou leur action politique», explique Dean Burnett.

Il explique enfin l’importance du sentiment d’appartenance à un groupe et celle de ne pas se sentir seul quand il s'agit de dénoncer quelque chose, sentiment forcément renforcé par les communautés en ligne. Normal donc de voir des groupes de fans râler contre les différences entre les livres Game of Thrones et leur adaptation à la télévision, ou dénoncer un changement radical dans l’histoire ou le costume de leur super-héros préféré.

cover
-
/
cover

Liste de lecture