Politique / Monde

Qu'a tweeté Trump cette semaine? Chronique du 14 au 20 septembre

«Est-ce qu'on va un jour reconnaître mon mérite pour les Marchés et l'Économie? L'année prochaine sera ÉNORME!»

Le président Donald Trump lors de l'étape de sa campagne «Great American Comeback» à Fayetteville en Caroline du Nord le 19 septembre 2020. | Brendan Smialowski / AFP
Le président Donald Trump lors de l'étape de sa campagne «Great American Comeback» à Fayetteville en Caroline du Nord le 19 septembre 2020. | Brendan Smialowski / AFP

Temps de lecture: 20 minutes

Avertissement: cette chronique non exhaustive se base sur les tweets de la semaine jugés les plus pertinents. L'homme le plus puissant du monde a une production si pléthorique que l'analyse de toutes ses productions numériques nécessiterait des jours et des nuits de décorticage et de labeur selon des conditions de travail dénoncées par les conventions de Genève.

Lundi 14 septembre

Aujourd'hui le président tweete et retweete plus de cent fois.

Aujourd'hui, le président a raison, seul contre tous et toutes (et tout particulièrement contre Cuomo, Pelosi et autres Démocrates).

 

 

«J'avais raison, tous ces gens avaient tort, et maintenant ils me critiquent. Quelle hypocrisie!»

Aujourd'hui, Trump prend la défense des policiers et accuse Biden de vouloir (ente autres) fermer les prisons.

 

 

 

 

«Pendant tout l'été, Joe Biden est resté SILENCIEUX pendant que des émeutiers gauchistes agressaient des policiers. Quand les supporters d'extrême-gauche de Biden ont mis le feu à des voitures de police, des commissariats et des tribunaux, Joe Biden les a qualifiés de “MANIFESTANTS PACIFIQUES.” Quand on lui a demandé s'il réduirait les financements de la police, Biden a répondu “Oui, Absolument.” Biden demande l'abolition de la libération sous caution et la fermeture des prisons— et Biden a même dit que les forces de l'ordre étaient “l'ENNEMI.” La croisade anti-police de Biden doit S'ARRÊTER. En outre, les entreprises qui financent les associations anti-police devraient à la place donner leur argent aux familles des victimes de crimes et des policiers tués. Au Parti Républicain, nous savons que les policiers ne sont pas des malfaiteurs mais des HÉROS qui risquent leur vie pour que NOUS SOYONS EN SÉCURITÉ 24/7/365!»

Aujourd'hui, Trump est pour la peine de mort automatique:

 

 

«Quand on assassine un policier, on devrait écoper de la peine de mort!»

Aujourd'hui Trump relaie un tweet montrant une foule extrêmement compacte et non masquée qui l'attend, et dont le commentaire dit: «C'est incroyable.»

 

 

Aujourd'hui Trump est content, car tout va bien pour lui et pour l'économie:

 

 

«Génial, ça vient de sortir! 51% de taux d'Approbation dans un Sondage Rasmussen. 95% dans le Parti Républicain. Marchés Financiers en GROSSE hausse aujourd'hui. Est-ce qu'on va un jour reconnaître mon mérite pour les Marchés et l'Économie? L'année prochaine sera ÉNORME!»

Aujourd'hui, Trump se prend les pieds dans un tweet et on ne sait pas trop s'il approuve de se faire traiter de groupie de dictateur ou s'il estime que Biden est mou du bulbe ou les deux:

 

 

«Je ne pensais même pas que la question pourrait se poser!»

«Trump affirme que Poutine et Kim Jong-un sont mentalement en meilleure forme que Biden. Il continue de jouer les groupies de dictateurs.»

Aujourd'hui, Laurene Jobs serait bien inspirée d'employer son argent à aute chose qu'à financer la campagne de Biden.

 

 

«Elle devrait avoir honte!»

Enfin aujourd'hui, Trump retweete une vidéo de petits vieux rebelles qui font une super choré pour célébrer le droit de ne pas porter de masque:

 

Mardi 15 septembre

Trump a tenu un meeting au Nevada ce dimanche. Dans cet État, les rassemblements de plus de cinquante personnes dans un lieu clos sont interdits. Seuls les supporters situés juste derrière le président (et donc devant les caméras) ont été contraints de porter un masque, pourtant obligatoire dans tous les espaces publics dans l'État depuis juin dernier.

 

 

«On a eu des super meetings le week-end dernier, après que le gouverneur du Nevada a déployé beaucoup d'efforts pour annuler tous nos événements. Malgré le fait qu'il contrôle l'État, il a échoué, mais aurait préféré un meeting en extérieur. Vous imaginez que cet homme est chargé des Bulletins de vote au Nevada!? Pas juste, Élections Truquées! @GovSisolak, fera tout ce qui est en son pouvoir pour tricher avec les Bulletins.»

 

 

«Avez-vous vu où Joe Biden –Faible, Fatiguée et Endormi comme il est, est allé à un Bureau de Vote aujourd'hui dans le Delaware (évidemment!) pour VOTER!? Si Biden peut y arriver, n'importe quel Américain peut le faire!»

Dixit l'homme qui vote par correspondance.

Selon les renseignements américains, l'Iran ourdit une tentative d'assassinat contre l'ambassadeur américain en Afrique du Sud. Et Trump le guerrier entend bien ne pas laisser faire.

 

«Selon la presse, l'Iran est peut-être en train d'organiser un assassinat, ou une autre attaque, contre les États-Unis en représailles de l'exécution du chef terroriste Soleimani, réalisée parce qu'il organisait une future attaque, qu'il a tué des soldats américains et pour la mort et les souffrances causées au fil de tant d'années. Toute attaque de l'Iran, sous quelque forme que ce soit, contre les États-Unis déclenchera une attaque contre l'Iran qui sera 1.000 fois plus puissante en magnitude!»

Précision présidentielle utile: l'équipe de campagne électorale de Trump a plein d'argent, et elle le dépense (pour celles et ceux qui en douteraient):

 

 

«On fait des pubs partout, mais malgré tout ça, les Fake News aiment dire qu'on ne le fait pas. On est juste malins. On a bien plus d'argent qu'on n'en avait à la même période en 2016. Et puis on en dépense dans d'autres postes, différents, de la campagne. On commence à avoir de super chiffres dans les sondages!»

Instant naturel, le président est pris en photo devant deux Philly cheesesteaks, spécialité de Philadelphie, dans une mise en scène très réaliste où on ne peut qu'imaginer qu'il s'essuiera dans sa cravate.

 

 

«C'est super d'être de retour à Philadelphie. Merci, Pennsylvanie, à très bientôt!» #MAGA

Mercredi 16 septembre

Aujourd'hui, la bannière de Donald a changé: on le voit fièrement arborer les documents signant la normalisation des relations entre Israël, le Bahreïn et les Émirats arabes unis. À ses côtés, le Premier ministre israélien et les ministres des Affaires étrangères des deux autres pays.

Le président américain est suivi par rien moins que 86 millions d'abonné·es sur Twitter. Lui-même suit en tout et pour tout cinquante personnes.

Ce mercredi, Trump relaie un tweet dont le compte d'origine sera suspendu par la suite. Il s'agissait d'un montage où l'on voyait Joe Biden passer pendant un discours un extrait de la chanson «Fuck the Police». En réalité, ce jour-là Biden avait passé un extrait de la chanson «Despacito» dont le chanteur l'avait introduit sur scène:

 

 

«La Chine bave. Ils n'arrivent pas à y croire!»

L'obsession de Trump de revoir jouer les Big Ten (qui réunit les équipes sportives de quatorze universités) a enfin abouti.

 

 

«Grande Nouvelle: LES BIG TEN SONT DE RETOUR. Toutes les équipes de football doivent participer. Merci aux joueurs, au entraîneurs, aux parents et à tous les représentants des écoles. UNE FANTASTIQUE SAISON à tous! Je suis très honoré d'avoir donné un coup de main!!!»

Hier soir Trump est passé dans une émission télévisée sur la chaîne ABC, où il était confronté à des citoyen·nes lambda, électeurs et électrices officiellement indécis·es, venus lui poser des questions sur le système de santé, le racisme en Amérique et la crise du coronavirus. De l'avis général, il n'a pas été très convainquant. Et pourtant.

 

 

«Merci pour les super critiques de l'émission sur @ABC News d'hier soir!»

Bonne nouvelle sur le front du virus (pour des détails écrire à: The White House1600 Pennsylvania Avenue NW, Washington, DC 20500, US of A).

 

 

«Les vaccins arrivent vite et en toute sécurité!»

 

 

«Les démocrates sont “sans cœur.” Ils refusent de verser des CHÈQUES DE RELANCE aux gens qui ont désespérément besoin de cet argent, et dont ce n'était PAS la faute que le fléau soit venu de Chine. Visez les bien plus grands chiffres, Républicains, tout finit par revenir aux USA de toute façon (d'une manière ou d'une autre!)»

Précision utile: les Démocrates ne refusent pas de verser de l'argent pour aider les Américain·es en difficulté, ils ne parviennent pas à trouver au Congrès un accord avec les Républicains dont les propositions sont largement moins avantageuses (et moins coûteuses, donc).

Jeudi 17 septembre

Encore un mois et demi de campagne.

 

 

«À cause du nombre nouveau et inédit de bulletins non sollicités qui vont être envoyés aux “électeurs”, ou je ne sais où, cette année les résultats des Élections du 3 novembre POURRAIENT N'ÊTRE JAMAIS DÉTERMINÉS AVEC PRÉCISION, ce qui est ce que souhaitent certains. Encore une catastrophe électorale hier. Arrêtez la folie des Bulletins!»

Et Twitter d'ajouter:

 

 

«Nous avons ajouté une mention à ce tweet parce qu'il contient une déclaration potentiellement trompeuse concernant la procédure de vote par correspondance, et pour donner davantage de contexte à toute personne susceptible de voir le tweet. Cette action est en accord avec la récente mise à jour de notre Politique d'Intégrité Civique.»

D'ailleurs, Twitter en remet une couche pour le tweet suivant, en précisant sous le message de Trump:

«Découvrez comment le vote par correspondance est tout à fait sûr et sans danger.»

 

 

«Les super États aux Bulletins Non-Requis doivent renoncer MAINTENANT, avant qu'il ne soit trop tard, et demander aux gens d'aller dans les Bureaux de Vote et, comme ça a toujours été fait, de VOTER. Sinon, CHAOS!!! Les Bulletins sur Demande (absentee) ça va. @foxandfriends»

(Précisons que le vote par correspondance sur demande, le fameux absentee ballot, est celui que pratique Trump et son épouse.)

Mais Trump n'est pas dupe et sait de quel côté penche le cœur de Twitter:

 

 

«Twitter s'assure que les Tendances sur Twitter concernent tout ce qui est négatif, Fake ou pas, sur le Président Donald Trump. C'est tellement évident, leur manège. En cours d'examen!»

On ne l'aura pas non plus sur les réelles intentions des Démocrates qui font semblant de demander davantage d'argent pour aider les Américain·es victimes des effets de la crise du coronavirus, alors qu'en réalité ils ne pensent qu'à leur pomme:

 

 

«Les Démocrates ne veulent que de L'ARGENT POUR RENFLOUER les États Bleus qui s'en sortent mal. Ils se moquent bien du peuple, ils s'en sont toujours moqués!"

Notons que “le peuple” ne peut donc pas concerner les habitant·es des États démocrates. Justement, lors d'une conférence de presse hier soir, il a expliqué que si l'on ne prenait pas en compte les États dirigés par des Démocrates, le niveau de mortalité était extrêmement faible:

 

 

Puisqu'on vous le dit que ça va être truqué, les élections. Et en effet, certain·es électeurs et électrices de Caroline du Nord ont reçu deux bulletins au lieu d'un, à la suite d'une erreur d'impression qui a obligé les autorités électorales locales à détruire et réimprimer certains bulletins. Apparemment, des bulletins fautifs ont quand même été envoyés.

 

 

«Ça vient de sortir: certaines personnes du Super État de Caroline du Nord ont reçu DEUX BULLETINS. ÉLECTIONS TRUQUÉES à venir!»

Surprise du jour: on apprend que les Américain·es subissent un endoctrinement gauchiste à l'école et ce, depuis des décennies. C'est ce qu'affirme le président américain dans un discours qu'il relaie sur Twitter. Soit la plupart des historiens et spécialistes de la politiques n'ont rien vu, soit l'éducation américaine n'est pas très efficace, car on attend toujours l'élection d'un Che Guevara à la Maison-Blanche.

 

 

«Aujourd'hui nous voyons les résultats de décennies d'endoctrinement gauchiste dans nos écoles. Aucun élève américain ne doit être incité à avoir honte de son histoire ou de son identité.»

Le vaccin est arrivé! (non) Il est même en avance! (non plus). De quoi faire enrager les Démocrates qui souhaitent la mort du maximum de gens.

 

 

«Les Démocrates sont juste FURIEUX que le vaccin et les livraisons soient tellement en avance. Ils détestent ce qu'ils sont en train de voir. Le fait de sauver des vies devrait les rendre heureux, pas tristes!»

Vendredi 18 septembre

On se souvient de Rage, le livre écrit par Bob Woodward et sorti le 15 septembre mais dont les bonnes feuilles avaient fuité la semaine dernière. Il est tellement dépassé qu'il ne parle même pas de ce qui s'est produit la semaine dernière ou au début du mois. Nul.

 

 

«Le livre mal écrit de Bob Woodward est très ennuyeux & totalement “obsolète”. Il parle même pas du récent accord au Proche-Orient. Encore un Trump Hater fatigué et fini qui ne supporte pas que j'en aie fait autant, si vite! #MAGA»

Trump tweete même en avion. Ici, c'est pour se moquer du meeting en drive in organisée par Biden.

 

 

«À bord d'Air Force One direction le Wisconsin. Biden a refusé d'aller s'y excuser de son absence à la Convention Démocrate foireuse. Tellement drôle de regarder les Fake News encenser la ridicule “conférence de presse automobile” de Joe Gros Dodo. Pathétique!»

Puis, emporté dans une série d'anaphores digne de François Hollande, il livre une envolée lyrique en mode binaire: Biden=Chine. Trump=Amérique.

 

 

 

 

«Si Biden Gagne, LA CHINE GAGNE. Si Biden Gagne, la pègre GAGNE. Si Biden Gagne, les émeutiers, les anarchistes, les incendiaires et les brûleurs de drapeau GAGNENT. Je me re-présente pour ramener des emplois et des usines au Wisconsin, mettre les criminels violents derrière les barreaux et pour assurer que l'avenir appartient à l'Amérique –PAS À LA CHINE. Parce que si nous gagnons, L'AMÉRIQUE GAGNE. Nous avons construit l'économie la plus forte de l'histoire du monde, et nous sommes en train de le refaire!»

Mais lui président, ça ne se passera pas comme ça.

Puis, un éclair de lucidité, mâtiné d'un léger accès de catastrophisme.

 

 

«Jamais auparavant y a-t-il eu un choix plus clair entre deux partis, deux visions, deux philosophies & deux programmes pour l'avenir. Le 3 novembre, le Wisconsin décidera si nous retournons vite à une prospérité record –ou si nous laissons Joe Biden imposer une augmentation d'impôts de 4.000 milliards de dollars, confisquer vos armes, détruire les banlieues, éliminer vos frontières et endoctriner vos enfants avec des mensonges anti-américains empoisonnés.»

Trump, toujours du côté des forces de l'ordre, accuse le discours de Biden d'inciter à la haine. Et il sait de quoi il parle.

 

 

«Joe Biden a dit que la police était “L'Ennemi” et l'a calomniée en la traitant de force raciste et oppressive. La langue de Joe Biden et de la Gauche radicale met nos Grandes Force de l'Ordre en danger.»

Mais la véritable cible des Démocrates/des médias, c'est le peuple:

 

 

«N'oubliez jamais, ils s'en prennent à MOI parce que je me bats pour VOUS!»

Petit cours d'histoire récente. Le saviez-vous? Entre autres méfaits, Biden a supervisé l'ascension de l'État islamique.

 

 

«Personne ne s'est plus trompé, et plus souvent que Biden. Il a voté POUR la guerre en Irak, soutenu les réductions de défense qui ont ravagé notre armée, s'est opposé à la mission d'élimination d'Oussama ben Laden, à l'exécution de Soleimani, a supervisé l'avènement de l'EI et s'est félicité que l'ascension de la Chine soit un “développement positif” pour l'Amérique et le monde. Si ça dépendait que de Joe, ben Laden et Soleimani seraient encore en vie, l'EI ferait encore des ravages et la Chine serait la puissance dominante du monde –pas l'Amérique.»

Petit moment Tontons flingueurs:

 

 

«Biden A MERDÉ avec la Grippe Porcine. C'était Le Gang Incapable de Tirer Juste”. Il n'y entravait rien. On a fait un boulot incroyable avec le Virus Chinois bien plus coriace!»

(La référence est cinématographique, il s'agit d'une comédie de 1971 mettant en scène des mafiosos peu crédibles).

Aujourd'hui, dans certains États, les élections anticipées ont commencé. Trump ressort son argument selon lequel le gouverneur de Virginie se serait déclaré en faveur du meurtre des bébés après la naissance (en réalité, ce dernier a expliqué début 2019 que dans certains cas de malformations graves ou de bébés non viables, certains bébés pouvaient ne pas être réanimés avec l'accord des parents).

 

 

«Les élections commencent en Virginie AUJOURD'HUI et nous allons GAGNER. Vous avez un gouverneur dingue qui veut vous prendre vos armes, ce qu'il fera si je ne suis pas élu. Il est pour l'exécution des bébés après la naissance –il ne s'agit pas d'avortement tardif, ça va beaucoup plus loin que ça! Votez pour moi. Je défends vos armes et je défends vos valeurs. À tous les Fonctionnaires fédéraux de Virginie, rappelez-vous, c'est moi qui vous ai obtenu vos Augmentations Fédérales, pas Joe Biden l'Endormi. Je vais faire un Grand Meeting en Virginie, qui sera annoncé bientôt!»

Il rappelle à quel point son rival est un homme corrompu, prêt à tout pour gagner les élections (ironie, quand tu nous tiens).

 

 

«Joe Biden a fait un discours à des syndicalistes après avoir passé 47 ans à donner leurs emplois à la Chine et à des pays étrangers, en échange d'argent pour sa campagne... Biden est un vendu mondialiste corrompu qui n'a jamais raté une occasion de poignarder les travailleurs américains dans le dos. Si Biden gagne, la Chine gagne –c'est aussi simple que ça!»

C'est aujourd'hui qu'on apprend la mort de la juge (démocrate) à la Cour suprême Ruth Bader Ginsberg. La vacance de son siège est un enjeu formidable pour l'avenir de la démocratie américaine. La Cour suprême est déjà majoritairement peuplée de juges républicain·es (cinq sur neuf avant la mort de Ginsberg). Ses membres sont nommés par le président et Trump en a déjà nommé deux: Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh. S'il nomme le successeur de celle qu'on appelle RBG, le déséquilibre atteindra six/trois. Les juges de la Cour suprême ont le pouvoir de changer des lois fédérales aussi importante que Roe V. Wade, qui garantit aux Américaines le droit à l'avortement.

Trump marque le coup en publiant un tweet à la troisième personne:

«Déclaration du Président à propos du décès de la Juge à la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg.»

 

 

Il a simplement copié et collé le titre du communiqué, qui de toute évidence n'a pas été écrit par lui. Comment je le sais?

«La juge Ginsburg a montré qu'il était possible d'être en désaccord avec un collègue ou d'entretenir des points de vue différents sans être désagréable.»

Personne ne peut croire que Trump écrirait une chose pareille.

Samedi 19 septembre

La mort de Ruth Bader Ginsberg a des conséquences à plusieurs niveaux. L'enjeu le plus immédiat c'est: est-ce Trump qui doit nommer son remplaçant ou sa remplaçante, ou le prochain président (donc, éventuellement, Biden qui nommerait un·e juge de tendance moins conservatrice? Rappelons que les juges sont nommés à vie).

Début 2016, Obama s'était retrouvé dans la même situation: le juge Scalia venait de mourir et il lui revenait de nommer un·e remplaçant·e. Les Républicains du Sénat s'y étaient fermement opposés et, sans base légale, avaient exigé de laisser passer les élections pour attendre l'arrivée du prochain président. Pari gagné puisque Trump avait été élu et avait nommé son poulain, Neil Gorsuch. Pour Trump et pour Mitch McConnel, président républicain du Sénat à majorité républicaine (c'est le Sénat qui vote la confirmation du ou de la candidate du président), quatre ans plus tard, dans la même situation, la règle ne s'applique plus. Les Démocrates sont furieux. Et impuissants.

 

 

«@GOP Nous avons été mis dans cette position de pouvoir et d'importance pour prendre des décisions pour le peuple qui nous a si fièrement élus, dont on estime depuis longtemps que la plus importante est le choix des Juges de la Cour suprême des États-Unis. Nous y sommes obligés, sans délai!»

D'ailleurs:

 

«L'article deux de notre Constitution dit que le président nomme les juges de la Cour suprême. Je ne crois pas que ça peut être plus clair» annonce Trump, à quoi la foule répond: «Fill that seat! Fill that seat!»: Mettez quelqu'un à ce poste! (Vous pouvez d'ores et déjà acheter un t-shirt arborant ce slogan sur le site de campagne de Trump pour 30 dollars).

Et donc, Trump annonce par voie de Tweet:

 

«Je proposerai un candidat la semaine prochaine, ce sera... une femme.»

Dimanche 20 septembre

Trump a changé sa bannière et, depuis mercredi, a gagné 100.000 abonné·es.

Aujourd'hui Trump tweete beaucoup, beaucoup trop. Il me faut un angle. Je pourrais ne commenter que les tweets écrits en majuscules?

 

 

LA LOI ET L'ORDRE!

 

 

RENDEZ SA GRANDEUR À L'AMÉRIQUE!

 

 

MERCI À LA CAROLINE DU NORD!

 

 

SAUVEZ VOTRE DEUXIÈME AMENDEMENT, VOTEZ TRUMP!

Ou n'évoquer que les retweets par Trump de Tweets de Trump?

 

 

 

 

Plutôt les classer par ordre d'improbabilité: par exemple, il a retweeté cette vidéo, conçue par un de ses fans dont l'objectif était de faire passer le hashtag #FartingSound (bruit de pet) au sommet des tendances (objectif atteint, merci président Trump).

 

 

(La chanson d'accompagnement, «Proud to be an American», est celle qui accompagne l'entrée de Trump lors de la plupart de ses meetings).

Bref on est dimanche et l'espace de quelques heures seulement, Twitter se passera du président car comme tous les week-ends, pandémie ou pas, crise constitutionnelle ou pas, il ne résistera pas à l'appel du green.

Retrouvez l'actualité de la campagne présidentielle américaine chaque mercredi soir dans Trump 2020, le podcast d'analyse et de décryptage de Slate.fr en collaboration avec l'Ifri et TTSO.

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