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Peut-on consentir à un rapport sexuel quand on est atteint d'Alzheimer?

Aux Etats-Unis, un procès examine la question.

REUTERS/Christian Hartmann
REUTERS/Christian Hartmann

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post

Le procès de Henry Rayhons, un élu local, vient de s'ouvrir dans l'Iowa aux Etats-Unis: il est accusé d'avoir eu un rapport sexuel avec sa femme, alors que celle-ci, souffrant d'Alzheimer, était peut-être incapable d'y consentir. 

Après les décès de leurs époux respectifs, Donna Lou Young et Henry Rayhons s'étaient remariés vers 70 ans. Après la mort de Donna à 79 ans cet été, son mari a été inculpé pour abus sexuel. Selon le Washington Post, il s'agit probablement du premier cas de procès sur le consentement d'une personne atteinte de démence. 

Un médecin de la maison de retraite avait expliqué à la famille et à l'époux que Donna n'était plus en mesure de consentir pleinement à un rapport sexuel. Mais une vidéo de surveillance de la maison de retraite avait révélé que le mari était venu dans son lit, et Henry Rayhons a ensuite reconnu avoir fait l'amour avec sa femme. 

La fille de Donna a rapidement accompagné sa mère à l'hôpital pour un examen médical, et la police a même testé les couvertures et retrouvé du sperme correspondant à l'ADN du mari. Les rapports sexuels non consentis entre époux sont illégaux en Iowa depuis 25 ans. Sont aussi illégaux les rapports sexuels avec une personnes souffrant de «retard ou d'incapacité mentale»

Mais c'est là que les interprétations diffèrent, et la majorité des experts semblent contester la possibilité d'un viol dans ce cas.

Une psychologue spécialisée interviewée par l'Associated Press explique que l'état des patients souffrant d'Alzheimer peut varier de jour en jour et que le contact physique avec des gens qu'ils aiment peut être rassurant pour eux. 

La décision du médecin de déclarer l'incapacité de Donna à consentir pleinement ne va pas non plus de soi.

Le site Bloomberg rapporte que le médecin a utilisé un test de mémoire nommé BIMS (brève interview sur l'état mental) pour évaluer Donna. Or plusieurs psychiatres gériatriques considèrent que ce test ne permet pas de déduire une incapacité au consentement. «Il est possible de n'avoir aucune mémoire à court terme mais de consentir librement», explique le Dr. Susan Wehry à Bloomberg.

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