Sciences

La procrastination peut nous tuer

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Fastcodesign, Journal Of Behavioral Medecine, Le Figaro, Life Hack

Si la procrastination pourrit déjà vos journées de travail, elle pourrait bien également dégrader votre santé d'après une nouvelle étude relayée par le site Fast Company.

Le fait de remettre à demain ce qu'on pourrait faire aujourd'hui a déjà été relié à des maux de tête, des troubles digestifs, des rhumes ou la grippe. L'étude publiée dans le Journal of Behavioral Medicine par la psychologue de l'université de Bishop (Canada) Fuschia Sirois montre qu'il existe une connexion entre la procrastination chronique et les maladies cardiovasculaires.

L'étude de Fuschia Sirois a été réalisée sur 800 personnes au Canada et aux Etats-Unis, dont certaines étaient en bonne santé et d'autres avaient de l'hypertension ou des problèmes cardiovasculaires. Le niveau de procrastination était significativement plus élevé chez les personnes malades.

L’une des raisons les plus vraisemblables de ce lien pour Fuschia Sirois est que les procrastinateurs font face au stress de la maladie cardiaque d’une manière néfaste. Elle précise que cette étude est la première à démontrer que la procrastination, en tant que trait de caractère, «peut être un facteur de vulnérabilité pour ceux qui vivent avec une maladie chronique qui met leur vie en danger»

Une étude antérieure de Fuschia Sirois a suggéré deux façons primaires qu’a la procrastination d’impacter la santé d’une personne. Soit les procrastinateurs chroniques évitent de s’occuper d’eux-mêmes comme ils le devraient (ils ne vont pas voir de médecin, ne font pas assez de sport et ne mangent pas assez bien), soit le stress de ces retards inutiles pèse sur leur corps et les rend plus vulnérables.

La manière dont les procrastinateurs tentent de faire face à ce stress est elle aussi nocive. Fuschia Sirois a identifié deux techniques: le «désengagement comportemental», qui fait que pour répondre à un problème on se contente de l’éviter, et l’auto-accusation.

Dans l'étude réalisée par la psychologue, le lien entre la procrastination et les façons d’y faire face était plus fort chez les personnes atteintes d’hypertension ou de maladies cardiovasculaires. Fast Company souligne que si l’analyse n’a pas démontré de lien de causalité entre la procrastination et les problèmes de santé, ces résultats restent inquiétantes.

Le 25 mars, à l'occasion de la journée de la procrastination, le Figaro interrogeait la psychologue Catherine Brabant, pour laquelle la procrastination n'est pas une pathologie:

«Elle est cognitive mais pas seulement. Ce n'est pas que du domaine de la pensée. Je vois cette attente comme une forme d'installation dans un confort de vie».

Pour Denis Duvauchelle, responsable d'une entreprise qui commercialise un outil de travail collaboratif, dont nous vous rapportions les propos en 2014, le procrastinateur voit qu'il n'y a pas de résultat positif immédiat à entreprendre une action et préférerait fuir ou ne pas réagir:

«La procrastination est en réalité une question émotionnelle, et non de gestion du temps. Il s’agit de la peur de perdre, la peur de la culpabilité ou la peur de faire une erreur.»

Pour arrêter de procrastiner, Lifehack prodigue 11 conseils, comme fractionner son travail en plusieurs étapes, se créer un emploi du temps très détaillé, parler de nos buts aux autres, ou encore arrêter de tout compliquer.

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