Sur la patinoire, Vladimir Poutine, en costume bleu et rouge, trace des arabesques. Dans les tribunes, les cinq juges qui s'apprêtent à le noter, crayon à la main, ont tous le visage de... Vladimir Poutine.
Cette image, on peut la trouver en couverture du prochain numéro du New Yorker, à paraître lundi 3 février. Intitulée «Jury of his peers» («Jugé par ses pairs»), elle symbolise bien la mainmise annoncée de Poutine sur les JO d'hiver qui s'ouvriront le 7 février, et dont le président russe entend faire un temps fort de son pouvoir. Et, de manière imagée, les carences démocratiques de la Russie, alors que Poutine vient de donner une nouvelle manifestation du fait du prince en matière de justice avec la libération anticipée de Mikhaïl Khodorkovski.
«M. Poutine est un don du ciel pour les caricaturistes (mais pas vraiment pour l'humanité en général)», a déclaré le dessinateur Barry Blitt, auteur de cette couverture.
Ce dernier est célèbre pour avoir signé en juillet 2008 une couverture montrant le couple Obama en terroristes islamistes –l'objectif était d'ironiser sur les fantasmes de la droite conservatrice sur le candidat démocrate– ou plus récemment une autre rassemblant, après les attaques chimiques en Syrie, Bachar el-Assad et le Walter White de Breaking Bad.