«Les Terrasses»: la grande image d'Alger
Le dernier film de Merzak Allouache est un huis clos au grand air qui met le spectateur en position de témoin et non de voyeur.
«Les Terrasses»: la grande image d'Alger
Le dernier film de Merzak Allouache est un huis clos au grand air qui met le spectateur en position de témoin et non de voyeur.
Cinéma: la révolution dans le rétro
Deux films sortis mercredi 29 avril, «On est vivants» et «Howard Zinn», témoignent, à rebours de leur projet, des impasses nostalgiques et dogmatiques d’une extrême gauche incapable de se réinventer.
Il y a trop de films français à Cannes
Le tiers du programme est hexagonal. Ce qui menace Cannes de perdre son titre de «plus grand festival du monde».
«Le Dos rouge», une toile au rythme élévateur
Dans son dernier film, Antoine Barraud joue, plus en musicien que chef d'orchestre, avec de grands modèles sur le thème de la monstruosité et de la peinture.
La Turquie et la Corée du Sud ne sont pas aussi libres que vous croyez
A quelques mois d’intervalle, deux des plus grands festivals du monde, celui de Busan en Corée du Sud et celui d’Istanbul en Turquie, viennent de connaître de graves affaires de censure, qui témoignent d’un raidissement inédits de régimes pourtant considérés comme démocratiques.
«Taxi Téhéran»: un huis clos en mouvement, ouvert à l’infini
Le cinéaste Jafar Pahani a de nouveau bravé l'interdiction de réaliser des films. Il offre, depuis l'habitacle d'un taxi, un voyage entre tragique et comique dans la société urbaine iranienne.
«Histoire de Judas», fulgurant éloge de la parole libre
Rabah Ameur-Zaïmèche fait de Jésus un révolutionnaire opposé non seulement à l’ordre de son époque, mais d’emblée à l’Eglise qui se construira en son nom.
Les dons de Manoel de Oliveira
Sa longévité n'impressionne que ceux qui n'ont pas vu ses oeuvres. Les autres se souviendront d'un poète de la mise en scène, amoureux des mots et des corps, détenteur d'un savoir mystérieux qui faisait de ses films des miracles.
«Le Challat de Tunis»: ni menteur, ni moqueur, vrai
Ce petit bijou d’humour noir et de lucidité critique confirme qu’il se passe des choses nouvelles et réjouissantes dans le cinéma au Maghreb.
«Journal d’une femme de chambre»: un film guerrier et dangereux
Dans «Journal d’une femme de chambre», film extraordinairement brutal, Benoît Jacquot invente sa propre manière de malmener les usages de la narration filmée. Il recourt à une énergie par rupture, étonnante et puissante ressource de cinéma.
«La Sapienza»: vers la lumière, par les sommets, et les sourires
Eugène Green invente une manière de filmer qui cherche à rompre de manière extrême avec les modèles dominants de narration, de monstration, et même de prononciation.
«Le Président», fable de tous les temps et de tous les lieux
Le film de Mohsen Makhmalbaf raconte l'histoire d'un pays en marche contre son dictateur, et l'archaïsme de la violence. Et puise une partie de sa force dans le fait d’être l’œuvre de quelqu’un qui a lui-même expérimenté un processus révolutionnaire aux suites calamiteuses, en Iran.
«Hacker» de Michael Mann, ou à quoi mène le calcul binaire
Le talent du cinéaste américain parvient à générer des émotions et des vibrations à partir d'une esthétique numérique privilégiant le vernis sur la profondeur et le lisse sur l’aspérité, mais ni cela ni le brio de la construction dramatique ne comblent la question restée béante des enjeux.
«Révolution Zendj», immense poème hanté
Le film de Tariq Teguia brûle au présent des révoltes et des atrocités contemporaines, mais dans le recadrage permanent d’une histoire longue comme une légende.
«Inherent Vice»: un film aussi drogué que ses personnages
Simultanément, et avec un délibéré manque de cohérence, les situations et une partie des répliques miment et caricaturent le cinéma noir classique, avec privé désabusé, femme fatale allumeuse, manigance des notables et flic teigneux.
«Citizenfour»: filmer la réalité, c'est faire du cinéma
Laura Poitras a été le témoin privilégié d'une histoire extraordinaire, celle d'Edward Snowden et de ses révélations sur les agissements de la NSA. En prenant le temps, elle construit un récit qui fait place au doute, à l’attente, à la complexité et à l’inconnu.
«Birdman»: l'illusion de la complexité
Le film d'Iñarritu n'a pas grand chose à dire, il se pare seulement des plumes d’une réflexion. Ce qui en fait un choix parfait pour les Oscars.
«American Sniper»: Clint Eastwood, un oeil fermé
Le réalisateur de «Mystic River» ou «Un monde parfait» n'a pas toujours revendiqué un manichéisme absolu... Mais la visée de son nouveau film, «American Sniper» est aussi linéaire et rectiligne que les tirs de son personnage central.
«Les Merveilles»: la réinvention d'une liberté de filmer
La réalisatrice, Alice Rohrwacher, est l'une des figures majeures d’un jeune cinéma italien non formaté.
«Taxi» de Jafar Panahi, premier événement de la Berlinale
Le film occupe d’ores et déjà une place singulière dans la sélection, et c’est aussi le seul dont il est assuré que son réalisateur n’assistera pas à la projection officielle, encore sous le coup d’une interdiction de quitter l’Iran.
«Les jours venus»: Romain Goupil, même pas vieux
Le réalisateur a plus de 60 ans mais, dans sa façon de raconter un peu de ses angoisses, de ses espoirs, de ses doutes à coup de grandes embardées dans son parcours personnel, son cinéma est tout sauf assis.
«The Day the Clown Cried», le film invisible et magnifique de Jerry Lewis sur la Shoah
Ne croyez pas ceux qui ont pu dire que ce film était horriblement mauvais et parfaitement inadmissible: Jerry Lewis s'inscrit dans la lignée de Chaplin et Lubitsch avec un film qui affronte les aspects les plus sombres de la barbarie moderne avec les moyens de la comédie. Et s'il dérange tant, c'est notamment parce qu'il n’est ni sérieux et sentimental comme sont supposés être les films sur l'Holocauste, ni drôle comme se doivent de l'être les films de Jerry Lewis.
La vraie-fausse histoire du «film d’Hitchcock sur les camps de concentration»
Qui a tourné ces six bobines? Quel fut le rôle du réalisateur britannique?
Pourquoi Amazon se lance dans la production de films par le cinéma indépendant
On s'est focalisé sur la façon dont l'entreprise de Jeff Bezos pouvait bouleverser la chronologie des médias, mais ce n'est pas là l'essentiel.
«Timbuktu» est un film trop intelligent et complexe pour une époque binaire
La décision du maire UMP de Villiers-sur-Marne d’en interdire puis repousser la projection est aussi absurde que tristement prévisible.
«Wild», «Loin des hommes»: la nature n’est pas un personnage
Cette semaine sortent deux films où la nature occupe une place essentielle. Mais pas la même.
Quel film montrer après Charlie?
Une réponse possible, la seule qui paraisse relativement adéquate, en phase avec le présent et attentive à l’avenir, vient du passé. Il s’agit du film «Le Destin», réalisé en 1997 par le cinéaste égyptien Youssef «Jo» Chahine.
La fréquentation des salles de cinéma est excellente. Mais pour quels films?
Les responsables de la politique culturelle auraient tort de se satisfaire des seules statistiques, qui ne prennent pas en compte quels films ont été vus, et par qui.
«Fidelio, l’odysée d’Alice» de Lucie Borleteau: le cinéma par vibrations
Ce premier film a la malchance de sortir en toute fin d'année, mais c'est l'un des très bons films français de 2014 et dont la comédienne Ariane Labed a une très remarquable présence.
«Eau argentée», poétique de la terreur
Exilé de Syrie en 2011, Ossama Mohammed a entrepris un travail de cinéaste à partir d’éléments apportés avec lui, d’enregistrements postés sur YouTube puis d’une correspondance avec une jeune réalisatrice de Homs assiégée, Wiam Simav Bedirxan, livrant ainsi une terrifiante mise à l’épreuve des puissances paradoxales des images.
«Timbuktu»: la danse de la folie
Abderrahmane Sissako fait le récit mythologique d'une ville assaillie par la brutalité et l’absurdité du mal, et raconte la violence de l'invasion du djihadisme.
Pourquoi un film réalisé par un Français représente la Chine aux Oscars?
Ce qui est un camouflet pour les réalisateurs chinois.
«White God», et un chien vivant après elle
Un chien qui court dans la ville, c’est beau. Du moins lorsque c’est Kornél Mundruczó qui le filme.
Eric Vuillard réussit de manière remarquable son passage à la mise en scène.
«Interstellar» ressemble à un engin spatiotemporel mal construit, qui ne décollerait jamais
Le réalisateur croit à la possibilité d’un cinéma ultra-spectaculaire qui peut faire place à une réflexion complexe. Mais ici il a échoué.
«Fidaï», une histoire de famille
Le film de Damien Ounouri invoque des évènements d'il y a cinquante ans pour nous montrer en quoi ils nous concernent encore aujourd'hui.
Fleur Pellerin est dans une logique qui enterre l'idée même d'un ministère de la Culture
La ministre loue les algorithmes et veut que l'on travaille pour donner aux «consommateurs» ce qu'ils attendent. L'inverse d'une politique culturelle, faite pour ouvrir sur ailleurs.
«Magic in the Moonlight»: la quintessence du cinéma de Woody Allen
Une charmante et pas du tout prétentieuse comédie sentimentale, servie pas des acteurs, des décors et des accessoires aussi impeccables que les rebondissements de l’intrigue.
«Bande de filles»: cela s'appelle la jeunesse
Des lascardes qui flanquent le souk dans le métro mais pas que.
«Le Sel de la terre» de Wim Wenders: une ode aux clichés
Le réalisateur de «Paris Texas» se penche sur le travail du photographe Sebastião Salgado dans un documentaire où il délaisse ses questionnements éthiques sur l'image.